Le mécontentement était de mise du côté des passagers du vol Camair-Co du 04 au 05 Juin, au départ de Yaoundé à destination de Paris, et pour cause : prévu à 07h45, l’avion a atterri à 11h45 à Paris, l’avion ayant fait un détour par Tunis pour les lions indomptables du Cameroun.
Une surprise pour les passagers, mais aussi visiblement pour le personnel de l’avion, qu’un vol commercial pour lequel des clients ont réservé et payé des billets d’avion rubis sur ongle, soit utilisé pour transporter l’équipe nationale, au mépris des engagements pris envers une clientèle dont un bonne partie a dû revoir son programme.
« J’avais prévu de reprendre le travail mardi matin, car j’étais limite en jours de congés, le voyage ayant été improvisé pour un deuil important. Mais au final, je n’ai pas pu travailler car on est arrivé à midi à Paris. C’est vraiment décevant », confie un des passagers, qui avoue ne pas en vouloir à la Camair-Co, qui a semble-t-il elle aussi été spectatrice.
« Je suis allé dire ma façon de penser au personnel : déjà que la Camair-Co est en déficit et a du mal à remplir les avions, des comportements comme ça où on décale un vol au bon plaisir de certains ne peut que faire fui une clientèle déjà pas vraiment convaincue. Mais c’est là qu’on m’a fait comprendre que ce n’était même pas de la faute de la compagnie », ajoute-t-il, déclarant avoir été décontenancé par la réponse du personnel : « Je vous comprends, mais quand c’est une réquisition gouvernementale, on va faire comment ? ».
En effet, les ordres de changer le plan de vol seraient venus d’en haut, d’après des témoignages reçus ci et là. Une attitude qui déplait fortement aux passagers, qui ne voient déjà que trop le spectre de la défunte Camair planer sur celle qui devait redorer le blason camerounais : « C’est ça qui a tué la Camair : retards, vol surbookés, annulation de vols, avions réquisitionnés au bon plaisir du gouvernement. Et c’est reparti avec la Camair-Co », nous confiera un autre passager.
Interrogés, beaucoup avouent ne pas vouloir voyager avec la Camair-Co, réputée peu fiable en termes de respects des horaires, voire carrément des dates de vol. Et les chiffres le confirment, puisque le taux de remplissage des avions a jusqu’ici été médiocre, malgré de gros efforts commerciaux : réductions, augmentation des limites de poids des bagages en soute, rien ne semble y faire. La confiance est dure à obtenir, et la fierté d’avoir une compagnie nationale passée, le Cameroun moyen semble avoir retrouvé la méfiance et attend de voir.
|
