L'entreprise Ketch, si décriée au Cameroun, continue pourtant de faire son chemin dans les marchés publics.
Heureusement, cela ne leur pris que quelques secondes de patience pour comprendre. Et les explications sont données par le présentateur Alain Foka. « Depuis quelques années, une entreprise africaine presque familiale s’est lancée dans ce secteur [travaux publics, ndlr] d’activité particulièrement teigneux, pointu et financièrement lourd. Une entreprise qui (…) ne se contente plus de boucher les trous. Elle réalise aussi des travaux de création et d’aménagement », peut-on saisir en substance.
Le magazine peut alors partir de l’inauguration de l’échangeur sur le pont Joss à Douala, le 21 décembre 2007. C’est grâce à la réalisation de ce projet que Ketch est ainsi porté au firmament par Rfi. Et de fait, depuis de longues années, et malgré le fait qu’elle soit une entreprise locale, c’est l’un des rares grands travaux réalisés par Ketch, confiné jusque-là à des travaux d’entretien routier. Mais, Alain Foka va plus loin. L’entreprise ketch, en temps normal, n’aurait pas dû réaliser cet ouvrage. Mais, c’est grâce à un « subterfuge » de ses dirigeants qu’elle en est arrivée là. « Si l’entreprise ketch est au-devant de la scène aujourd’hui, il faut tout de même reconnaître qu’elle vient de loin, qu’elle est entrée par la fenêtre. Puisque ce n’est pas à elle que le marché de la réalisation de cet ouvrage avait été confié. Ketch n’étant pas éligible comme on dit dans le jargon car elle ne présentait pas les critères, les conditions pour soumissionner », explique le présentateur de Rfi.
Ketch avait donc dû passer par la sous-traitance à 80% pour doubler les multinationales.
Ce qui était un fait très rare dans le domaine des travaux publics au Cameroun. Rfi de revenir sur le parcours de Ketch, depuis sa création par Jean Ketcha jusqu’à aujourd’hui. Une ascension fulgurante, selon les explications du directeur général de Ketch. L’entreprise va réussir à se faire rapidement une place au soleil. Elle ne « s’attaque pas de front aux toutes-puissantes multinationales qui opèrent dans la région. Elle ne se présente pas en constructeur de route… », explique Alain Foka. Jean Ketcha et son équipe font d’abord dans l’industriel, et grâce au Code des investissements promulgué en 1985 par le président Paul Biya, l’entreprise fait beaucoup de bénéfices qui sont ensuite réinvestis dans le développement. Aujourd’hui, Ketch est l’une des rares, sinon la seule entreprise camerounaise, à pouvoir rivaliser avec les grosses multinationales. La construction du giratoire Joss est pour beaucoup dans son positionnement. Tout comme elle a contribué à modifier le regard dépréciatif qu’avaient les populations sur cette entreprise. Un autre prétexte pour que Rfi fasse plus qu’un arrêt sur elle. Puisque la série consacrée à Ketch continue « la semaine prochaine, même jour, même heure et même fréquence ».
Avant Ketch, l’émission d'Alain Foka a plusieurs fois été consacrée aux entreprises camerounaises dont La Pasta et Sitrafer. Si son objectif est de montrer à travers ces sociétés et les hommes qui les animent une Afrique positive, loin de la sinistrose des guerres, beaucoup voudraient en savoir davantage sur les choix éditoriaux ainsi effectués.
Source: Le Messager
|
