
Trouver du pétrole lampant à Brazzaville n’est pas chose aisée à en croire Antoine
Yirrika, l’un des experts du Congo qui participait hier aux travaux préparatoires
à la 25ème session du conseil des ministres de l’Association des producteurs de
pétrole africains (Appa) qui se tiendra ce vendredi 28 mars au Palais des Congrès
de Yaoundé. Et quand il est disponible, le litre coûte 350Fcfa environ... Pour la
même quantité de gasoil, vous débourserez 450Fcfa et 550Fcfa pour le super.
A Lagos, le litre du super est bien moins cher : quelque 260Fcfa. Le pétrole par
contre varie entre 270Fcfa et 280Fcfa par litre. C’est bien plus cher, soulignent
deux représentants de la délégation nigériane aux travaux en parlant du "kerosene",
le mot anglais pour désigner au Nigeria le carburant des réchauds à la cuisine.
Dans le même sillage le prix du litre du gasoil est encore plus élevé : 300Fcfa.
Hors de l’Afrique, l’ancien et futur producteur de pétrole qu’est le Bénin continue de pratiquer le même prix à la pompe depuis 6 mois ! 375Fcfa pour le litre de pétrole
lampant et 475Fcfa pour le super, indique M. Latoundji, expert béninois. Un record
de stabilité dans une activité où les cours du dollar et du marché mondial du brut
font grimper depuis au moins six mois en effet les prix du litre du carburant.
"C’est vrai que le baril a atteint et franchi la barre des 100 dollars. Mais le
gouvernement ne suit pas toujours les avis de la commission qui se réunit mensuellement
pour fixer le prix du carburant. En général, il n’augmente que si le cours sur le
marché est en hausse de 4%.", explique un autre expert béninois. Pour éviter au
consommateur la charge de ces augmentations, le " gouvernement accepte de perdre
des royalties."
Mardi dernier d’ailleurs, la commission béninoise qui ajuste les prix à la pompe
de l’essence devait se réunir. Le gouvernement de Porto-Novo va-t-il céder à la
tendance haussière du marché du pétrole en ce moment ? Les émissaires béninois ne
peuvent rien dire à ce propos. Mais une chose est sûre, c’est que les Africains
ne pourront supporter indéfiniment le jeu de la croissance du brut sur les places
boursières qui gouvernent la marche des affaires du monde.
Car au Nigeria, comme au Bénin, les autorités subventionnent déjà les litres vendus
dans les stations-service. Pourtant, reconnaît M. Otshudiema de la République démocratique
du Congo, les consommateurs sur le continent, souhaiteraient payer moins cher encore.
L’idée du président en exercice de l’Appa, Adolphe Moudiki, de réguler à l’échelle
continentale le coût du carburant en recherchant des mécanismes susceptibles d’alléger
la facture énergétique africaine va-t-elle prospérer auprès des 14 ministres de
l’Appa ?
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