Rechercher
Rechercher :
Sur bonaberi.com   Google Sur le web Newsletter
S'inscrire à la newsletter :
Bonaberi.com
Accueil > News > Société
Carburant : Pourquoi les prix grimpent
(28/09/2007)
La hausse des cours mondiaux du pétrole devrait se répercuter, dès le début du mois prochain, sur les prix intérieurs des produits pétroliers.
Par François Bambou

Mauvaise nouvelle pour les automobilistes, industriels et transporteurs. Les prix des produits pétroliers à la pompe pourraient connaître une hausse substantielle dès le début de la semaine prochaine, du fait de la répercussion de la hausse des cours mondiaux du brut sur les prix intérieurs au Cameroun. Suivant une tendance à la hausse qui s’était légèrement estompée en début d’année, les cours du brut de référence ont atteint et dépassé la barre des 80 dollars en ce mois de septembre.

Cette hausse importante va automatiquement être répercutée sur les prix à la pompe, puisque, dans sa lettre d’intention du 29 mai dernier, le gouvernement, déjà en délicatesse avec le Fonds monétaire international, redisait sa détermination à supprimer toutes mesures tendant à amortir la répercussion de la hausse des cours mondiaux sur les prix intérieurs des produits pétroliers, annonçant même des mesures qui pourraient conduire au renchérissement de ces produits pour permettre un redressement de la Société nationale de raffinage: “ La politique d’ajustement des prix de détail des produits pétroliers, mise en place en 2005 dans le cadre du programme financier du Cameroun sera poursuivie en 2007.

(…) Par ailleurs, le Gouvernement s’engage à adopter un système d’ajustement automatique et intégral des prix des produits pétroliers. Dans cette perspective, en consultation avec les services du Fmi et de la Banque Mondiale, une formule de révision des prix sortie Sonara (reflétant les prix internationaux et permettant un ajustement automatique) et une structure des prix simplifiée (réduisant ou éliminant les subventions croisées et les distorsions fiscales du régime de prix en vigueur) seront adoptées à fin décembre 2007. A cet effet, une étude sera réalisée avant fin septembre 2007 pour mesurer les impacts budgétaires possibles de cette réforme ”.

D’ores et déjà, on apprend que la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures (Csph) a déjà formulé des propositions de hausse au gouvernement qui devrait les valider pour les rendre publiques dès cette fin de semaine.

Cette situation est d’autant plus inquiétante que le marché international du pétrole est structurellement déficitaire. L’alimentation du marché est si tendue que, même la hausse de la production décidée par l’Organisation des pays producteurs du pétrole (Opep) n’a pas permis un retournement de conjoncture.

L’Opep produit même 1 million de barils de plus par jour, sans parvenir à infléchir la tendance des cours. De fait, on pourrait assister à une hausse continue et importante des prix intérieurs des produits pétroliers au Cameroun, calqués sur la proportion de hausse des cours mondiaux.

Selon Mike Fitzpatrick, analyste du secteur pétrolier à la maison de courtage MF Global : ”La demande est très forte, tandis que la production va diminuer jusqu’à la fin de l’année, à un moment où la demande sera encore plus forte, et les tensions géopolitiques se poursuivent”. Une analyse qui fait l’unanimité chez les conjoncturistes qui ne parient guère sur un tassement des cours du pétrole à court terme.

”Si les prévisions de demande se confirment, la baisse des stocks mondiaux de brut devrait atteindre 100 à 150 millions de barils d’ici à la fin de l’année, même avec une production de l’Opep accrue”, a en effet remarqué Simon Wardell, analyste chez Global Insight. ”Cela va faire tomber les stocks mondiaux à leur plus bas niveau depuis 2004, avec un risque qu’ils chutent davantage en cas d’hiver froid”, a-t-il conclu. Ces deux dernières années, du fait de l’instabilité politique chez certains grands producteurs du golfe persique (Irak, Iran, etc) et les perturbations dans les zones de production au Nigeria, certains grand pays, notamment l’Amérique, ont entrepris la reconstitution des stocks de sécurité. Ce qui a contribué à créer un flux tendu sur le marché, tirant les cours par le haut. Cette situation, couplée à la forte hausse de la consommation des pays asiatiques tels que la Chine, le Japon et l’Inde, renforce la raréfaction du pétrole sur les grandes places internationales alors qu’en même temps, les capacités d’exploitation installées sont saturées de par le monde.

Pour le gouvernement camerounais, cette évolution des cours du pétrole présente un seul avantage : le renflouement de la trésorerie publique que l’on dit fragile ces temps derniers. Bien qu’étant un petit producteur de pétrole, le Cameroun tire tout de même un bon quart de ses recettes budgétaires du secteur pétrolier. La situation n’est donc pas si mauvaise, mais elle présente aussi un inconvénient majeur, puisqu’elle peut relancer les propensions inflationnistes.

Le secteur des transports est en effet un secteur stratégique, où la hausse des prix se répercute rapidement sur l’ensemble de l’économie. Cette poussée prévisible de l’inflation va naturellement continuer à rogner le pouvoir d’achat des populations. De fait, le président de la République, qui en appelait à la protection du pouvoir d’achat des consommateurs, va devoir trouver un autre moyen d’y parvenir.




Source: La Nouvelle Expression


Partager l'article sur Facebook
 
Discussions Discussion: 0 bérinautes ont donné leur avis sur cet article
Donnez votre opinion sur l'article, ou lisez celle des autres
Sur copos Sur Copos
Les vidéo clips Les vidéos clips
Récents Récents


Accueil  |  Forum  |  Chat  |  Galeries photos © Bonaberi.com 2003 - 2025. Tous droits de reproduction réservés  |  Crédit Site