L'hôpital Laquintinie de Douala est malheureusement surchargé et en sous-effectif.
Avec près de 290 personnels sanitaires formés, une morgue qui, selon un bilan de 15 ans d'activités, peut accueillir 110 à 200 corps maximum, et plus de 800 lits, l'hôpital reste cependant fortement pénalisé. Aussi, à cause des variations climatiques et de la chaleur extrême qui caractérise la capitale économique, il serait peut-être temps de " délocaliser cette morgue de l'endroit où elle se trouve et de l'agrandir. Surtout que les eaux usées sont déversées dans les caniveaux à l'extérieur ", comme l'indique Dr Fewou Amadou, anatomo-pathologiste à L'hôpital Laquintinie. " À ce jour, nous sommes passés de quatre employés à la morgue à dix. Et autrefois, la morgue n'avait pas de box individuels. L'hôpital compte à ce jour près de trente box supplémentaires, dans lesquels on surcharge au plus un corps ", poursuit Dr Fewou Amadou. D'ailleurs, dès le mercredi, la circulation devient difficile aux alentours de l'hôpital Laquintinie de Douala, à cause d'une abondance de levées de corps, qui connaît son apothéose les vendredis, jour où la plupart des familles prévoient leur mises en bières.
Au service des urgences, les scènes vécues sont indescriptibles. Il arrive très souvent que le collège des médecins de garde soit débordé. Le commun des habitants de Douala pense ainsi, à tort ou à raison, que se rendre à l'hôpital Laquintinie peut s'avérer fatal en cas d'urgence. A certains moments, en l'absence des brancardiers, les gardes malades se débrouillent tout seul pour déplacer les patients d'un bloc à un autre. Partout, la réponse est la même chez les personnels médico sanitaires. " Nous sommes en sous effectifs, nous ne pouvons pas être partout à la fois. La priorité pour nous reste de sauver les patients. La situation que nous vivons est connue de tous, mais nous ne savons pas pourquoi on ne recrute pas. Et même les recrutements annoncés tardent à venir. Des fois, nous sommes asphyxiés de travail… ", confie un personnel du service des urgences.
Dans les salles des malades généralement pleines, il est quelquefois difficile de séparer les malades de sexes différents. Et même, après quelques jours passés en salle d'observation, il devient pénible pour certains malades de changer de salles. Pour les conditions d'hygiène dans certains services de l'hôpital Laquintinie, il y a encore beaucoup d'efforts à faire. Pis, " certains membres du corps médical prennent les malades en otage, privilégiant ce qu'il gagne, plutôt que la survie du patient ", soutient Apollo Obeka, président régional pour le Littoral du Syndicat du personnel médico sanitaire (Synpems).
Toutefois, " Le nouveau service des urgences sera inauguré dans les prochains jours à l'hôpital Laquintinie de Douala. Il pourra accueillir près de 50 à 60 malades environs ", indiquait André Mama Fouda, ministre de la Santé publique, le 7 avril dernier. Cependant, le projet de délocalisation de la morgue de l'hôpital Laquintinie ne semble pas être d'actualité. Dans son mensuel "News Letter" paru en janvier 2009, sur les 11 projets en cours dans ledit hôpital, seuls deux semblent avoir été réalisés. Au rang desquels on peut citer le remaniement de la façade de l'hôpital, ainsi que la réhabilitation et l'équipement des laboratoires.
Source: Quotidien Mutations
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