«Je dis merci à la presse, parce que nous avons besoin de vous, vous avez besoin de nous ; ça s’est bien passé pour ce stage, ça s’est bien passé pour ce match, les résultats sont là. Les critiques sont bonnes quand elles sont constructives, ça mène au bon sens, ça fait que le Cameroun qui est une nation de football marche bien. Tout ce mois-ci, ça s’est bien passé, on a eu un match de référence qui était celui d’hier. De là, on peut faire beaucoup de choses».
Les propos d’Achille Wébo lors de la conférence de presse qu’il a donnée ce 18 novembre 2013 dans la cour du Mont Fébé hôtel de Yaoundé. Une grande première pour ce joueur qui ne parle que très rarement, mais qui est régulièrement sujet à de très vives critiques, concernant son rendement chez les Lions indomptables.
En dix ans en sélection nationale, l’attaquant de Fenerbaçe, a marqué 18 buts, à des intervalles réguliers. Par exemple, avant son but pionnier des quatre qui ont sanctionné le match Cameroun-Tunisie de dimanche dernier (4-1), l’homme avait marqué la dernière fois en 2009, en éliminatoires couplées de la Coupe d’Afrique des nations et de la coupe du monde 2010. Avant cela, il avait trouvé le chemin des filets en 2005, à trois reprises, à Abidjan, en éliminatoires de la coupe du monde 2006.
Et chaque fois que Wébo a marqué, c’était dans un match capital. Un rendement que les supporters des Lions indomptables ont souvent minimisé, amplifié par la presse. Du coup, beaucoup a été dit sur la sélection du joueur par les différents entraîneurs qui se sont succédé chez les Lions indomptables. D’aucuns voyant la main de Samuel Eto’o derrière ces sélections à problème.
C’est à tout cela qu’Achille Wébo a voulu répondre. L’occasion s’y prêtant, puisque la rencontre avec la presse survient au lendemain de ce but qui a été très salué par le public du stade Ahmadou Ahidjo. Une sorte de réconciliation entre le joueur et ce public généralement réputé très exigeant. Déjà, «Les critiques sont bonnes quand elles sont constructives», insiste-t-il.
Concernant ses relations avec Samuel Eto’o, sans clairement démentir ou confirmer le soutien inconditionnel de Samuel Eto’o, l’orateur déclare que «Samuel Eto’o est notre capitaine. Il a fait beaucoup de travail dans l’ombre pour qu’on obtienne ce qu’on a obtenu hier (victoire)», engage-t-il. Et poursuit en remerciant celui qu’il présente comme «le meilleur attaquant avec lequel j’ai joué dans ma vie», mentionne-t-il, «pour la bataille qu’il a menée pour moi ces dernières années, principalement ce mois-ci», reconnait-il.
Plus important, «Samuel est toujours quelqu’un de positif, qui veut du bien du Cameroun. Il protège ses coéquipiers. Il a toujours défendu la bonne cause», souligne-t-il. «Pour tout cela, je lui dis grand merci», conclut-il.
Quid de ce but qui l’a comme réconcilié avec le public ? «Chaque but en sélection est spécial», tente-t-il de relativiser, avant de revenir à son sentiment profond. «Quand je marque, je lève la tête, je dis merci seigneur, j’appelle mes compagnons pour célébrer. Sans eux, je n’aurais jamais marqué. Ça a été très difficile après la Tunisie. Le match d’hier était très important. L’amour d’un maillot, c’est autre chose», confie-t-il.
« D’autant plus que nous sommes des footballeurs, nous gagnons beaucoup d’argent, mais la fierté de ce peuple, l’argent ne peut pas l’acheter». En quittant les confrères, Achille Wébo a souhaité que de pareils échanges se multiplient, pourvu que les autres cessent de fouiller dans l’extra sportif. «Il faut que les critiques soient footballistiques ; quand vous entendez ce qui se dit, … vous avez une famille, des amis, c’est difficile pour eux de vivre ça».
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