Le bilan de l’opération coup de poing organisée par le Ministère des Forêts et de la Faune dans la Région de l’Est, du 15 au 26 avril 2013, est lourd : 20 personnes ont été arrêtées et 45 armes à feu saisies. Cette vaste opération réussie a ciblé les braconniers qui déciment la faune autour et dans les parcs nationaux de Lobeke, Boumba-Bek et Nki, situés dans le département de la Boumba et Ngoko et du Haut Nyong.
L’opération a mobilisé 39 éco-gardes qui ont éclairé le chemin à 26 éléments du Bataillon d'intervention rapide (BIR). Parmi les 20 suspects arrêtés, deux personnes ont été prises avec une arme de guerre, AK47 (Kalachnikov).
Elles ont été déférées à Bertoua, chef-lieu de la région de l’Est où elles doivent comparaitre devant un tribunal militaire. Les 18 autres prévenus seront jugés au tribunal de Yokadouma. Les éco-gardes ont également saisi deux pointes d’ivoire, la viande de Gorille, du Chimpanzé la viande d'Eléphant et d'autres espèces fauniques protégées.
d'affrontements avec les éco-gardes : celui qui a menacé de tirer sur les éco-gardes a été légèrement blessé à la jambe. L’autre suspect a agressé un éco-garde avec une machette et a été blessé au bras gauche. Un troisième suspect est en fuite après avoir tiré sur l’un des véhicules de patrouille à l'intérieur d'une concession forestière, brisant le pare-brise arrière et endommageant la carrosserie dudit véhicule.
Fort heureusement, aucun élément n’a été blessé. Selon le Délégué Régional des Forêts et de la Faune de la Région de l’Est, Djogo Toumouksala, les objectifs de l'opération ont été largement atteints. «Grâce à la saisie de 45 armes à feu, 337 munitions, 10 tronçonneuses et plus de 3000 câbles d’aciers, nous avons infligé un coup dur aux braconniers » s’est-il félicité. Cerise sur le gâteau, il y a eu 20 interpellations dont sept personnes sont sous mandat de dépôt, onze vont comparaitre libre et deux autres qui ont été transmis au commissaire de gouvernement. « La saisie des 45 armes va handicaper significativement les braconniers. Bien que cette région est riche en faune, elle est constamment menacée par la prolifération des armes », a soutenu Djogo Toumouksala.
Le MINFOF compte poursuivre la sensibilisation des populations, maintenir dans le temps et l’espace ce genre d’opération. « Nous n'aurions pas enregistré de succès sans le concours du pouvoir judiciaire, des autorités administratives, militaires et surtout du WWF qui nous ont apporté le soutien technique, financier et logistique », a déclaré le délégué du MINFOF. Le nombre d'armes et munitions saisies lors de cette opération montre le degré de menace qui pèse sur la forêt et la faune au Sud-Est Cameroun. «Les braconniers sont de plus en plus mieux armés et prêts à tirer sur le éco-gardes », explique Gilles Etoga, chef de projet du WWF pour Boumba-Bek et Nki. Notre source ajoute pour le déplorer que le degré de carnage de la faune au Sud-Est du Cameroun, parce que c’est une forêt dense, où la visibilité est insuffisante, dépasse largement la situation qui s’est produite dans le Parc National de Bouba Ndjida. Les récents événements en Centrafrique risque d’aggraver la circulation des armes au sud-est Cameroun, d’où la nécessité de fédérer tous les acteurs et de maintenir les opérations de surveillance.
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