"L'option choisie par le gouvernement pour résoudre les problèmes de la Camair est la +scission liquidation+ et un expert a déjà été commis pour prendre en charge ce dossier", a déclaré à ses interlocuteurs le ministre de l'Economie et des Finances, Polycarpe Abah Abah, sans plus de détails.
Selon un spécialiste financier interrogé par l'AFP, l'expert du gouvernement va analyser la situation de la compagnie aérienne puis "séparer ce qui est totalement pourri de ce qui n'est pas affecté" en prenant en compte, notamment, le lancement prévu prochainement de la compagnie sous-régionale Air Cémac.
"Deux entités pourront alors être créées, l'une qui reprend la partie saine de l'existante pour poursuivre les activités et l'autre qui hériterait de ce qui est difficilement vendable" et devrait être liquidée, a estimé ce spécialiste.
Très présente en Afrique centrale, la Camair, dont le capital est détenu à 96,4% par l'Etat camerounais, cumule une dette estimée à 50 milliards de francs CFA (76,2 millions d'euros). Surnommée "Air peut-être" pour ses retards légendaires, elle connaît d'importantes difficultés d'exploitation marquées par de régulières annulations de vols intempestives.
Ses salariés ont par ailleurs publié mercredi, avant l'annonce gouvernementale, un préavis de grève illimitée pour jeudi.
Selon un communiqué reçu par l'AFP, ils réclament trois mois d'arriérés de salaire et contestent le licenciement d'un délégué du personnel, qui, selon une source proche de la direction générale, a simplement pris sa retraite.
Des discussions étaient en cours mercredi après-midi entre le ministre du Travail Robert Nkili, la direction générale de la Camair et les représentants du personnel.
La liquidation partielle de la Camair intervient alors qu'une nouvelle compagnie sous-régionale doit voir le jour prochainement.
Un protocole d'accord doit être signé dans les jours à venir à Libreville entre le secrétaire exécutif de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cémac), dont le Cameroun est un Etat-membre et le PDG de la compagnie aérienne publique Royal Air Maroc (RAM), actionnaire principal de cette future "Air Cémac". Le lancement est prévu "courant 2005".
Air Cémac aura une double structure. La première, dont la RAM sera actionnaire à 100% dans un premier temps, détiendra la flotte, les personnels navigant et technique, les moyens communs et assurera la maintenance des avions. La seconde sera constituée des filiales nationales qui seront chargées du personnel local ainsi que des opérations commerciales et de marketing.
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