Suite à une plainte de la dame, les élèves ont été traduits en conseil de discipline express, mais ils ont constitué un bloc indissociable, refusant obstinément de dénoncer leurs camarades qui auraient lorgné la femme nue se promenant dans sa maison. Malgré toutes les pressions exercées sur eux par les responsables de l’établissement, aucune dénonciation n’a été enregistrée, les élèves ayant tous nié en bloc les faits qui leur étaient reprochés. Cela n’a pas empêché le conseil de discipline de considérer leur geste comme “un acte d’indiscipline intolérable”, poussant le proviseur à infliger une suspension temporaire de huit jours à toute la classe.
La mesure a été dénoncée par les parents d’élèves qui ont entrepris mardi, premier jour ouvrable de la semaine pour cause d’élection présidentielle qui a eu lieu lundi, de faire un sit-in d’abord à la sous-préfecture de Douala 4è, territorialement compétente, puis à la délégation provinciale de l’Education nationale pour le Littoral à Douala. Malgré ces démarches et en dépit des interventions de la plaignante pour que la sanction soit levée, le proviseur et ses collaborateurs sont restés fermes sur leur décision. D’ailleurs mercredi, au deuxième jour de sit-in des parents d’élèves dans le cadre de cette affaire, madame le procureur de la République leur a demandé de garder toute la semaine leurs enfants à la maison. Par ailleurs, les cours qui seront dispensés à leurs camarades des autres classes seront considérés comme “vus”, a indiqué le conseil de discipline, estimant que cette mesure a pour finalité de discipliner davantage les élèves “qui se croient finalement tout permis à l’école”.
D’après la plaignante, en dehors du fait que les élèves l’ont vue nue “dans sa maison”, ils l’auraient surtout longuement huée sans qu’elle ne connaisse les véritables motifs de cet acte. La plaignante assimile le geste des élèves à de la “provocation”, ce qui l’a poussée à saisir les responsables de l’établissement, a-t-elle expliqué, ajoutant que sa démarche avait pour but de “situer les responsabilités des uns et des autres et de punir les coupables”. Les cas d’indiscipline récurrents des élèves à Douala avaient tellement agacé les populations que certains parents d’élèves n’ont pas manqué d’apporter leur soutien au proviseur pour la mesure qu’elle a prise.
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