Selon une source proche de la famille Edzoa, une telle opération serait de toutes les façons illégale. Et pour cause, souligne notre source, " Jusqu’alors, aucune tentative de recouvrement n’a été engagée selon les procédures normales. Pourquoi l’Etat irait-il procéder à un recouvrement forcé en vendant la maison alors que l’on aurait pu demander de payer normalement? "
Pourtant, indique un communiqué placardé en divers endroits de la ville de Yaoundé, la vente aura bien lieu.
Au cabinet de Me Yolande Ngo Minyogog qui est l`avocate de l`Etat dans cette procédure de vente, l`on indiquait (Voir Mutations n°2043 du 28 novembre 2007) d’ailleurs au téléphone, que les locataires qui occupaient les lieux, ont été avertis de la cession à venir et priés de partir. " Il y a aussi une affiche qui a été posée sur les lieux ", soulignait encore une source au bureau de cette avocate. La vente est donc en bonne voie d’achèvement.
Après sa démission du gouvernement où il occupait les fonctions de ministre de la Santé publique, et la présentation de sa candidature à la présidence de la République le 20 avril 1997, Titus Edzoa avait en effet été inculpé et condamné à 15 ans de prison notamment pour le détournement de deniers publics. Solidairement avec Thierry Michel Atangana Abega, M. Edzoa avait également été condamné à payer 350 millions de francs Cfa en réparation du préjudice subi par l’Etat.
L’étude de Me Gabriel Ngwe, l’huissier commis à cet effet, est donc revenue à la charge. Puisqu’on y assurait voir numéro sus-cité) que Titus Edzoa ne s’est pas exécuté et que la vente va être faite ce 12 décembre. " Mais comment s’exécuter quand on a été informé par le canal de son locataire (l’ambassade d’Afrique du Sud en l’occurrence) qui a été prié de quitter les lieux ", se demande-t-on du côté de la famille Edzoa. Mais l’Etat, qui réclamait déjà en avril 2006, 384 millions de francs Cfa (au lieu de 350 millions de Fcfa, le surplus représentant les frais de retard) aux condamnés Titus Edzoa et Michel Thierry Atangana Abega n’a-t-il pas servi une demande de paiement aux condamnés ?
Non, soutient notre source. Pourtant, les avocat et huissier de l’Etat indiquent bien à travers leur communiqué que l’exécution forcée est légale. Elle tirerait son fondement de la décision de justice.
"Dans ce cas, pourquoi n’avoir pas adressé au secrétaire d’Etat à la Défense dans les services duquel M. Edzoa est emprisonné, le commandement de payer ? Il est bien là-bas et pour lui adresser une correspondance, il faut qu’elle transite par cette autorité ", se défend notre source chez les Edzoa qui s’étonne de ce que le recouvrement forcé ne concerne pas les biens de Michel Thierry Atangana Abega. La décision de saisie immobilière aux fins de paiement désigne en effet plusieurs biens dont l’un appartenant à M. Atangana...
Quoiqu’il en soit, ce matin, à 7h30 en principe, le tribunal de grande instance du Mfoundi à Yaoundé devrait dire si la vente de la demeure des Edzoa doit ou non se faire. Mais l’ex-baron du régime ne devrait pas comme Pierre-Désiré Engo, Joseph Edou, Emmanuel Gérard Ondo Ndong, etc., autres notabilités déchues du Renouveau, venir défendre son bien qu’il n’a pas, dit-on dans son entourage, fini de payer. La villa au cœur de la querelle aurait en effet été construite sur un emprunt bancaire en cours de remboursement.
Source: Quotidien Mutations
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