Dans un communiqué de presse daté du 07 juin, Louis Bapès Bapès " informe la communauté éducative que quelques paquets d’épreuves du baccalauréat de l’enseignement général, session de 2006 du sous-centre d’écrit d’Esse, province du Centre, régulièrement déchargés le 26 mai 2006 par le chef dudit sous-centre, n’ont pas atteint leur destination. Ce chef de sous- centre n’en a pas informé sa hiérarchie… ".
Des sources crédibles du ministère affirment que c’est une dizaine de paquets qui ont disparu. L’incident, selon les mêmes sources, a été découvert par le chargé de mission envoyé à Esse, lequel, au moment du passage des épreuves de mathématiques, constate que le sujet n’existe nulle part. Il répercute l’information au niveau central.
Evidemment, cette situation perturbe le déroulement de l’examen, puisque le passage de l’épreuve a dû être renvoyé. Entre temps, les responsables du MINESEC instruisent l’Office du bac afin que soient prises des " mesures urgentes pour que les candidats soient évalués ". Selon des personnes bien informées du ministère, des précautions ont immédiatement été prises pour éviter d’autres dérapages. La zone est circonscrite.
Les autres épreuves qui devaient passer après celles non acheminées sont retirées de la composition. Mais les élèves sont, malgré quelques retards, évalués avec des sujets qui, certes, n’étaient pas ceux du départ, mais qui ont été préalablement validées par la commission compétente et consignés dans la banque des sujets d’examen. " Ce sont des sujets d’égale valeur " que ceux qui ont été "distraits" par le chef du sous centre d’Esse, certifie un responsable impliqué dans la gestion des examens.
Mbarga Manga, chef du sous-centre d’Esse, commence son erreur dès le 26 mai 2006. C’est à cette date qu’il se présente à la délégation départementale du MINESEC de la Mefou et Afamba pour rentrer en possession des copies d’examen pour le compte de son sous-centre. Ce jour-là, il se serait présenté à la délégation seul, révèlent des sources bien informées, alors que les textes régissant l’organisation des examens du bac exigent qu’une telle opération soit déchargée par plus d’une personne. Toujours est-il que tous les sujets ne sont pas parvenus dans les salles d’examen. Mbarga Manga, lui, n’aurait signalé aucun couac survenu en chemin.
Les responsables du MINESEC rencontrés (ils ont requis l’anonymat) soutiennent qu’il n’y a eu aucune fuite d’épreuves les jours précédents. Et que l’incident n’a pas véritablement empêché le cours de l’examen à Esse.
Mbarga Manga Isidore, professeur des lycées, chef du sous-centre d’Esse et proviseur du lycée de la localité a été suspendu de la gestion des examens pour la période couvrant le reste des examens officiels de la session 2006 pour faute lourde.
Des interrogations s’imposent néanmoins. Pourquoi a-t-on pu enfreindre les textes régissant l’organisation de l’examen en permettant à Mbarga Manga de décharger seul les sujets ? A quelles fins a-t-il distrait les épreuves s’il n’y a effectivement pas eu fuite d’épreuves dans la ville ? Que lui est-il advenu en chemin ? Pourquoi n’a t-il pas informé sa hiérarchie ? Où se trouvent les paquets disparus ? Des questions qu’il faut élucider.
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