Vu de Tokyo par les limpides matins d`hiver, le lointain pic enneigé s’élève, en oeuvre d`art, à 3 776 m au-dessus du niveau de la mer, rehaussant le gigantisme des gratte-ciel de la capitale. A l`instar du Mont Fuji, indiscutablement le plus haut et le plus beau sommet de l`Archipel nippon et dont la taille constitue en soi un défi, un appel : "escalade-moi !", la rencontre du 17 avril 2006 entre le chef de l`Etat camerounais et le Premier ministre japonais apparaît sûrement, en termes d`enjeux et de defis communs à relever, comme étant "le plus haut et le plus beau sommet" du troisième séjour nippon du président Paul Biya .
A l’image du Mont Fuji, point de concentration des terrifiantes forces de la nature qu`il peut déchaîner à volonté ; comme le Mont Fuji, objet d`admiration, sinon de vénération depuis les temps les plus reculés, qui dispense toutes les bénédictions sous la forme d`abondantes eaux jailissant de ses pentes ; le sommet Biya-Koizumi restera aussi, sur un parfum de chaleureuses retrouvailles, comme le pôle de tous les regards, le point de concentration susceptible de générer des décisions importantes, de susciter le nouvel élan tant souhaité de la coopération bilatérale .
Alors que dans son évidence géométrique foudroyante, le Mont Fuji, par beau temps, dévoile tout de sa majestueuse silhouette qui se remarque à plus de 300 km, la presse, elle n’aura eu le loisir ni de contempler le "sommet" Biya-Koizumi, ni de l’escalader .
Faute pour lui de pouvoir briser les barrières d`un protocole sourcilleux, le journaliste n`aura eu accès qu`à une seule image de référence : le Premier ministre japonais accueillant ses illustres hôtes au perron de sa résidence. Côté camerounais, quelques rares personnalités de la suite officielle auront eu le privilège de respirer l`air de la montagne à son point culminant.
On l’aura vite compris. Le dîner officiel offert en sa résidence par le Premier ministre Koizumi en l’honneur du chef de l’Etat et Mme Chantal Biya aura permis aux deux délégations d’approfondir les échanges, joignant ainsi l’utile à l’agréable. Et si tout le bonheur du jour aura été de contempler à distance respectable l’élégance vestimentaire et une complicité toute naturelle entre les deux principaux acteurs du sommet, il faut bien admettre qu`au-delà des conclusions que l’avenir à court terme ne manquera pas de dévoiler, il y avait là, au pied de ce sommet, plus à regarder qu`à escalader. En attendant, Camerounais et Japonais, de part et d’autre convaincus de l’intérêt de cette deuxième rencontre Biya-Koizumi en l’espace de trois ans, n’ont pas de voeu plus fervent que d`en pérenniser l`esprit et d`en améliorer la fréquence.
Source: Cameroon Tribune
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