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Sarkozy ne veut plus des "cancres" et des "pauvres"
(19/12/2005)
L'affaire Guy Effeye, jeune Camerounais de 19 ans menacé d'expulsion en septembre dernier, qui a mobilisé syndicats et médias en France, va finir par se refléter sur le sort de tous les Camerounais.
Par Serge Alain Godong
Le jeune camerounais Guy Effeye après l'annulation de son expulsion
Le jeune camerounais Guy Effeye après l'annulation de son expulsion
L'affaire Guy Effeye, du nom de ce jeune Camerounais de 19 ans, menacé d'expulsion en septembre dernier, qui a mobilisé syndicats et médias en France, va finir par se refléter sur le sort de tous les Camerounais. Déjà, le ministère français de l'Intérieur estime que les autorités camerounaises ne coopèrent pas suffisamment dans la surveillance de l'immigration clandestine et, pire, dans le rapatriement de ceux qui sont en situation d'illégalité sur le territoire français ; ce qui leur fait envisager des mesures de restriction dans l'attribution des visas à partir du Cameroun.
Entre autres pistes de fermeture, celle des études qui était pourtant réputée plus ouverte jusqu'alors. Dans l’une de nos précédente édition, nous décrivions comment la question du fameux "avis académique" était à ce point devenue indispensable et confuse dans le parcours d'obtention d'un visa étudiant. Une forme comme une autre de ces restrictions à l'entrée sur le territoire français, que le gouvernement de M. Chirac met en oeuvre pour tenter de pallier la question, devenue aussi lourde de polémiques, celle des étudiants étrangers présents sur le territoire français.

Polémique d'abord, parce que les chiffres tendent à indiquer de manière certaine qu'ils sont de plus en plus nombreux : 250.000 personnes, soit un bond de 60% depuis 1998 ! Ce qui représente tout de même près de 14% de l'effectif universitaire, et 7% de celui des grandes écoles. Plus de la moitié de cette masse vient d'Afrique, ce qui, sans doute, n'énerve que davantage nos "ancêtres" les Gaulois... Polémique ensuite par le profil même de ces étudiants : 1/3 de ces étudiants est inscrit en premier cycle, endroit où, justement, la France a tout le mal à évaluer leur niveau de connaissances réel - d'ailleurs, 30% d'entre eux sont souvent sans bac ! Résultat, ils seraient moins de 40% à décrocher leur licence d'un trait.
Au point que, en novembre 2004, dans un rapport sulfureux, Josy Reiffers, conseiller du ministre français de l'Education nationale affirmait que "l'Etat a trop délivré, sans trop regarder, des visas et des cartes de séjour à des étudiants auxquels il était incapable de garantir de bonnes conditions d'accueil. Certaines universités compensent la baisse des effectifs nationaux par des recrutements abusifs d'étrangers" ; dans la mesure où chaque université reçoit une dotation de l'Etat en fonction du nombre d'étudiants qu'elle accueille.

Conséquence, il commence à sortir des discours, l'énoncé selon lequel, "les étudiants étrangers en France, ça suffit !" : Nicolas Sarkozy a présenté, le 4 novembre dernier, son projet d'immigration choisie des étudiants étrangers dans son pays. Idée selon laquelle il faudrait mettre bientôt un système de visa à points pour ces migrants, fondée sur une sélection sur la base d'un "projet d'étude, de leur parcours académique" ainsi que des "intérêts de la France et du pays d'origine". Ainsi, comme cela se fait déjà en Chine, au Maroc, en Tunisie, au Vietnam, au Sénégal et en Algérie, il est question de généraliser, dans un grand nombre de pays, des "Centres d'études en France", chargés de réaliser l'étude des dossiers de demandeurs de visas "étudiant" pour la France. Ce que le ministre espère faire, d'ici à 2007, tout en simplifiant de manière "vigoureuse" les procédures d'obtention des visas. Il affirme, dans le même temps, réfléchir à "la possibilité de demander une contribution supérieure aux étudiants étrangers".

Un avenir en pointillés donc. Que le ministre porte d'un voix optimiste, en promettant par ailleurs d'"aménager le droit au séjour" pour ces étudiants, dans le but de permettre à des cadres de haut niveau, formés dans "certaines spécialités de pointe", de travailler quelques années en France. Tous les titulaires d'un Master pourraient ainsi se voir délivrer, en fin d'études, un titre de séjour de six mois, pour la recherche et l'occupation d'un emploi. Dans le cas où ils ne le trouvent pas, ils seraient évidemment chassés. Par ailleurs, un "titre moyen de séjour, de trois ans" pourrait être créé pour accueillir des "actifs très qualifiés". D'où les soupçons dont on le comble, de vouloir piller les cerveaux des pays pauvres.


Source : Mutations






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