Le président Ukrainien Viktor Youchtchenko doit rendre des comptes au peuple Camerounais
Note : vous pouvez lire à ce sujet l'article du Messager.
Nous avons suivi avec le plus grand intérêt la révolution orange du peuple Ukrainien l'année dernière. Cependant votre armée vient d’administrer de sévères sévices corporels et d’inhumaines tortures à 17 étudiants camerounais, partis poursuivre leurs études à KIEV, séduits par la victoire de la démocratie que votre pays a remportée l’année dernière. Pendant trois semaines ils ont été battus, menottés tout le temps, interdits d’uriner ni d’aller aux toilettes, ni de parler, ni de regarder les geôliers sous peine de torture. Quatorze étudiants Camerounais ont finalement été rapatriés. Trois autres sont restés dans les geôles de l’aéroport de Kiev
Lettre ouverte à Monsieur le président de la république d'Ukraine
Monsieur le Président de l’Ukraine,
Nous avons suivi avec le plus grand intérêt la révolution orange du peuple Ukrainien l ‘année dernière. De tout cœur nous soutenions votre accession à la magistrature suprême de votre pays et joignions nos prières à celles des partisans de la démocratie dans notre village planétaire pour votre prompte guérison après votre empoisonnement.
Les cris douloureux de protestation et de déception du peuple Ukrainien ces derniers jours pour cause de corruption et de violation des droits de l’homme nous atteignent au fond de nous-mêmes parce que nous croyons avoir avec votre peuple la même destinée humaine et démocratique.
Cependant votre armée vient d’administrer de sévères sévices corporels et d’inhumaines tortures à 17 étudiants camerounais, partis poursuivre leurs études à KIEV, séduits par la victoire de la démocratie que votre pays a remportée l’année dernière.
Par les présentes, nous venons vous manifester notre légitime colère face aux agissement de votre armée en poste à l’aéroport international de KIEV Boris Pol et vous demander de libérer sans délai et sans condition les trois camerounais enfermés dans les cellules dudit aéroport depuis un mois.
En effet, dix sept (17) Camerounais sont arrivés à l’aéroport international de KIEV BORIS POL le 04 Novembre 2005 par vol SWISSAIR et SN BRUXELLES.
Accueillis par l’armée Ukrainienne qui fait office de police de l’immigration, leurs documents ont été retirés à savoir : Passeports, lettre d’invitation de leurs universités, leurs diplômes, leurs actes de naissance, leurs photographies etc.……
Après deux heures d’attente, il leur a été demandé d’aller séjourner dans une salle du premier étage. Un étudiant de nationalité Ivoirienne qui était avec eux a été autorisé à entrer en UKRAINE.
Seuls les Camerounais ont été priés d’attendre pour être interrogés.
Ils étaient tous détenteurs de Passeports en cours de validité, d’un visa entrer en UKRAINE dûment délivrés par les autorités Ukrainiennes, d’une lettre d’invitation de leurs universités en UKRAINE, et des reçus de paiement de leurs frais de scolarité.
Leurs billets d’avion retour ont été pris par l’armée de votre pays. Ils ont été forcés de passer la nuit dans cette salle, et ont dormi sur des chaises.
Les responsables de l’académie Ukrainienne venus les attendre à l’aéroport, sont rentrés ayant été informés faussement par l’armée de l’immigration qu’ils avaient des visas de transit.
Le lendemain ils ont été reconduits dans la salle d’embarcation d’où ils ont été informés de leur rapatriement. Comme l’avion qu’ils devraient prendre était plein, ils ont été conduits dans les cellules et enfermés trois par cellule.
C’était le début de leur calvaire.
Les billets d ‘ avion retour, valable un an, ont été remis à SWISS AIR et SN BRUXELLES, les nouveaux négriers (?) dont les avions servent avec joie au transport des personnes refoulées comme hier les Bateaux des esclaves Noirs.
Ceux qui ne possédaient pas de billets retour ont été priés d’en acheter et comme ils n’avaient plus d’argent , ayant été escroqués par certains de leurs geôliers, trois d’entre eux sont encore détenus à ce jour, s’ils ne sont pas déjà morts, car ils ne sont ni nourris ni soignés.
Le troisième jour de leur incarcération, ils ont réussi à joindre par téléphone les responsables de leur Université pour les informer de leur infortune. Des amis à eux, et notamment un diplomate Nigérian dont l’intervention leur a peut-être sauvé d’une mort certaine, se sont mobilisés pour tenter d’abréger leur calvaire.
Votre Ministre des Affaires étrangères, à en croire le badge qu’il portait, accompagné de plusieurs militaires, est venu personnellement leur rendre visite et leur donner des assurances.
Mais après son départ, 30 soldats armés de matraques et accompagnés de chiens bergers allemands ont fait irruption dans la salle où ils avaient été regroupés et , après avoir confisqué leurs téléphones portables, se sont rués sur eux pour les battre à coups de gourdins et de poings.
Trois personnes se sont évanouies dont Aubin, Symphorien et Boris. Les nombreux blessés ont été réanimés par une infirmière appelée à cet effet. Elle a suturé les blessures ouvertes.
Nos compatriotes, qui subissaient les coups en se protégeant de leurs mains, étaient complètement déshabillés, nus, à poils. Ils ne portaient même pas de caleçon au moment où votre armée les a molestés, frappés, torturés pour le plaisir.
Les militaires auraient empoisonné la cuisse de poulet que Jean de Dieu leur avait prié d’acheter à 20 dollars, car après avoir mangé, il a commencé à trembler et a souffert toute la nuit. Toute assistance lui a été refusée alors qu’elle a été expressément sollicitée par ses camarades d’infortune.
Pourquoi tout cela Monsieur le Président de la République d’UKRAINE ? Pourquoi avez vous torturé mes compatriotes Etudiants Camerounais ?
Ils étaient chez vous sur invitation de l’académie Ukrainienne et avaient obtenu des visas d’entrée en Ukraine délivrés par les autorités Ukrainiennes !
Pendant trois semaines ils ont été battus, menottés tout le temps, interdits d’uriner ni d’aller aux toilettes, ni de parler, ni de regarder les geôliers sous peine de torture. Leurs téléphones portables ont été confisqués pour éviter qu’ils puissent solliciter des secours extérieurs.
Pour aller pisser, il leur fallait payer 5 dollars US, 5 autres dollars pour se laver. Et comme ils n’étaient pas nourris, ils mangeaient les Mitoumba et les Miodôs avec les arachides qu’ils avaient emportés du pays. Autrement ils achetaient 20 dollars une cuisse de poulet congelé avec un peu de riz, 10 dollars pour une bouteille d’eau minérale.
Ils ont dû être contraint de boire de l’eau des toilettes.
Monsieur le Président de l’Ukraine, Quatorze étudiants Camerounais ont finalement été rapatriés. Trois autres sont restés dans les geôles de l’aéroport de Kiev Boris Pol.
Il s’agit de Jean de Dieu, qui n’avait plus que 240 dollars, somme insuffisante pour payer son billet d’avion retour ; Patrick et Stanley, un anglophone, qui n’ont pas aussi les moyens d’acheter un billet d’avion retour.
Votre pays a retenu les originaux des diplômes de ceux qui ont été rapatriés ainsi que les originaux et copies de leurs actes de naissance, promettant de les faire suivre à destination. Ce qui n’a pas encore été fait à ce jour.
Monsieur le Président de l’Ukraine,
Nous vous demandons instamment, respectueusement mais très fermement, sans préjudice des mesures et actions que prendra la République du Cameroun, de rapatrier sans délai, morts ou vifs, les trois camerounais détenus par votre pays, de restituer leurs diplômes et documents que vous détenez, d’indemniser justement les étudiants camerounais victimes de la torture et des sévices de votre armée, et qui par la faute de votre administration vont perdre leur année scolaire, de vous assurer que les soldats Ukrainiens responsables de cette Barbarie sauvage soient traduits devant un Tribunal équitable où leurs droits à la défense seront respectés, pour y répondre de leurs crimes.
Monsieur le Président de l’Ukraine,
Au moment où votre pays apprête son dossier d’entrer au sein de l’Union Européenne en 2007, il serait prudent voire sage que vous fassiez lire plusieurs fois la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et les autres instruments juridiques internationaux aux soldats de votre pays.
Monsieur le Président de l’Ukraine,
Quelle projection du monde faites vous du jour, certainement plus lointain, où la racaille, l’Arabe, la pègre, le Nègre, le Pauvre et le Noir cesseront d’encaisser stoïquement les coups pour les rendre coups pour coups et à armes égales ?
Nous avons tous le plus grand intérêt à ce que la paix règne dans notre petit village planétaire. Et pour cela, il faut que l’Occident décolonise le regard qu’il jette négligemment sur les populations d’Afrique, auxquelles il préfère leurs ressources naturelles qu’il exploite avidement.
Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République d’Ukraine, l’assurance de ma haute considération.
Fait à Douala au Cameroun le 25 novembre 2005
Maître MOMO Jean de Dieu
Avocat conseil des Etudiants torturés
Avocats des Droits de l’Homme
Ampliations :
Monsieur le Président de la République du Cameroun
Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies
CABINET D’AVOCATS Me MOMO Jean de Dieu
Barristers and Solicitors of the Supreme Court of Cameroon
Barreau du Cameroun, Human rights lawyer
B.P. 15 354 Douala Cameroun
Tél : 996 35 03
E-mail : momojd@yahoo.fr
Source : IciCemac
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