Dans un communiqué publié hier, le directeur général de l’office porte rectificatif des conditions d’âge relatives aux postes de directeurs ouverts depuis le week-end dernier. Ainsi, l’appel à candidatures concerne désormais le personnel de la CRTV, les fonctionnaires et cadres de l’administration camerounaise âgés "de 40 ans au moins " et non plus de 45 ans, comme précédemment énoncé.
Sur ce point, Amadou Vamoulké refuse de parler d’une erreur d’appréciation. Pour le DG, il s’agit simplement d’une réplique pertinente au feed-back reçu après la publication de l’appel à candidatures. "On s’est rendu compte de l’inconvénient et on a réagi en conséquence", a-t-il précisé hier après ce rectificatif. Plusieurs personnes intéressées, à la CRTV et ailleurs, se sont en effet senties écartées de cette course de la compétence, le minimum de 45 ans ayant été jugé discriminatoire pour les jeunes loups aux dents longues. Ces derniers n’ont pas tardé à le manifester. On peut dire qu’ils ont bien fait de ne pas se taire. Le management de la CRTV et son consultant, l’Institut supérieur de management public (ISMP) ont entendu l’écho de cette préoccupation. Résultat : une nouvelle disposition qui donne donc forcément la chance à un plus grand nombre de candidats potentiels. Cette réaction prompte peut susciter plusieurs commentaires, dont celui de dire que l’heure est décidément à un management vif et interactif.
Dans tous les cas, l’option de recrutement des principaux responsables de l’entreprise par cette voie est déjà en soi un fait inédit. Le souci ici semble clair : s’arrimer aux méthodes modernes de gestion. Et cela commence par les hommes-clés du système que sont les directeurs. Les dirigeants de la CRTV veulent des têtes pensantes de leur système, dont ils ont au préalable mesuré le profil (diplômes, compétence, motivation, expérience…) Des éléments objectifs auxquels il faudra certainement ajouter les contraintes de l’environnement social camerounais.
Mais déjà, le moins qu’on puisse dire, c’est que la nouvelle donne vient bousculer les habitudes. Mais elle est inexorable. La CRTV, appelée par sa tutelle à améliorer ses performances doit consentir quelques sacrifices. Les méthodes subjectives de recrutement et de désignation des responsables font partie des premières choses qui viennent d’être abandonnées. Maintenant, il ne reste plus à ceux qui se sentent capables qu’à faire leurs preuves. Et après, on jugera. D’abord les administrateurs, et puis forcément le public.
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