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Samuel Ntamak : "Il y a beaucoup d'improvisation dans le système scolaire du Cameroun"
(08/09/2010)
Samuel Ntamak Mawo est professeur de Lettres à Nkongsamba. Il fait le point sur le système scolaire camerounais.
Par Redaction Bonaberi.com (Dominique Moukalla)
Samuel Ntamak Mawo, professeur de Lettr
Samuel Ntamak Mawo, professeur de Lettr
Bonjour, pouvez-vous vous présenter à nos internautes ?
Je m’appelle Samuel Ntamak Mawo, professeur des lycées d’enseignement secondaire Général de deuxième grade (PLESG), option Lettres Bilingues (Français et Anglais). Je suis aussi titulaire d’une maîtrise en linguistique. Je suis marié et père de deux enfants.
L’actualité c’est la rentrée scolaire qui s’annonce, elle est fixée pour le 6 septembre. Peut-on avoir des innovations pour cette année ?
A mon humble avis, des innovations il n’y en aura presque pas cette année car c’est devenu une habitude chez nous au Cameroun de ne rien changer, même lorsque tout se passe mal. On a par exemple annoncé depuis une quinzaine d’années des changements dans les programmes et même une véritable refonte de notre système éducatif mais jusqu’à ce jour rien n’a été fait et nous sommes obligés de fonctionner avec des programmes complètement dépassés et ne répondant plus aux problèmes véritables du Cameroun d’aujourd’hui.

Professeur de langue que vous êtes, une controverse est nait autour du livre le « secrétaire particulier, peut-on avoir une idée précise sur ce cas et quelles ont été les décisions prises ?
La controverse autour de l’œuvre Le Secrétaire Intime de la romancière française Georges SAND qui a été inscrite aux programmes des classes de Premières à la rentrée 2009/2010, puis retirée en Décembre 2010 met au jour l’une des tares de notre système éducatif, à savoir l’improvisation (Voir Polémique autour du retrait de deux livres des programmes scolaires).

En effet, en retirant des programmes une œuvre dont l’étude était théoriquement achevée à ce moment de l’année, nos supérieurs ont, non pas réparé le supposé mal causé par cette œuvre, mais étalé au grand jour la légèreté et le manque de sérieux qui les animent dans l’exercice de leur tâche.

Ils n’avaient simplement pas lu l’œuvre avant son introduction aux programmes, ce qui constitue une grave erreur car cette œuvre aurait pu avoir un contenu réellement dangereux. Mais après avoir lu cette œuvre, je puis vous assurer que ce son contenu ne représentait aucun danger réel pour les élèves, en tout cas pas plus que Madame Bovary de Gustave FLAUBERT qui a depuis été remis aux programmes. La véritable raison de la mise à l’écart de cette œuvre à mon avis ne devrait être qu’un vice de procédure ou une vague affaire de partage de ‘‘gombo’’.

Avec tous les auteurs camerounais dont regorge notre pays, pourquoi les œuvres étudiées sont celles de l'occident ?
Ne soyons pas excessifs, toutes les œuvres inscrites aux programmes ne sont pas exclusivement françaises ! Les œuvres écrites par des auteurs camerounais sont également représentées, sinon plus nombreuses. Tenez, dans le second cycle de l’enseignement secondaire, par exemple, on compte 3 œuvres d’écrivains camerounais (Balafon d’Engelbert Mveng en première, La Croix du Sud de Joseph Ngoue en terminale et une œuvre à laissée au choix des établissements en classe de seconde) contre trois œuvres d’auteurs français et une œuvre sud-africaine !
Est-ce plus adapté au cursus scolaire camerounais ?
Leur choix répond à un besoin de diversité et d’ouverture au monde. Les jeunes Camerounais ont besoin de s’imprégner de toutes les cultures, en commençant par la leur. L’étude de la littérature exige également que l’on ait une idée générale des différents courants qui ont marqué l’évolution de cet art. Ceci passe par un choix d’œuvres couvrant les différentes époques et issues de toutes les régions du monde. C’est ainsi que dans un passé récent, nous avons eu au programme de nombreuses œuvres africaines, américaines, etc.


Les résultats de 2010 étaient bons. Pensez vous que cette année sera encore meilleure dans votre localité notamment et dans l’ensemble du territoire national ?
Mon souhait, comme celui de tout éducateur, c’est bien évidemment que les résultats s’améliorent au fil des ans. Mais il faut préciser que mon désir le plus ardent c’est également que ces résultats soient le reflet d’une réelle amélioration de la qualité du travail fourni et non le résultat de sombres tripatouillages… Il ne faut tout de même pas oublier que les enseignants camerounais continuent d’attendre l’application intégrale des clauses de leur fameux statut particulier signé en Décembre 2000 et dont les textes d’applications sont toujours attendus.

Ce n’est qu’à travers une réelle amélioration des conditions de travail des enseignants telle que prévue à travers ledit statut et l'application de certaines de leurs demandes que les résultats scolaires pourraient durablement s’améliorer. En ce qui concerne ma localité, si les résultats ont été appréciables dans les examens de l’enseignement général, il n’en a pas du tout été le cas pour ceux de l’enseignement technique. Le Lycée Technique de Nkongsamba, mon établissement d’attache, a ainsi connu, et ce, pour la deuxième année consécutive, une baisse sensible et inquiétante de ses résultats. Les nombreuses erreurs de management que nous y vivons au quotidien depuis quelques temps ne devraient pas être étrangères à ces résultats catastrophiques qui ont inquiété jusqu’à la plus haute hiérarchie de Yaoundé.

En tant que parent comment appréhendez-vous la rentrée ?
Cette rentrée ne sera pas différente des précédentes, c’est-à-dire un véritable casse-tête pour tous les parents. Mais malgré nos difficultés et les prix constamment en hausse sur le marché, nous trouverons les moyens de nous en sortir.
Le mot de fin ?
En guise de mot de fin, nous vous remercions simplement de nous avoir offert la possibilité de nous exprimer. Votre initiative parait très intéressante et nous vous encourageons à continuer dans cette voie. Sachez que nous serons toujours disposé à répondre à vos sollicitations. Merci.


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