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Point de vue : Lettre ouverte à Paul Biya
(25/05/2012)
Lettre ouverte d'un bérinaute au président de la République concernant le cas de Moïse Guiffo, décédé d'une tumeur à l'hôpital de Yaoundé
Par Rédaction Bonaberi.com
Excellence, Monsieur le president,

C’est avec beaucoup de joie que les camerounais ont appris, à travers les medias que vous avez daigné pour une fois descendre de votre piédestal pour venir en aide à un camerounais dans sa souffrance.

Nous nous félicitons de ce geste humanitaire dont la décision de le faire n’était certainement pas une des plus faciles puisque vous avez toujours traité vos compatriotes avec beaucoup de mépris et d’arrogance, vous souciant très peu de leur sort.

Le jeune Guiffo Moise, comme beaucoup d’autres camerounais indigents vient de mourir à l’hôpital général de Yaoundé des suites d’une tumeur qu’il traine depuis l’enfance sans jamais avoir eu des moyens de se soigner ou une moindre assistance de l’administration. Dans ce même hôpital se trouvait au même moment votre ancien maître d’école et il n’y avait été admis que grâce à la mobilisation des personnes de bonne volonté de toutes les tribus du Cameroun et des généreux donateurs internautes africains sans que ni vous, ni votre ministre de la santé, ni celui des Affaires Sociales ne lèvent le moindre pousse.

André Mama Fouad ministre de la santé n’en a pas fait un souci, étant plus préoccupé de trouver des stratégies efficaces pour un repli identitaire et/ou pour votre conservation du pourvoir et qui n’arrive pas à trouver la moindre solution aux nombreux défis que connaît son ministère, protection des nourrissons dont le rythme de vols a placé le Cameroun dans une situation embarrassante dans le monde, le choléra qui décime une bonne partie de la population depuis des années et autres pandémies déjà maîtrisées dans les autres pays.

Quant à Mme Bakang Mbock née Ngo Ndebi Cathérine Louise Marinette, ministre des affaires sociales, fortement critiquée dans de honteuses et brumeuses affaires de placements de bébés volés et qui a depuis perdu le sommeil face à l’indignation du public, elle a depuis perdu les pédales et vit plutôt dans les nuages.

Raphael Mfou’ou Ebo’o que vous avez fait interner á l’hôpital général de Yaoundé tous frais payés par le cabinet civil de la Présidence de la République est, non seulement votre maître d’école mais aussi votre tuteur puisqu’il vous a hébergé chez lui quand vous avez quitté votre village pour vous inscrire dans une école du sien où il était enseignant.

Ce tuteur de 99 ans, vous ne l’avez revu qu’à l’occasion du Comice agropastoral d’Ebolowa après 64 ans de séparation. Il avait personnellement insisté à revoir, avant de retourner à Dieu, cet élève qui pour lui représentait entre autres son propre succès dans sa profession.

Cela faisait plutôt pathétique de voir cet honorable vieillard aux jambes tremblantes qui adhéraient à peine au sol, courbé en deux sous le poids de l’âge et de la misère qui avait élevé un futur président de la République, s’écroulant de fatigue et d’émotion devant vous qui, par respect et reconnaissance, lui aurez donné beaucoup de fierté en lui rendant visite chez lui et en auriez profité pour revoir et pour encourager cette école qui vous a donné votre premier parchemin qui vous a ouvert toutes grandes les portes de la célébrité.


Il vous avait vu pour la dernière fois en 1947 lorsque vous avez quitté son domicile après avoir été admis à l’examen du CEP et n’y était plus jamais revenu, ni envoyé le moindre mot de condoléances lorsqu'il a perdu sa femme, celle qui vous avait nourri pendant presque deux ans. Il ne vous avait plus revu qu’à la télévision, bien que Ndeng son village ne soit qu’à 60 km de Mvomeka, le vôtre où vous vous rendez chaque semaine depuis bientôt 30 ans.

Les medias d’Etat ont fait de ce piteux évènement car, plutôt chargé de honte et d’ingratitude de gros titres pour vous encenser comme à leur habitude avec des photos à l’appui et une d’elle se trouve en exergue dans le site web de la Présidence de la République. Par sa valeur négative, aucune communauté camerounaise même celle dans laquelle vous êtes né ne peut s’y reconnaitre, les familles d’accueil étant considérées avec beaucoup d’amour chez nous au même titre que les familles biologiques. Un exemple malheureux à ne pas suivre du tout et dont l’extrême médiatisation était loin d’être à votre avantage.

Quelques mois plutôt, c’était le tour de votre frère aîné Benoit Assam Mvondo admis aussi dans cette haute formation hospitalière des suites d’un accident de la circulation et qui, dans la suite, devait être évacué en Europe, tout frais supportés aussi par le Cabinet Civil de la Présidence de la République.

Les griots des medias publics en ont comme à l’accoutumé fait de grands commentaires laudatifs comme s’ils trouvaient normal cette utilisation de l’argent du peuple pour vos affaires privées. Votre unique déplacement à son chevet était tout un spectacle dans la ville parce que personne ne pouvait imaginer un dieu rendant visite à un mortel fusse-t-il son frère aîné, puisque vous ne l’avez jamais fait. En plus, on ne vous a jamais vu dans un évènement familial ou aux obsèques d’un de vos proches collaborateurs et on ne vous connaît non plus aucun contact avec le peuple, surtout les couches défavorisées. On aurait pu croire que la fonction de Président de la République créait des extraterrestres vivant dans des tours d’ivoire si certains exemples en Afrique ou dans le monde ne montraient les autres largement impliqués dans leurs milieux sociaux des plus ordinaires.
Egalement, certains de vos proches ont bénéficié de vos largesses, surtout des larrons de votre parti le Rdpc et des membres de leurs familles à qui vous voulez faire des cadeaux personnels alors qu’ils ne sont pas des démunis et peuvent aller eux-mêmes se soigner avec l’argent volé au peuple. Mais vous n’accordez jamais ces privilèges à des indigents qui, même au niveau du Ministère de la santé publique ne peuvent pas obtenir une moindre prise en charge s’ils ne connaissent pas les filières de corruption. Avec cet argent que vous mettez pour évacuer les vôtres dans les hôpitaux du monde entier, si vous vous souciez du sort de vos compatriotes, vous auriez fait construire des structures hospitalières équipées qui profiteraient à tout le monde.
Mais ce qui est surprenant, c’est cette prise en charge de vos membres famille et de vos proches par le Cabinet Civil de la Présidence c’est-à-dire par l’argent du contribuable camerounais et non par le vôtre.

Par ailleurs, je pense que c’aurait été pour vous une fierté légitime de sortir de l’argent de votre propre poche pour vous occuper des gens de votre famille et ceux qui vous sont chers.
Finalement je me demande si vous ne confondez pas tout simplement de comptes ou de poches en pensant que vous êtes, non pas le serviteur du Cameroun comme les autres agents de l’Etat bien qu’à un plus haut niveau, mais que vous n’en êtes pas le propriétaire et ne pouvez gérer son argent comme votre épicerie personnelle.

A quoi vous sert ce salaire faramineux dont le montant fixé par vous-même n’est même pas connu des camerounais qui vous le versent de leurs caisses et que vous ne pouvez même pas utiliser pour régler vos problèmes personnels. Comment n’arrivez-vous pas à comprendre que l’argent du Cameroun n’est pas le vôtre et avec quelle logique faites-vous envoyer en prison des gens qui ont juste agi comme vous, croyant que c’est la norme sous le régime du Renouveau.

Monsieur le président, nous vous demandons tout simplement, puisque vous vous êtes trompe de compte, ce que nous sommes en droit de le croire compte tenue de votre slogan de rigueur et moralisation, comment vous entendez reverser cet argent indûment utilisé, pratique définie comme détournement des deniers publiques, dans les caisses de l’Etat, au moins cette fois-ci parce qu’il appartient au peuple que vous avez plongé dans un coma profond de misère et qui en a besoin pour réaliser chacun dans sa vie et dans sa famille son programme des grandes réalisations puisque à votre niveau et là où vous en êtes à toujours confondre les comptes Il n’est pas possible que vos réalisiez les vôtres.

Pour quoi le CONSUPE (Contrôle Supérieur de l’Etat et tous ces autres machins inutiles, Conac (Commission Nationale Anti-Corruption (CONAC) et consorts que vous avez créés à la hâte pour tromper la vigilance de la communauté internationale et celle de vos compatriotes ne peuvent pas enquêter sur l’utilisation de l’argent du peuple au Cabinet Civil et à la SNH. Juste par ce que dans votre logique ce n’est pas l’argent du contrôlable, mais plutôt le vôtre et vous n’avez pas à en rendre compte.

Au fait, c’était quoi encore cette vilaine affaire de moralisation et rigueur qui a fait rêver les camerounais comme étant les promesses d’un meilleur avenir dans ce livre qui porte votre nom publié aux tous premiers jours de votre présidence au titre de "Pour le Libéralisme Communautaire". Si c’est vrai ce que disent certaines mauvaises langues que c’est Christian Tobie Kuoh Moukoury qui l’a écrit pour vous et y a mis ces trucs que vous ne compreniez pas vous-même, le tort lui revient de ne pas vous avoir expliqué qu’il s’agissait-là d’un engagement que vous preniez devant le peuple pour un style de vie et un comportement d’abord personnels comme valeurs d’exemples pour les autres et un style de gestion de la chose publique. Non seulement vous n’avez pas pu incarner ces valeurs, mais surtout, vous n’avez pu non plus les inculquer aux membres de votre gouvernement et autres serviteurs de l’Etat pour le bien du peuple. Vous avez ainsi fait du Cameroun une pétaudière où chacun se sert comme il veut au détriment du peuple et une jungle dans laquelle une bande des gangsters que vous avez si cyniquement créée a mis à sac les richesses du pays au grand désespoir des populations qui attendaient beaucoup de vous.

Ces deux piliers de la politique du Renouveau sont devenus de vains mots et aujourd'hui, l'évocation de rigueur dans la gestion des ressources et la moralisation des comportements qui doit emmener à respecter ce qui est aux autres et ne rien confondre, fait plutôt rire quand on se rend compte que vous-même ne les vivez pas. Des mots vains que vous évitez de prononcer encore, conscient du fait que depuis, vous avez pris la direction inverse qui conduit au détournement des fonds publics, à la corruption, à la débauche, à la confusion des comptes et à l’instauration d’une société régie par les vices de toutes sortes et qui a perdu tout repère moral.

Même si vous n’y avez rien compris, vous avez portant abondé dans le même sens dans cette communication spéciale à l’occasion du Conseil Ministériel du 12 septembre 2007 : "Le détournement de l’argent public, quelle qu’en soit la forme, est un crime contre le peuple qui se voit privé de ressources qui lui reviennent. Il doit donc être sanctionné avec la plus grande sévérité."
Monsieur le Président, tenant compte de cette déclaration que vous avez faite en toute lucidité et du fait que l’arrestation de plusieurs membres de votre gouvernement parmi lesquels les plus haut placés est l’expression d’un échec lamentable et de honte, je veux dire les vôtres, ne pensez-vous pas que votre place est désormais là où ils sont et que vous êtes finalement la dernière pièce qui manque et dont les autres attendent l’arrivée pour que tout le tableau soit reconstitué à kodengui ?

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma haute considération.
Serge Olivier Atangi.


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