Il refuse cependant d’évoquer les raisons qui ont poussé la présidence de la République à prendre cette décision. “ Pour l’instant, des négociations sont en cours à Yaoundé entre le gouvernement, l’administration provisoire et les syndicats des employés ”, confie-t-il tout juste, sans préciser l’objet desdites négociations. “ Mais, dans quelques jours, l’on devrait avoir de nouvelles instructions au terme des réunions de Yaoundé ”, prédit il.
Problèmes récurrents
Cette nouvelle évolution dans les péripéties de la Camair intervient quelques jours seulement après le blocage, à Paris, du fleuron de sa flotte, le Boeing 767-300, baptisé “ Le Dja ”. L’hypothèse d’une saisie de l’appareil par Ansett Worlwide, (propriétaire de l’avion) pour une dette d’environ 2,5 milliards de Fcfa avait alors été formulée. Après des négociations, les responsables de la Camair ont triomphalement annoncé le retour de l’appareil sur le sol camerounais.
En février dernier, les fournisseurs en carburant de la Camair, notamment Total Cameroun et Shell, ont refusé de livrer le fuel à la compagnie nationale de transport aérien pour cause d’impayés. Les avions sont restés cloués au sol pendant plusieurs jours. Est-ce exaspéré par les problèmes récurrents de la Camair (elle coûte à l’Etat 3 milliards Fcfa par mois) que le gouvernement a finalement décidé d’arrêter tout mouvement du “ Dja ” ?
Cet arrêt des activités du Dja intervient au lendemain de la mission du Fmi au Cameroun. Le dossier de la privatisation de Camtel, Camair, Cdc est le sujet qui fâche entre le gouvernement Camerounais et les institutions de Brettons Woods. Et dans chaque lettre d’intention adressée au directeur général du Fmi, le Premier ministre promet régulièrement de boucler ces privatisations. Un engagement jamais respecté. L’équipe du Fmi a-t-elle frappé du point sur la table cette fois-ci ? Possible.
Désagréments
En tout état de cause, ce sont les voyageurs en partance pour la France qui vont pâtir de l’absence du Dja dans les airs. A commencer par le président Paul Biya qui réquisitionne régulièrement cet appareil pour ses voyages. Selon le responsable de la communication de la Camair, cette compagnie ne vend plus de billets long courrier depuis l’instruction gouvernementale. Pour ce qui est des vols domestiques, la Camair aurait, selon la même source, affrété un appareil auprès d’une compagnie concurrente pour assurer les dessertes de Yaoundé, Garoua et Maroua. Et ce n’est pas toujours la fin des désagréments.
Illustration : prévu pour décoller hier à 11 heures, le vol Uy 526 Dest de Douala en partance pour Garoua, avec une escale à l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen, a finalement embarqué ses passagers à 14 heures via une autre compagnie. Cause de ces trois heures de retard : le carburant. “ Ils nous ont expliqué qu’il y avait des difficultés financières pour payer le carburant ”, explique un passager joint au téléphone juste avant l’embarquement. C’est tout dire.
Source: Le Messager
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