Avant-hier, samedi 16 février, le "combattant" Mboua Massok, tout de rouge vêtu, le sifflet à la bouche, n’a passé en tout et pour tout que quelques secondes à l’entrée du stade du lycée de Bépanda où il entendait organiser un meeting de protestation contre la modification de la constitution. Il a été précédé sur les lieux par une escouade de plus de 400 gendarmes et policiers lourdement armés et munis surtout de deux chars lance eau. Peu après l’arrestation de Mboua Massok intervenue autour de 15 h 45 minutes, les forces de l’ordre, les gendarmes en particulier, conduits par le commandant de la compagnie de Douala 1, ont pris à partie les populations vivant autour du stade.
Ces gendarmes ont pillé quelques maisons, emportant des téléphones portables, après avoir tiré à balles réelles en direction de la foule de curieux et de passants. Les vitres d’une petite voiture personnelle ont été soufflées par les tirs de ces pandores. Des douilles de balles et des bonbonnes vides de gaz lacrymogènes sont restées sur place. Jusque tard dans la soirée de samedi, l’on était toujours sans nouvelles de Mboua Massok, ainsi que de son fils et l’un de ses lieutenants, Aïcha, conduits vers une destination inconnue à bord d’un pick-up double cabine de la gendarmerie. Initialement annoncés dans les locaux de la légion de gendarmerie du Littoral à Bonandjo, l’on a appris, plus tard, que les trois personnes enlevées ont été déportées vers Yabassi.
Elisabeth Ngo Eheg, alias Aïcha, militante de la Coordination des forces alternatives (Cfa) et le fils aîné de Mboua Massok (qui a été molesté par les gendarmes) ont été abandonnés en pleine forêt, à 17 kilomètres de la ville après Bonépoupa. Partis de là à la tombée de la nuit, à pied, ils sont arrivés à Douala autour de minuit. C’est hier matin seulement que Mboua Massok a donné signe de vie. Le "combattant" a confié aux premières personnes qui l’ont retrouvé qu’il avait marché toute la nuit durant pour mettre le cap sur Douala. Mais la gendarmerie est à nouveau intervenue et l’a intercepté au niveau de Pk 17.
Le bras de fer opposant les deux parties a perturbé le trafic routier sur l’axe Douala-Yabassi. Le "combattant" qui n’entendait pas se laisser intimider a immobilisé les véhicules de la gendarmerie. Seuls les renforts venus de Douala ont pu disperser la foule. Aux dernières nouvelles, hier soir, le domicile de Mboua Massok situé au lieu dit Pk 13 était toujours encerclé par les forces de l’ordre.
Source: Quotidien Mutations
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