Le "repassage des seins" contre le sex-appeal des jeunes filles au Cameroun
(28/07/2011)
Le repassage des seins consiste à appliquer un bout de bois ou des pierres chaudes sur la poitrine d'une jeune fille pour la rendre moins attrayante pour les garçons.
Par Rédaction Bonaberi.com
CNN a publié un reportage sur une pratique au Cameroun, le repassage des seins. Une pratique qui consiste à masser les seins des jeunes filles avec des objets préalablement chauffés – des pilons en bois, des pierres, ou autres – afin de les ramollir et de les rendre tombants.
Ceci, d’après les témoignages de mères interrogées, afin de rendre les filles moins désirables pour les garçons, et de les protéger donc d’une sexualité voire de grossesses précoces afin qu’elles puissent se concentrer sur leurs études.
Dans le reportage, on voit l’exemple de Terisia Techu, une jeune fille de 18 ans qui se rappelle des « massages » quotidiens opérés par sa mère avant l’école, au point où elle s’est retrouvée brûlée à la poitrine. Un incident nié par sa mère, qui revendique fièrement l’efficacité de cette méthode sur Terisia ainsi que sur ses sœurs.
Et si Terisia est tombée enceinte à 15 ans – l’enfant est mort à la naissance –, sa mère affirme que sans ses « repassages » quotidien, elle serait tombée enceinte encore plus tôt.
Des pratiques inquiétantes considérées comme dangereuses par les spécialistes autant sur le plan physique que mental, les jeunes filles ayant vécu cela en sortant forcément traumatisées. Dans le reportage, on peut voir le témoignage du docteur Sinou Tchana qui affirme avoir déjà reçu une mère brûlée au second degré aux mains, ou des jeunes filles aux glandes mammaires complètement détruites et un cas de cancer, même si elle ne peut pas démontrer si le repassage a causé ou seulement amplifié la tumeur.
Après un reportage d’une ONG allemande en 2006, qui a dévoilé qu’une femme sur quatre aurait été victime de cette pratique, de nombreuses associations tentent d’éduquer les mères et de les faire opter pour l’éducation sexuelle plutôt que des techniques dites ancestrales.
