Les " appels " à une éventuelle reprise de la grève qui avaient envahi la ville, et même certaines localités du Cameroun tout au long du week-end, à travers le bouche à oreille, Sms, et autres canaux, au point où les marchés étaient anormalement saturés par les clients qui voulaient faire des réserves, n'ont pas empêché les populations à sortir de chez elles, hier lundi 03 mars. Même si certains conducteurs de motos taxis rencontrés reconnaissent avoir attendu quelques instants avant de se mettre en route.
Après le timide retour au calme observé depuis vendredi dernier (ce jour-là pourtant, les travailleurs et fonctionnaires qui avaient accouru devant certaines banques et structures de micro finance pour percevoir leurs salaires se sont heurtés, à certains endroits, à un mur de silence), Douala a donc pleinement repris vie. La ville se remet de ses plaies : on dirait même qu'elle est convalescente, à travers quelques images.
Le " pansement " que subit la ville est donc visible à différents points de la ville, au sein des entreprises qui ont été touchées par les actes de vandalisme. Certaines vendeuses du Pari mutuel urbain du Cameroun (Pmuc) qui ont vu leurs kiosques saccagés, par exemple, se débrouillent comme elles peuvent. "Depuis que mon kiosque a été détruit, je travaille sous un parasol ", affirme une vendeuse installée à la Rue King Akwa. Cette dernière relève les conséquences néfastes de cette situation : l'inconfort qui l'expose au soleil, en attendant les pluies. Des désagréments que l'on peut associer à la baisse de l'affluence de la clientèle, un peu déboussolée. Heureusement que la direction générale de cette entreprise a déjà pris des dispositions pour combler le vide. "Des agents ont sillonné la ville pour répertorier le endroits où les kiosques ont été démolis. Depuis ce matin, j'ai déjà aperçu deux camions chargés de kiosques, mais je ne sais pas encore quand je vais recevoir le mien ", se contente de dire une autre vendeuse.
Le tour de ville pour apprécier les sociétés victimes de ces actes de pillages dégage des images saisissantes. A Annie Computer, petite société de vente de matériels et consommables informatiques, située au carrefour Tif à Akwa et qui a été vidée de son contenu se remet à peine : quelques matériels, sont toutefois proposés aux clients. Au regard de cette situation, les vendeuses s'interrogent si les salaires seront payés.
Au magasin Jvc d'Akwa qui commercialise des articles électroniques, l'heure est aussi au bilan. " Les vandales ont emporté 200 téléphones, des caméscopes, des écrans plasma d'une valeur d'un million 500.000 francs Cfa chacun et bien d'autres articles ", esquisse un responsable du magasin qui mentionne que " malgré les pertes, la boutique va continuer à fonctionner ". Certains tenanciers de magasins profitent pour renforcer les moyens de protection. Le travail a aussi repris au niveau des stations service. En face de la direction générale de Orange Cameroun, la boutique de la station Total a certes été vandalisée, mais les pompes, qui n'ont pas été touchées, ont repris du service.
Ce n'est pas le cas pour la plupart de stations service, détruites, situées sur l'ancienne route de Bonabéri. Les camions de ramassage de la société Hygiène et salubrité du Cameroun (Hysacam) ont déjà débarrassé les routes d'innombrables immondices d'objets de tous genres. Laissant déjà entrevoir, sur la chaussée, des fissures dues aux flammes.
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Source: Quotidien Mutations
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