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Intelligence économique : la question des taupes
(28/09/2009)
L'affaire d'espionnage industriel qui a opposé Renault à l'hebdomadaire automobile français Auto Plus, il y a quelques mois, a révélé un type de menaces informationnelles que les responsables de l'intelligence économique (IE) préfèrent généralement occulter
Par Redaction Bonaberi.com (Guy J. Gweth)
La City, quartier financier de Londres
La City, quartier financier de Londres

Plus qu'un péché par omission ?

Même dans son manuel de référence L'intelligence économique, la comprendre, l'implanter, l'utiliser paru aux éditions de l'organisation en 2006 (l'un des meilleurs et des plus complets de la zone francophone à mon avis), François Jakobiak disserte assez peu sur les cas de trahison interne au sein de l'entreprise. Par sécurité psychologique plus que par omission, la communauté de l'IE s'est jusqu'ici contentée de penser que les menaces informationnelles viennent de l'extérieur (la concurrence, l'Etat, la société civile...) et un peu moins de l'intérieur de l'entreprise (défaillance technique, négligence, erreur ou trahison). Pourtant, telles des jumelles qui partagent tout ou presque, les dispositifs d'intelligence économique doivent désormais faire face à l'existence d'espions ou de taupes dans la maison, au même titre que les services de Renseignement classiques.

Qui sont les candidats à la félonie ?


Comme dans les Services donc, la taupe d'entreprise se recrute dans le vivier de la concurrence la plus ardue, de préférence chez le leader du secteur ou le concurrent direct ayant le budget le plus consistant en recherche et développement. Homme ou femme, la taupe d'entreprise est quelqu'un de brillant, ayant une parfaite maîtrise de ses dossiers, généralement hors de tout soupçon et sociable à souhait. Ange et polyglotte. Travaillant au cœur névralgique de l'entreprise, il occupe souvent d'importantes fonctions à la direction de la stratégie, de la R&D, de la SSI ou de l'innovation. Cependant, l'informateur se recrute aussi aisément auprès des services d'hygiène et de sécurité de l'entreprise, parmi les stagiaires, les intérimaires, les chasseurs de têtes ou des journalistes attitrés. Tout est fonction du but et de la faille détectée par le traitant. Mais la plus astucieuse des approches demeure sans doute le recrutement d'une taupe au sein de la cellule de veille ou d'intelligence économique du concurrent.




Pourquoi trahit-on l’entreprise ?

Dans la communauté de l'intelligence économique comme dans celle du Renseignement, sept mobiles principaux ont été répertoriés par les unités de contre-intelligence ou de contre-espionnage qui peuvent pousser un agent, un cadre ou un dirigeant à distraire des informations stratégiques à son entreprise pour les transmettre à la concurrence ou à des journalistes :

1- l'argent, 2- le sexe, 3- le pouvoir, 4- l'orgueil, 5- la frustration, 6- l'idéologie, 7- le chantage.

Une liste qui, a priori, intéresse l'ensemble du personnel, direz-vous. Et c'est tant mieux, répondent certains analystes. Toutefois, pour être opérationnel, il convient d’affiner ce listing et de le rafraîchir périodiquement. Il faut être méthodique pour détecter les sujets à risque.

Quelles sont les solutions possibles?


Cette question convoque d’abord la taille de l'entreprise ainsi que son dispositif de contre-intelligence concurrentielle s’il en a un. Mais dans tous les cas de figure, et sans entrer dans le détail, la DRH accentuera en amont le profiling et les enquêtes préalables à l'embauche d'un candidat dans les secteurs classés sensibles, même pour un stage. Par la suite, hormis les tâches de surveillance traditionnellement dévolues aux pôles de veille et IE, la direction devra instaurer un suivi personnalisé des postes névralgiques aux fins de noter et analyser d’éventuels changements dans le comportement de la cible, bien entendu, dans le respect de l'éthique et de la légalité. Les gens doivent se sentir à l’aise et respectés pour collaborer.

De manière plus générale, l'instauration d'un climat de bonne intelligence par le biais du dialogue (intranet, machine à café, tête-à-tête…) et des relations publiques internes permettra de mettre les sujets en confiance et ainsi de pouvoir poser des questions déjà soulevées dans un dossier précédent ou pendant l'entretien d'embauche, sans éveiller l'attention. L'objectif est de déceler si le salarié varie dans ses réponses. Ou simplement s'il se sent valorisé, reconnu et respecté au sein de l'entreprise. La surveillance des sujets travaillant à distance appelle des compétences supplémentaires.

Guy Gweth –
www.gwethmarshall.com

Consultant en intelligence économique




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