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Henri Dikongue : musicien et poète à la fois
(18/08/2009)
Henri Dikongue fait partie de ces artistes rares et chers au patrimoine artistique camerounais, qui ont su inventer un style musical à part. Chronique d'un musicien poète engagé.
Par Nkwayep Mbouguen
Henri Dikongué
Henri Dikongué
Henri Dikongue est né le 6 Décembre 1967 à Douala, dans la capitale économique du Cameroun, maisa grandi à Yaoundé. Né dans une famille de musiciens, il se passionne très tôt pour la musique et en apprend les rudiments avec ses proches. Ainsi, son oncle lui apprendra ses premières notions de guitare acoustique, tandis que sa grand-mère le fera chanter avec la chorale protestante du quartier de la Briqueterie à Yaoundé. Malgré cet attrait évident pour la musique et un entourage passionné par l'art, sa famille n'envisage pas du tout de l'encourager dans cette voie, le poussant plutôt vers les études.

En , Henri est envoyé par sa famille à Besançon afin de poursuivre ses études en droit. Mais sa passion le rattrape bien vite : il s'installe à Paris et s'inscrit à l'école normale de musique de Paris; ce qui poussera sa famille à lui couper les vivres. Commence alors une période difficile pour le chanteur qui alterne entre petits boulots pour subsister et pratique de la musique. Il tente de sortir un premier disque sans succès. Il crée alors une troupe musico-théâtrale : Masques et Tam-Tam, puis rejoint le groupe musical sud africain Banthu Maranatha, et s'initie au métier de compositeur.


Wa, 1er album et 1er succès de Henri Dikongué
Wa, 1er album et 1er succès de Henri Dikongué
En 1995, sous la houlette de Manuel Wandji, Henri Dikongue sort son premier Album : Wa, produit par Buda Records. Cet opus est un succès et les critiques saluent un album plein de talent, voyant en Henri Dikongue le digne successeur des Lokua Kanza, Ismaël Lô ou Pierre Akendengué. Avec des noms tels que Sally Nyolo, les observateurs voient l'éclosion d'une nouvelle génération qui va apporter une touche différente à la musique africaine. Pour les textes, Henri Dikongue chante dans sa langue d'origne, le Douala. Mais le chanteur, qui avouera lui-même ne pas maîtriser la langue de ses parents, confesse écrire ses textes en Français avant de les faire traduire.

Dans cet album, on découvre un chanteur engagé qui, à travers des mélodies simples et la douceur de sa voix, s'attaque à des sujets phares tels la colonisation, le racisme et la dictature militaire. Sa carrière se lance alors puisqu'il enchaîne représentations et concerts - il assure notamment sur la scène parisienne du bataclan les premières parties de la chanteuse capverdienne Césaria Evora.

Deux ans plus tard, Henri Dikongué sort son deuxième album, C'est la vie. L'album est moins engagé et plus personnel, mais Henri Dikongué reste fidèle à sa musicalité qui a fait son succès. Tous les titres sont en Douala, exception faite du titre éponyme qui sera sans doute son plus grand succès. Dans le tube C'est la vie, Henri Dikongué chante en hommage à son fils né quelques années plus tôt, et décrit à sa manière la joie d'être père. Les critiques saluent une fois de plus la sortie de l'album du chanteur camerounais : Le Monde parle d'un "régal", d'un "timbre clair" et d'un "équilibre entre ballades rêveuses et rythmes dansants". Le Figaro décrit Henri Dikongué comme l'un des artistes capables d'inventer une musique et décrit "C'est la vie" comme un "prodige de sensibilité, de pertinence et de poésie". Luigi Elongui au Cameroun, Lucien Ahonto, Les Inrockuptibles et même The Los Angeles Times acclament la sortie du second album.

[i C'est la vie] fut tout autant un succès que son prédécesseur
C'est la vie fut tout autant un succès que son prédécesseur
En Janvier 1998, l'album C'est la vie est même classé premier au World Music Charts Europe tandis que le tube éponyme est classé 20e meilleure rotation francophone dans le monde. Fort de son succès en France et aux Etats-Unis, Henri Dikongué retourne au Cameroun à l'occasion des premières Rencontres Musicales de Yaoundé. Il y donne deux concerts à Yaoundé et à Douala qui sont des succès.

En 2000, il sort son troisième album, "N'oublie jamais". Plus sombre et moins gai, on y retrouve la nostalgie d'un immigré qui a vécu trop longtemps loin de chez lui et qui s'est frotté à l'hypocrisie et à la dureté de la société. Il y expérimente aussi de nouveaux horizons, explorant la rumba, le flamenco, le reggae et même la musique classique. Mais dans un contexte marqué par la domination de la musique commerciale tant au Cameroun qu'ailleurs, Henri Dikongué a du mal à retrouver le succès de ses deux premiers opus, même si lui ne s'en inquiète pas : "En fait, dit-il, j’ai l’habitude de cette frilosité. L’Africain n’a droit qu’à une case. Certains de ces critiques trouvaient mon premier album touffu, avant de me dire que j’avais eu raison dans ma démarche. Et aujourd’hui, je continue à faire ce que j’aime, même s’ils n’intègrent pas ma vision de la musique. je continue à être libre dans mes choix".

Manuel Wandji a été pour beaucoup dans l'éclosion de Henri Dikongué
Manuel Wandji a été pour beaucoup dans l'éclosion de Henri Dikongué
Fini l'artiste qui produisait des ballades et qui emmenait l'auditeur, on voit quelqu'un qui utilise la musique pour faire changer les mentalités : "C'est un album qui parle de la société dans son ensemble, avec le clonage, l'hypocrisie, c'est pour ça qu'il n'est pas gai. Il ne faut pas parler que de joie, de beauté. J'ai compris que pour changer les mentalités, il fallait utiliser la musique. Car la musique, c'est comme la littérature quand il s'agit de capter le public".

En 2005, Henri Dikongué revient dans les bacs avec son 4e opus, Biso Nawa. Après un album qualifié d'expérimentation par les critiques, il revient à ses premières amours. On retrouve la poésie et la fraîcheur qui ont fait son succès - tous deux exprimés par le titre de l'album qui signifie "toi et moi" en Français - différence étant que depuis 1995 et Wa, l'artiste a grandi, vécu et gagné en maturité. On sent surtout un Henri Dikongué qui n'accepte plus de compromis pour plaire, mais qui cherche avant tout à se faire plaisir à lui-même dans sa passion première : "J’ai appris à nager et je nage. J’ai appris à faire ce métier, à arranger mes musiques, je ne vois pas pourquoi je me le refuserais. Cette fois-ci je m’investis totalement. J'exprime ce que je pense. Je parle des injustices, parce que je suis issu d’un monde opprimé. C’est pour ça que j’ai fait du droit".

Sources :
Biographie de Henri Dikongué sur Rfi Musique
Biso Nawa, 4e album de Henri Dikongué - Rfi Musique
N'Oublie Jamais, 3e album de Henri Dikongué - Rfi Musique
Henri Dikongué en Louisianne - Rfi Musique
Henri Dikongué décrit par Wambo Productions
Le site officiel de Henri Dikongué


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