Depuis sa création, Elecam a été sous le feu des critiques au sein et à l’extérieur du Cameroun, plusieurs personnalités de la société civile, journalistes et parfois représentants diplomatiques étrangers ont émis leur doute sur la légitimité d’un organisme dont l’impartialité était loin d’être prouvée, la majorité de ses membres étant d’ancienne ou actuelle appartenance au RDPC.
Soucieux de son image et dans une opération séduction aussi bien sur le plan national qu’à l’international, le président camerounais, après s’être aligné sur la position de l’Union africaine concernant le cas libyen a lancé une vague de nominations visant à rendre la commission électorale plus consensuelle : des hauts-placés du clergé, des journalistes et des membres de la société civile ont été nominés.
Des nominations qui font suite à une visite d’un émissaire américain au Cameroun, qui a transmis au président le souhait des Etats-Unis d’avoir des élections transparentes.
A l’heure où il se murmure que Paul Biya ne serait pas en odeur de sainteté auprès des hauts-placés français et américains, et où la marge de manœuvre des présidents africains, à l’image de Laurent Gbagbo – au-delà de toute polémique sur le résultat réel des élections ivoiriennes – ou d’Abdoulaye Wade, et bien sûr des dirigeants tombés lors du « printemps arabe », il devient urgent pour le président camerounais de tracer son chemin et de dévoiler son jeu. Un jeu qui mène de plus en plus clairement vers une candidature en Octobre prochain.
Le président a d’ailleurs tenté un gros coup en appelant Henriette Ekwe et le cardinal Christian Tumi à intégrer Elecam : il a essuyé un refus de la part des deux personnalités parmi les plus symboliques au Cameroun. En effet, Henriette Ekwe, membre éminente de la communauté journalistique camerounaise, très engagée politiquement, est aussi le directeur de publication du journal Bebela, dont fait partie un certain Simon Hervé Nko’o, arrêté en même temps que Serge Sabouang et l’infortuné Biby Ngota.
De l’autre côté, Mgr Christian Tumi fait partie de ceux dont la voix porte au Cameroun, et dont l’impartialité, la volonté de paix et d’unité font de lui une figure emblématique. Intégrer ces deux personnes à Elecam aurait sans doute sans doute achevé les doutes et suspicions sur Elecam. Seulement, l’un comme l’autre ont décliné l’offre, Henriette Ekwe ne voulant pas « [i partager la responsabilité d’une élection mal organisée et surtout en raison de la distance qu’elle a toujours su garder avec les régimes successifs en place au Cameroun ».
Néanmoins, avec le « recrutement » de Pierre Titi Nwel, coordinateur d’une commission visant à améliorer le système électoral camerounais et personnage très critique envers Elecam et Mgr Watio, évêque de Bafoussam, la crédibilité d’Elecam gagnera de nombreux points au Cameroun, même s’il est à noter qu’aucun membre de l’opposition n’a intégré l’organisme.
Une coïncidence qui n’en serait d’ailleurs pas vraiment une puisque d’après Jeune Afrique, qui cite Robert Wafo, porte-parole au Littoral du Sdf, le parti de John Fru Ndi a tenu à garder ses distances avec Elecam.
Les membres d'Elecam
-1 Samuel Fonkam Azu’u
-2 Bomba Nkolo Cécile
-3 Sadou Daoudou née Lady Bawa
-4 Massi Gams Dieudonné
-5 Thomas Ejake Mbonda
-6 Dorothy Njeuma
-7 Justin Ebanga Ewodo
-8 Elie Mbonda
-9 Abdoulaye Babale
-10 Pierre Roger Efa’a Ndene Bekono
-11 Adamou Ali
-12 Mana Nschwangele Jules
-13 Mgr Dieudonné Wation
-14 Pierre Titi Nwel
-15 Delphine Tsanga
-16 Pauline Biyong,
-17 Christpher Tiku Tambe
-18 Nsangou Issofa
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