Sans vouloir s’appesantir sur les récentes émeutes qui ont secoué plusieurs villes du Cameroun entre le 25 et le 29 février 2008, le doyen d’âge de l’Assemblée nationale, Joseph Mboui, sait que le contexte international est préoccupant. Surtout dans une Afrique bouleversée par les conflits armés, et où l’on assiste à la déstabilisation des régimes démocratiquement élus, la pauvreté, la famine, la maladie… Ces turbulences, selon le doyen d’âge, “ guettent notre pays […] La paix et la stabilité sont une quête permanente ”. Il faut surtout respecter “ la différence ” dans la quête de la justice sociale et de l’équité. Le doyen d’âge fait certainement allusion aux émeutes qui ont ébranlé le Cameroun en fin février dernier. Mais il en parle avec trop de circonlocutions. Les seuls sujets de l’actualité camerounaise auxquels il fait nommément allusion sont : le débat sur la révision de la Constitution et les consultations pour la mise en place d’Elecam.
Il suggère “ la préservation des intérêts de la nation ”, les acquis démocratiques, le dialogue et la concertation dans son allocution d’ouverture de la première session ordinaire de l’année législative 2008 ce jeudi 13 mars. Pour lui, il faut “ éviter de mettre en péril la vie des Camerounais ”. Il conseille d’aller “ au delà des sensibilités ”. Joseph Mboui fonde son optimisme sur les préoccupations des populations qui ont trouvé une réponse favorable avec les mesures prises par le chef de l’Etat pour améliorer les conditions de vie des Camerounais.
Commission d’enquête indépendante
Jean Michel Nintcheu, député Sdf, “ espère que les mesures qui ont été prises par le chef de l’Etat pour améliorer les conditions de vie de nos populations vont être renforcées ; que d’autres mesures vont être prises […] ”. Quant au contenu législatif de cette session ordinaire qui s’ouvre, “ nous n’avons pas l’initiative de la loi ”, répond-il pour signifier qu’il ne connaît pas encore les projets de lois qui seront discutés au cours de cette session. Sa réaction sur les propos du doyen d’âge prônant la paix et la stabilité ? “ Je ne pense pas que la paix soit menacée ”, rassure-t-il. Il reconnaît quant même que les turbulences qui ont secoué le Cameroun en février dernier sont la résultante du “ mal vivre des Camerounais ”, car “ ventre affamé n’a point d’oreilles ”. Il suggère “ qu’il y ait la paix des cœurs, la vraie paix ; la paix n’est pas toujours l’absence de guerre ”.
Après les émeutes de février dernier, certains membres du gouvernement ont indexé le Sdf comme responsable de ce désordre social. Comment réagit le député Sdf ? “ Nous souhaitons qu’il y ait une commission d’enquête indépendante pour que nous soyons rassurés ”. Tomaino Ndam Njoya, député Udc, pense qu’il “faut ouvrir un débat sur ce qui s’est passé. Tous les problèmes qui ont été soulevés [par les populations dans leurs revendications, ndlr] doivent trouver des solutions au cours de cette session ”. Martin Oyono, député Rdpc, affirme, pour sa part, qu’il faut “une manifestation de reconnaissance par rapport aux mesures qui ont été prises par le chef de l’Etat ”. Faisant allusion aux émeutes de fin février, il reconnaît que “ nous avons été dans l’insécurité ”, tout en se réjouissant du retour au calme.
Le deuxième bureau de vérification se réunit ce vendredi 14 mars 2008 sous la présidence de Cavayé Yéguié Djibril. C’est pour examiner le dossier du suppléant d’Eken Christophe. Ce dernier ne peut siéger à l’Assemblée pour cause d’incompatibilité ; il est, depuis quelques semaines, président de la Chambre de Commerce, d’industrie, des mines et de l’artisanat.
Source: Le Messager
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