Un hélicoptère français survolant la résidence partiellement détruite de Laurent Gbagbo
Laurent Gbagbo, pilonné de toutes parts par les forces Licorne, supposées assurer la protection des civils en Côte d'Ivoire, a finalement été arrêté après que sa résidence ait été partiellement détruite. D'après l'ambassadeur de Côte d'Ivoire auprès de l'ONU, il sera remis à cette dernière, sans doute pour être jugé par la Cour Pénale Internationale.
Une information qui lors de sa première transmission, précisait que l'arrestation du président ivoirien était due aux forces Licorne, qui ont rejoint le combat depuis Vendredi, avant qu'un démenti ne soit fait par l'ambassadeur de France en Côte d'Ivoire, qui attribue l'arrestation aux forces d'Alassane Ouattara ; quelques minutes après, une autre source démentait fermement l'implication des forces Licorne dans l'arrestation de Laurent Gbagbo.
On comprend la frilosité du gouvernement français qui tient à garder ses distances avec un évènement qui a entièrement dépendu de sa participation, les forces Licorne étant entrées en action alors que l'armée rebelle s'enlisait face aux forces de Gbagbo, indélogeable de ses positions renforcées au palais présidentiel : les premières lignes de défense avaient alors été détruites par les forces Licorne qui avaient affirmé avoir agi sous le mandat de l'ONU, qui avait demandé à la France d'agir pour protéger les civils.
Une position d'ailleurs étonnante puisqu'au moment des faits, les exactions étaient, d'après Human Righ Watch, Amnesty International, la Croix Rouge et Caritas, attribuées aux forces rebelles. Quelques heures après l'attaque française, le gouvernement par la voix d'Alain Juppé, malgré son éloignement affirmé des affaires présidentielles ivoiriennes, assurait que Laurent Gbagbo était alors en train de négocier sa reddition.
C'est suite aux questions sur leur rôle dans cet négociation que les autorités françaises avaient alors reculé d'un pas, affirmant qu'Alassane Ouattara et l'ONU étaient ceux qui étaient sur la table face à Laurent Gbagbo, qui avait de toute façon démenti toute reddition et toute négociation.
Depuis Vendredi, alors que les forces d'Alassane Ouattara butaient toujours face à la défense de Laurent Gbagbo, les forces françaises étaient revenues dans la mêlée, apportant alors son soutien terrestre et surtout aérien.
Au final donc, si on comprend aisément pourquoi la France, dont le statut diplomatique a bien changé depuis la Libye et la Côte d'Ivoire, préfère rester dans l'ombre, il est difficile de ne pas lui attribuer la paternité de l'arrestation de Laurent Gbagbo à laquelle elle aura de toute façon largement contribué, les frappes françaises ayant été décisives dans l'annihilation des forces défensives.
Pour Guillaume Soro, le "cauchemar est terminé". Le jeune homme politque ivoirien continuera donc son parcours en Côte d'Ivoire : du côté des rebelles en 2002 lors du coup d'état visant à renverser Laurent Gbagbo, il avait été élu premier ministre par ce dernier lors de la formation du gouvernement d'union imposé à la suite des accords de Marcoussis, avant de démissionner au lendemain des dernières élections pour rejoindre Alassane Ouattara, dont il sera premier ministre.
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