Note de la Rédaction : il s'agit d'une correspondance envoyée par
Gustave Hiag Hiag, professeur de mathématiques au Collège Catholique Saint
Charles Borromée. Il a tenu à protester contre les comportements humiliants du
surveillant général adjoint du collège envers plusieurs élèves dudit collège.
M.BOTSOMOKO NGUEDI PAUL, Surveillant Général Adjoint du Collège Catholique Saint
Charles Borromée, est devenu celui-la qui déshabille les élèves. En effet, de
sources bien concordantes, tout au long de la semaine du 5 au 9 octobre
2009, M. BOTSOMOKO se serait permis de déshabiller plusieurs élèves sous le
fallacieux prétexte que ces derniers étaient mal habillés. Il lui serait arrivé
de les déshabiller soit dans les couloirs, soit dans les salles de classe. Je
n’ai pas été témoin de ces premières scènes de déshabillement. La scène dont
j’ai été témoin et qui
m’a sidéré s’est déroulée sous mes yeux le vendredi 9 Octobre 2009 aux environs
de 12h50.
J’ai été très choqué, très outré et très scandalisé par ce que M. BOTSOMOKO a
fait à une fille le vendredi 9 octobre 2009 en plein rassemblement, alors que
les élèves s’apprêtaient à reprendre
les cours de 13h00. Devant plus de 2000 élèves, M. BOTSOMOKO a enlevé la chemise
de cette jeune fille, la laissant juste avec un soutien-gorge et je tiens à vous
informer que ce soutien-gorge ne cachait qu’une fraction de la poitrine de cette
fille. Imaginez le spectacle ! Plus de 2000 élèves sifflant et huant une jeune
fille à moitié nue dans la cour !
A mon humble avis, mettre une fille à moitié nue devant des enfants de 6ème n’est ni plus ni moins qu’une grave
atteinte à la pudeur ! Figurez-vous que certains de nos élèves de 6ème n’ont que 8 ans ! Et en toute
honnêteté, je pense qu’exhiber une fille presque nue devant les enfants de 8 ans
est un crime.
Monsieur le Directeur, la jeune fille déshabillée par M. BOTSOMOKO le vendredi 9
Octobre 2009 s’appelle NGO BALOGOG. Elle est élève en classe de Première G3.
J’ai fait part de mon indignation à Monsieur le Principal du Collège Catholique
Saint Charles Borromée. Je joins à cette correspondance la lettre que je lui ai
écrite et la Circulaire du Ministre des Enseignements Secondaires relative à
l’intégrité physique et morale des élèves que j’ai jointe à la lettre remise à
mon Principal.
Et je vous informe qu’à ce jour le
Principal n’a encore pris aucune sanction à l’encontre de M. BOTSOMOKO, alors
que l’acte posé par ce dernier est d’une extrême gravité et d’une perversité
inimaginable. Pis que cela, certains responsables du Collège m’ont même suggéré
de demander pardon à M. BOTSOMOKO pour avoir dénoncé cet acte ! J’ai rétorqué
que lui demander pardon, voudrais dire que je cautionne ce voyeurisme. Et j’ai
ajouté, sans ambiguïté aucune, que j’ai condamné, je condamne et je condamnerai
toujours avec la dernière énergie cet odieux acte !
Monsieur le Directeur, exhiber une fille en soutien-gorge devant des milliers
d’élèves est une violation flagrante des dispositions de l’article 35 de la loi n°
98/004 du 14 avril 1998 d’Orientation de l’Education au Cameroun et de la
Circulaire N°26/09/LC/MINESEC/IGS/ du 22 Juillet 2009 relative à l’intégrité
physique et morale des élèves.
Monsieur le Directeur, nous savons que le Gouvernement de la République du
Cameroun a pris des engagements internationaux en matière des droits de l’Homme.
Et permettez-moi d’insister sur le fait que déshabiller une fille devant des milliers d’élèves est une
grave et cruelle violation des droits de la femme, alors que, de nos jours, tout
le monde civilisé se bat pour les droits de celle-ci. Nous ne devrions pas
perdre de vue que, les élèves en tant qu’êtres humains, ont aussi des droits
reconnus par l’ONU, l’UNESCO et l’UNICEF. A ce propos, l’article 5 de la
Déclaration Universelle des Droits de l’Homme déclare : « nul ne sera soumis à
la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. »
Monsieur le Directeur, le Collège Catholique Saint Charles Borromée est un
Etablissement Privé Confessionnel, d’obédience Catholique. Et vous n’ignorez pas
avec quelle énergie l’Eglise Catholique a condamné et critiqué le Gouvernement
lorsque le Protocole de Maputo a été ratifié par le Cameroun ! Il est
inacceptable que l’Eglise critique tout le temps le Gouvernement et qu’en même
temps, elle admette en son sein des pervers jouant le rôle d’Educateurs !
Monsieur le Directeur, je pense en toute franchise que le Ministre des
Enseignements Secondaires devrait prendre des mesures qui s'imposent,
conformément à la réglementation en vigueur car déshabiller une fille devant des
milliers de mineurs ne cadre pas avec l’Education qu’on devrait donner à nos
élèves qui, ne l’oublions pas, seront le Cameroun de demain.
Voir aussi : Cameroun : le calvaire des retardataires
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