Abah Aboubacar, opposant camerounais, a déclaré hier qu’il était le nouveau président du Cameroun, prononçant donc à compter de ce jour la destitution pour « haute trahison » de l’actuel président de la République, Paul Biya.
« A partir de ce jour ( 9 octobre), j’assume la transition pour 18 mois », a-t-il déclaré aux journalistes. Il a aussi indiqué dans un dossier de presse qu’un Conseil national de transition baptisé Convergence Sociale pour le Développement était créé.
« Je déclare votre destitution des fonctions de président de la République du Cameroun, à compter de ce 9 octobre 2012, pour haute trahison », a-t-il écrit dans une lettre adressée au président de la République, demandant à ce dernier de libérer le palais d’Etoudi.
Au-delà de cette déclaration aux apparences de pièce de théâtre, l’opposant reproche à Paul Biya de n’avoir pas mis en place un certain nombre d’organes et de dispositifs prévus dans la Constitution de 1996, notamment le Sénat, le Conseil constitutionnel, la Haute cour de Justice, les Conseils régionaux.
Il reproche aussi le non-respect de l’article 66 de cette constitution qui oblige les hauts dirigeants à déclarer leurs biens.
Il a donc choisi de « destituer » Paul Biya, invitant par la même les différents partis politiques, le Rdpc inclus et les acteurs de la société civile à se retrouver pour organiser des consultations afin de former un gouvernement d’union nationale.
En Février 2012, Abah Aboubacar et d’autres politiciens avaient été arrêtés lors d’une réunion à son domicile. Ils avaient inculpés pour « tentative d’insurrection en co-action ». Détracteur connu et reconnu de Paul Biya, Abah Aboubacar avait pourtant appelé à voter pour lui en Octobre 2011. Il a qualifié cet appel de « stratégique ».
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