Le
maître principal (adjudant de l’armée marine), Dadys Ebah Abomo est incarcéré à
la prison centrale de Yaoundé Kondengui depuis le 13 novembre dernier. Selon une
source à la prison centrale de Yaoundé, le maître principal, Dadys Ebah Abomo
est accusé de «violation de consigne». D’après des sources proches du dossier,
ce sous-officier de l’armée marine a introduit un inconnu à la Résidence des
hôtes (l’une des propriétés de la présidence de la République), sur les hauteurs
du Mont Fébé à Yaoundé. Jusqu’à son arrestation, le maître principal était en
service à la Direction de la sécurité présidentielle (Dsp). Ce corps d’élite en
charge de la sécurité rapprochée du chef de l’Etat et qui rassemble les éléments
de la police, de la gendarmerie et de l’armée camerounaise.
A la présidence de la République, certains de ses collègues en parlent sous cap.
De ce fait, la nouvelle n’a pas atteint les chaumières de la capitale
camerounaise. Des sources à la gendarmerie nationale laissent entendre que le
mis en cause «a voulu attenter à la vie du chef l’Etat» le 6 novembre dernier.
Le sous-officier était alors en faction à la «Résidence des hôtes» à 2.000m du
Palais de l’Unité où vit et travaille le chef de l’Etat Paul Biya. La Résidence
des hôtes est gardée par des éléments de la garde présidentielle (Gp) et ceux de
la Dsp. Selon certains usages la Gp assure la sécurité au niveau de la barrière
pendant que ceux de la Dsp sont à l'intérieur, tant au Palais de l'Unité que
dans toutes les autres résidences présidentielles
Selon des informations puisées à bonne source, le maître principal de la marine
a reçu un de ses «amis» le 06 novembre 2009, pendant qu'il était en faction. Cet
«inconnu» a bien voulu visiter les lieux. Une «inspection» effectuée avec le
concours du maître principal, Dadys Abah Abomo «en violation des consignes de
sécurité», a expliqué hier, au reporter de Mutations, un ancien officier de
l'armée ayant servi à la Dsp.
Des faits qui ont suscité le rapport de ses confrères de la Gp. Dans ce rendu
des événements, ils ont dénoncé la démarche de Dadys Ebah Abomo. D’où son
interpellation suivie de plusieurs auditions à la Dsp. Il est ensuite conduit au
secrétariat d'Etat à la Défense (Sed) en charge de la gendarmerie nationale où
il passe quelques jours. Ici également, il est interrogé sur les mobiles de la
visite de cet inconnu. Après un séjour de quelques jours, il est reçu à la
Sécurité militaire (Sémil), au ministère de la Défense à Yaoundé.
Cette phase des auditions terminée, le sous-officier est conduit à la prison
centrale de Kondengui à Yaoundé. Au sein des services de sécurité de la
présidence de la République, le maître principal pourrait connaître le même sort
que celui récemment réservé au lieutenant Luc Emane: La révocation. Luc Emane
avait tenté de voler la mallette du chef de l'Etat à Genève le 21 septembre
2008. Paul Biya était en route pour le Canada où il allait prendre part au
sommet de la Francophonie. Pendant ce voyage, rappelle aujourd’hui ses
collègues, Dadys Abah Abomo et certains éléments de la Dsp avaient été
interpellés par la police canadienne pour mauvaise conduite. Ils avaient violé
un sens interdit.
En dépit d’autres cas d’indiscipline cependant, certains de ses confrères
indiquent que ce sous-officier est victime de la délation et des règlements de
compte entre les unités d'élite chargées de la sécurité présidentielle.
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