L’attaquant des Lions indomptables du Cameroun était l’invité d’une émission spéciale de la Crtv hier soir.
Par J.B Ketchateng
Samuel Eto'o et Charles Ndongo
" J’ai eu la chance de discuter avec mon frère et ami (le journaliste Philippe Boney)
et nous avons pu partager (au sujet du différend qui les oppose)… On s’est rencontré
chez un grand frère…" " Au nom de mes coéquipiers, je présente mes excuses."
Le ton était doux, le verbe légèrement hésitant, comme s’il cherchait ses mots et
la star mondiale du football l’a dit. Même si Philippe Boney regrette que
son agresseur, vendredi dernier à l’hôtel Hilton de Yaoundé, ait offert de supporter
la facture des frais médicaux occasionnés par l’algarade qui défraye la chronique
depuis une semaine.
Il a accordé son pardon et c’était tout. En exprimant ses regrets au journaliste,
Samuel Eto’o n’a pas pour autant ranger son sabre. L’émission spéciale de
la Crtv hier soir s’est en effet transformée en une espèce de tribunal où le célèbre
footballeur s’est fait procureur et juge du fonctionnement de l’intendance et du
management sportif des Lions indomptables. Ce " Spécial Eto’o Fils ", sur
" Le héros face à la controverse ", ne concernait pas uniquement le différend
né de la conférence de presse avortée des Lions indomptables. La controverse comportait
le rôle du talentueux attaquant de 27 ans, au sein des Lions indomptables. Pareillement,
Eto’o s’est expliqué sur ses rapports avec les anciens joueurs du onze national,
son départ éventuel du Fc Barcelone…
Face à la caméra et au fil des questions conciliantes de Charles Ndongo qui
a dit mille fois combien il était nécessaire d’apaiser les tensions, Samuel Eto’o
a regretté le rôle des anciens Lions indomptables qui semblent ne point accepter
que d’autres étoiles soient nées après leur passage au sein de l’équipe. Ne faut-il
pas aussi penser, suggère-t-il encore, à remettre la Fecafoot au centre de l’administration
de l’équipe nationale même si c’est l’Etat qui supporte les frais de fonctionnement
des Lions ?
Le brillant footballeur auquel l’on attribue dans l’entourage des Lions indomptables
une influence négative sur les choix du sélectionneur a même réalisé une de ces
contre-attaques dont il raffole sur le terrain. Dénonçant par exemple ces intervenants
qui lui demandaient de faire sortir de l’équipe Mohamadou Idrissou, milieu
de terrain durant la dernière Can. Les mêmes qui l’accusent de tirer les ficelles
dans l’ombre seraient parmi les intervenants. On devrait pourvoir discuter de tout
cela, concède encore Eto’o, parce que, dit-il, les Lions sont un patrimoine de tous
les Camerounais.
Un brin flatteur, celui qui se révèle bon communicateur, en adoucissant le ton autant
qu’il arrondit les angles, remercie sa maman, distribue bons et mauvais points tout
en s’excusant de dévoiler ces choses que l’on voudrait cacher, a dû raviver la flamme
d’amour chez ses fans, du moins ceux qui ont pu voir cette émission qui n’a pas
bénéficié d’une grande publicité au regard du sujet. A-t-il convaincu ceux qui l’ont
condamné après sa sortie belliqueuse de vendredi ? Les prochains moments de télévision
ou de radio autour de l’affaire Eto’o y répondront certainement.
L'interview de Samuel Eto'o sur la CRTV, relayée par Télédiaspora.net