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Cameroun - débrayage : Yaoundé sans kiosque à journaux
(21/10/2008)
Les tenanciers sont entrés en grève hier lundi, à la suite d'un conflit avec la Sociladra.
Par Justin Blaise Akono
Débayage à Yaoundé
Débayage à Yaoundé

"Sommes-nous un dimanche aujourd'hui ou un jour férié? Car les kiosques sont fermés", a fait remarquer hier matin, vers 9h, un passager d'un taxi passant devant le kiosque à journaux du carrefour Intendance. Attirant ainsi l'attention sur ce secteur. Car, devant le kiosque du marché central ou celui de la cathédrale, quelques personnes discutent avec les vendeurs ambulants du coin, pour s'enquérir de la situation. "Je venais acheter mon journal et je ne peux pas l'avoir", se plaint Jean Luc Ob, cadre au ministère de l'Education de base.

Les vendeurs de journaux de la ville de Yaoundé ont mis à exécution leur menace de fermeture de leurs kiosques hier matin. Ce, en solidarité avec leurs confrères propriétaires des kiosques situés au niveau du ministère des Postes et Télécommunications (Minpostel) et du lieu dit Sonel centrale. Ceux-ci ont vu leurs commerces scellés vendredi dernier. "Un huissier de justice et des gendarmes sont venus apposer des scellés sur mon kiosque, en présentant une copie d'une décision de justice dont je n'ai jamais été notifié", s'est plaint Jacques Beyegue, le tenancier du kiosque du Minpostel. "En réaction à cette fermeture, nous avons donc décidé de fermer tous nos kiosques, qui resteront clos tant que les responsables de la Sociladra n'ont pas levé leurs scellés", a indiqué Etienne Djifack, le président de l'association des dépositaires et marchands de journaux (Admj).

Il était en réunion pendant toute la matinée d'hier à l'agence Messapresse de Yaoundé, le distributeur des journaux. Dans les couloirs, en attendant la fin de la réunion, les autres vendeurs de journaux peuvent ergoter sur le sujet: "C'est Messapresse qui doit payer les droits d'auteur qu'exige la Sociladra. Nous ne sommes que des vendeurs", souligne l'un. Pour l'autre, "Nous sommes en négociation depuis quatre mois avec la Sociladra. Il a été convenu qu'on trouverait une solution et, cette taxe n'est pas imposable".

Pendant ce temps, l'on semble plutôt surpris à la Sociladra (société civile nationale des droits d'auteur de la littérature et des arts dramatiques), qui a apposé les scellés sur certains kiosques et mis les vendeurs de journaux en colère. "Les responsables de l'association des vendeurs de journaux n'ont pas daigné se présenter à une concertation que nous avons prévue le 12 juin dernier", a indiqué notre édition d'hier, le directeur général de la Sociladra, Alphonse Bombogo, qui parle de "mauvaise foi de certains de ces responsables". Car, selon lui, d'autres ont effectivement payé la taxe exigée, 20.000 Fcfa l'an. Jointe au téléphone pour complément d'information, la présidente du conseil d'administration de la Sociladra, Elise Mballa Meka réitère ce qu'elle avait déjà confié à Mutations dans le journal d'hier: "Nous sommes disposés à la négociation, bien que nous tenions à ce que la loi soit respectée".




"Il s'agit d'une redevance annuelle qu'on revendique et qui est connue des deux parties", souligne son chef d'agence provinciale, Lucien Elangue Njoh. Il indique que la loi de 2000 sur le droit d'auteur prévoit, dans l'article 19 de cette loi, que les vendeurs de journaux exercent une activité de distribution. "Quiconque se livre à la vente, la location ou met en circulation à titre onéreux de l'œuvre artistique doit payer la redevance", rappelle-t-il. Il s'agit alors de payer 23.850 Fcfa l'an, toutes taxes comprises: 20.000 Fcfa pour la redevance et 3.850 Fcfa pour la Tva (taxe sur la valeur ajoutée), selon une décision ministérielle de 2004. Pour le chef d'agence, les distributeurs sont assimilés aux libraires.

Décision qui, selon le chef d'agence, avait été prise par le ministre de la Culture, pour valider les résolutions arrêtées de commun accord à l'issue d'une concertation entre les distributeurs de journaux et la Sociladra. Ce responsable de la Sociladra relève que "les vendeurs de journaux avaient cru que c'est Messapresse qui paierait. Mais, sa représentante de Yaoundé nous avait expliqué que son entreprise ne devait pas payer pour les tenanciers des kiosques. Car, en tant que locataires, ce sont eux qui devaient le faire". A Messapresse, l'on est déçu de l'attitude de la Sociladra. "Jusqu'ici, elle ne nous a pas encore approchés", révèle Jean Omam, le responsable commercial de l'agence de Yaoundé. Il précise que c'est plutôt Messapresse qui est allé vers la Sociladra.

Le responsable de sa société de distribution souligne que "la commission de médiation va siéger pour arbitrer". Il déplore par ailleurs les conséquences aussi fâcheuses pour son entreprise qui est rémunérée sur la base des ventes. Raison pour laquelle les vendeurs estiment que leur combat est celui de Messapresse. D'où, la réunion de concertation d'hier. Les vendeurs à la criée ne se sont pas sentis outre-mesure, concernés. "On n'est pas solidaire de cette grève. C'est une journée de perdue. Nous dépendons de Messapresse et c'est notre chef qui nous a demandé de ne pas travailler aujourd'hui", a révélé Tanguy Tenha, vendeur à la criée, presque en colère car, selon lui, le manque à gagner est important pour lui et ses collègues puisqu'ils sont payés à la commission. Ils craignent déjà une autre journée de débrayage.

Voir aussi : Valentin Zinga : "Le débrayage, c'est une catastrophe pour les journaux"

Source : Mutations






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