Valentin Zinga
Que peut-on retenir de la réunion que vous, éditeurs, avez tenu hier avec les
vendeurs de journaux?
Nous notons qu'à travers le mode d'action envisagé par les dépositaires et
marchands de journaux à travers leur association à Yaoundé à savoir "kiosques
mort", le message a pu passer. Nous avons alors envisagé la reprise selon deux
tableaux: Le ministère de la Culture a décidé d'enjoindre la Sociladra à lever
les scellés et les marchands de journaux comptent reprendre leurs activités à la
levée desdits scellés. Ce qui n'est pas fait à plus de 15h.
Néanmoins, nous avons essayé de gagner à la cause des marchands de journaux. Ce
qui pourrait amener le mouvement à s'assouplir, quand bien même la levée des
scellés n'aurait pas lieu. Nous pensons au service minimum aujourd'hui, d'une
durée limitée ou déterminée de la vente des journaux dans les kiosques. C'est
une décision qui devait encore faire l'objet d'arbitrage et de débat au sein de
leur association. Mais nous avons bon espoir qu'elle pourra vaincre.
Comment percevez-vous la démarche de la Sociladra?
Je ne suis pas engagé dans un débat juridique. Même si mon journal vient de le
faire sur la question. Les premiers éléments que nous avons disqualifient la
légalité de la pose des scellés. Etant donnés que nous sommes le principal pôle
et c'est nous qui en faisons les frais.
Quelle peut être l'incidence d'un tel débrayage sur le fonctionnement des
entreprises de presse?
C'est un coup à plusieurs paramètres. Notamment le paramètre financier que tout
le monde voit. La plupart de nos ventes sont faites à Yaoundé. Imaginez la
catastrophe. Il y a aussi un coup sérieux sur l'image car, son indisponibilité
qui n'est pas de notre fait nous pénalise. Il faut aussi compter sur les
annonceurs qui veulent focaliser l'attention du public. Ce qui peut nous amener
à reconduire les mêmes publicités. Ce qui risque de nous imposer de nouveaux
coûts.
Des leçons?
Que les différentes parties jouent leurs rôles. Principalement l'Etat où existe
une commission de médiation et d'arbitrage en matière de droits d'auteur. Au cas
où l'illégalité sera établie dans la démarche de la Sociladra, je verrais bien
l'association des dépositaires et marchands des journaux se pouvoir en justice
afin que nul n'en ignore.
Source : Le Messager
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