De la kola et de la kola sauvage, dite "bitter" kola
A Yaoundé et dans bien d’autres localités du Cameroun, ils sont plus connus sous
l’appellation « démarreurs ». On les vend sur des plateaux ou dans des petits
paniers aux abords des buvettes, des restaurants, des hôtels. Il s’agit de la
Kola, du « bitter kola » et de la poudre de gingembre. Ces produits sont
recherchés pour leurs supposées propriétés aphrodisiaques. Le terme démarreur
signifie provoquer une érection pour favoriser les rapports sexuels, à l’exemple
d’une voiture qui doit démarrer pour pouvoir rouler.
« Avec le chômage, le stress et la mauvaise alimentation, les troubles de
l’érection sont de plus en plus fréquents », déclare Claude Happi, gérant d’un magasin de vente de
produits naturels à Yaoundé. Pour faire face à ces troubles, chacun y va de sa
méthode : consultation médicale, naturopathie, automédication. Parmi les petites
astuces les plus fréquentes, on note la consommation de la Kola, du « bitter
kola », et de plus en plus de gingembre. Les motivations des consommateurs sont
diverses. «Supporter la faim », « faciliter la digestion », ou tout simplement
« avoir la forme », déclare-t-on. Sous le couvert de la confidence, certains
consommateurs avouent consommer ces produits pour améliorer leurs performances
sexuelles. Pour ce qui est du gingembre par exemple, Claude Happi, le
naturopathe explique que « le gingembre favorise une bonne digestion, il est
un tonique sexuel et lutte contre la fatigue générale. Il agit sur la fertilité
et améliore la mobilité des spermatozoïdes. Il augmente le volume du sperme et
l’on sait que plus le volume de sperme est élevé, plus l’éjaculation est longue.
Plus l’éjaculation est longue plus le plaisir est intense : c’est la raison pour
laquelle les gens estiment que le gingembre est un tonique sexuel ».
Du gingembre
Les médecins pour leur part y mettent un bémol. « Ces aliments peuvent avoir
des vertus mais ne déclenchent pas systématiquement les effets recherchés. Il
faut trouver la cause de la faiblesse sexuelle pour la traiter à la base »,
explique par exemple Emile Mbida, un gynécologue qui exerce à Yaoundé. « Il
est vrai qu’un aphrodisiaque est un produit utilisé dans le but de stimuler le
désir sexuel. Mais certaines maladies sexuellement transmissibles peuvent causer
la faiblesse sexuelle, la frigidité chez la femme et même une impuissance
sexuelle. Tant qu’on n’aura pas soigné ces maladies, on consommera de la kola ou
du gingembre en vain », ajoute-t-il. Cette position n’empêche cependant pas
les consommateurs de toujours y croire, même si les résultats tardent parfois à
arriver.
Le gingembre est utilisé à l’état frais, séché, en poudre, en liquide ou sous la
forme d’huile essentielle. La kola et le bitter kola se mangent frais et se
partagent généralement autour d’une bière.
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