Les bruits de bottes et les coups de feu qui ont retenti pendant quelques minutes dans la matinée d'hier à la prison centrale de Kouogouo Bafoussam, ont crée l'émoi au sein de la population environnante.
Le régisseur de la prison qui s'est voulu rassurant, après, a affirmé que " les gardiens de prisons ont tiré quelques coups de feu en l'air, pour décourager les prisonniers qui tentaient d'organiser une évasion ". L'affrontement, selon Daniel Njeng, est parti d'un mouvement de mécontentement initié par des détenus mécontents de leurs conditions de détention et des conditions sanitaires applicables au sein de la prison. Le prétexte a été la mort brutale survenue cette semaine au sein de la prison, de deux détenus. Les dépouilles de Bango Prince Abel et Tagne Jean Michel se trouvent encore à la morgue de l'hôpital provincial de Bafoussam. Au sein du Même centre de santé, le sieur Kom Georges souffre encore selon un des médecins des lieux, des fractures et autres blessures, qu'il a reçu lors des affrontements. C'est ce qui pour l'instant, apparait comme le bilan visible de ces émeutes qui se sont déroulés au sein de la prison de Kouogouo Bafoussam. Concernant les détails les sources d'informations divergent, que l'on soit du camp des prévenus, ou de celui officiel.
L'on s'accorde d'un camp à l'autre sur le fait que tout est parti de la mort de Abel Prince Bango. ce prévenu gardé à vue depuis 2 semaines, après être passé chez le procureur il y a quelques jours, a profité d'un moment d'inattention des gardiens de prison pour s'enfuir. Rattrapé quelques heures plus tard, il sera copieusement tabassé par la population selon la version officielle. Mais certains détenus approchés affirment que la correction a été publiquement administrée à ce malheureux par les gardiens de prison, qui voulaient ainsi étouffer dans l'œuf toute autre tentative d'évasion. Toujours est-il que ce dernier qui souffrait énormément, faute de soins, a rendu l'âme dans ce qui tient lieu d'infirmerie de la prison.
Jean Michel Tagne, un autre détenu, a profité du fait qu'il était en corvée chez une personnalité, donc tous taisent l'identité, pour emporter une paire de chaussures et un magot de 1900 000. Tabassé lors de plusieurs interrogatoires, il va finir lui, aussi par rendre l'âme. Ce qui a poussé le soulèvement au sein de ce milieu carcéral. Un mouvement d'humeur que certains ont voulu récupérer et transformer en tentative d'évasion comme le soutient avec conviction le régisseur de la prison de Kouogouo Bafoussam. Les quelques gardiens de prisons qui travaillent en ces lieux, ont été fortement mobilisés pour maîtriser cette émeute. A l'issue des réunions présidées par le préfet, il ressort que la situation est actuellement sous contrôle. Ce qui n'empêche pas les forces de l'ordre de quadriller le pourtour de la prison. Cette prison construite il y a près de 55 ans était prévue pour accueillir 500 détenus. On y dénombre environ 2000 pensionnaires de nos jours.
Source: Le Jour Quotidien
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