La colle est devenue inévitable dans les rues de Maroua

Le nombre d'enfants exposés à la drogue au Cameroun est en train de grimper de façon plus qu'inquiétante. Particulièrement dans la ville de Maroua dans l'Extrème Nord, les enfants de la rue, orphelins du VIH pour la plupart ou simplement abandonnés, consomment régulièrement de la colle pour comme ils disent, affronter le quotidien.

Enfants se partageant de la colle	Dans un cinéma en construction, vivent près d'une centaine d'enfants qui n'ont rien : pas de famille, pas d'argent, pas de douche ; juste comme compagnons, des dizaines de flacons d'alcool qu'ils "sniffent" régulièrement pour échapper en quelque sorte à leur misère. En imbibant des mouchoirs ou directement leurs T-shirt de colle, ces enfants se les insèrent ensuite dans les narines en sniffant tout le contenu, puis se couchent et planent pour quelques heures. Il va sans dire que c'est très dangereux pour les cavités nasales tout comme pour le cerveau, encore plus que certaines drogues comme le cannabis. Cette drogue est appelée drogue du pauvre.
Amadou Djallo, chef de  service provincial des affaires sociales à Maroua	Selon Amadou Djallo, le chef de service provincial des affaires sociales de Maroua, des mesures sont prises pour réinsérer ces enfants dans leurs familles ou pour mettre en place des programmes sociaux pour leur apprendre un métier. Mais si sur le papier, il existe bel et bien une politique de prise en charge des enfants vivant dans la rue, en pratique les moyens sont trop insuffisants pour espérer faire quelque chose de concret. L'Etat semble simplement dépassé par les cas de plus en plus nombreux de cas d'enfants sans-abri à Maroua.
Sans-abris errant dans les  rues de Maroua	Chaque jour, ces enfants errent dans la ville pour trouver de quoi manger, mais malgré la solidarité qui règne, la pauvreté globale empêche les familles de leur offrir un repas. Le Grand Nord constitue la région la plus pauvre du Cameroun, et est malheureusement un peu trop souvent oubliée du gouvernement. La pauvreté qui y sévit peut souvent aller au dela de toute imagination, comme l'illustre ces cas d'enfants qui dorment dans un cinéma.