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Quand je serai président : Culture et lutte contre la piraterie
(02/09/2010)
A l'approche de l'élection présidentielle de 2011 au Cameroun, Marcel Ebene nous présente ses propositions sur plusieurs thèmes importants de la vie politique camerounaise.
Par Marcel Ebene
Marcel Ebene présente ses solutions pour lutter contre la piraterie
Marcel Ebene présente ses solutions pour lutter contre la piraterie
Dans le cadre de ma chronique hebdomadaire, je présente aujourd’hui mes propositions sur les moyens de diminuer la piraterie dont sont victimes les artistes camerounais, principalement sur le marché camerounais.

Le constat actuel est clair et pas très réjouissant si l’on est musicien: Vous produisez de la musique, et à peine sorti (ou avant même sa sortie), le garçon qui se balade avec sa pile de CD vend déjà votre opus à 400 FCFA dans les gares routières et autres. Dans ces 400 FCFA, l’artiste reçoit en moyenne 0FCFA. Quand l’on est musicien au Cameroun, ce n’est donc pas facile.

Le domaine abordé tout au long de cet article sera celui de la culture.




Symptômes constatés

Les différents moyens de subsistance d’un artiste sont les revenus de la vente de ses albums et les cachets qu’il prend en représentation lors de concerts ou de diverses prestations. Dans les années 90 (début des années 2000), la vente d’albums se passait par des cassettes. Aujourd’hui elle se passe quasi essentiellement par CD. Format qui se pirate très facilement. On aboutit donc au constat que nous posions plus haut. Ce qui fait que les revenus permettant de faire vivre les artistes ne proviennent plus de la vente des albums, mais uniquement des représentations.

On aboutit à la situation extrême où certains artistes refusent même de passer par la case sortie d’album ou alors avec réticence. Un exemple illustré par cet article : Pedro du Cameroun en studio et déjà piraté.

Après cela, l’artiste a renoncé à sortir son album. Parfois cela s’attaque au produit, avant même sa sortie : La Lady poncée par les pirates.

Vu l’importance de cette production artistique, nous pensons parce que cela fait partie des atouts majeurs de la culture camerounaise, qu’il convient de proposer une solution qui pourra être utilisée dans les autres pays disposant des mêmes conditions socio-économiques.

Diagnostic et objectifs de la solution :

Qu’est ce qui justifie les symptômes constatés ?

- Facilité de copie liée au matériel : Aujourd’hui, n’importe qui avec un ordinateur peut procéder à une copie de CD. Une imprimante, et l’impression de la « pochette » est faite. Un CD piraté est prêt à la vente.

- Prix inadaptés des CDs originaux : Les CDs originaux s’écoulent aujourd’hui à partir de 5000 FCFA. Voire beaucoup plus cher. La société camerounaise, même si elle regorge de nombreux mélomanes désireux de venir en aide aux musiciens, n’en possède pas assez suffisamment fortunés pour assurer cet objectif à ces prix. Ces CDs originaux ne se vendent donc pas. Les maisons de productions indexent le coût de fabrication des CDs pour ces coûts exorbitants.

- Impunité : Ils ne se vendent d’autant pas que les acteurs des contrefaçons ne sont pas particulièrement punis. Une communication est régulièrement faite sur les risques auxquels s’exposent les contrevenants, mais à l’aéroport de Douala, dans les rues de Yaoundé, on peut voir des jeunes qui écoulent des CDs piratés en toute impunité. De même que le DJ du coin vous en fournira sans grand souci.

L’objectif de la solution devra donc être de proposer une formule qui tient compte des ressources de la population tout en garantissant aux auteurs des revenus liés à leurs œuvres.

Proposition de solution :

1) Logiciel de copie agréé

Nous proposons que le ministère de la culture lance un appel d’offre pour un logiciel de copie qui répondra à des spécifications précises qui seront énoncées dans la suite. Au maximum deux seront retenus. Ces logiciels devront être utilisés par les DJs qui écoulent de la musique. Ce qui y sera gravé sera contrôlé et permettra une répartition des revenus plus équitables, tenant à la fois compte du niveau de vie des populations, de la survie des artistes et de l’activité économique des DJs. Les produits issus de cette copie seront appelés CopOr (Copie Originale).

2) Caractéristiques techniques du logiciel

- Le logiciel permettra de sélectionner un certain nombre de morceaux référencés dans une banque de données mise à disposition en collaboration avec les sociétés de droits d’auteur.

- Pour chacun des morceaux sélectionnés, le nom de l’artiste sera donc connu. La CopOr laissera donc une trace auditable sur l’appareil du DJ, trace qui permettra de lister tous les morceaux (ainsi que les artistes à rémunérer) qu’il aura vendus sur une période.

- Le logiciel permettra de « signer » cet ensemble de morceaux, de manière à ce qu’ils puissent être copiés sur un CD ou tout autre support numérique (MP3, téléphone, DVD, etc…)

- Cette signature empêchera que les morceaux puissent de nouveau être copiés à partir du nouveau support. Ainsi quiconque se retrouve en possession d’un morceau provenant d’une CopOr l’aura acheté lui-même.


3) Caractéristiques fonctionnelles du logiciel

- Pour toute gravure à visée commerciale, six morceaux au maximum pourront être gravés sur le CD ou sur tout autre objet numérique. Une CopOr aura donc six morceaux.

- Parmi ces six morceaux, un même artiste ne pourra en avoir plus de deux. Ceci permettra de laisser une chance aux CDs originaux pour les puristes d’un artiste. Il leur reviendra moins cher d’acheter le CD original que de multiplier les CopOr. Ceci permettra aussi d’avoir une certaine diversité d’écoute, avec au moins trois artistes différents par CopOr.

- Le CopOr se vendra au prix de 1000 FCFA. La répartition de cette somme se fera de la manière suivante.

** 100 FCFA par morceau revenant directement à l’artiste (soit 600 FCFA au total)
** 100 FCFA revenant à la société d’auteur procédant au recouvrement des fonds
** 300 FCFA pour le DJ

4) Définition d’un DJ

Nous définissons le DJ, concerné par cette proposition, comme le disquaire qui tient pignon sur rue et qui a donc une autorisation de faire jouer de la musique (participant à la promotion des artistes) et d’écouler des CDs originaux (et donc maintenant des CopOr). Toute autre magasin ou enseigne qui voudrait écouler des CDs se contentera de ne vendre, comme actuellement, des CDs Originaux. Ces DJ s s’acquitteront d’une licence pour ces logiciels, dont le coût ne sera pas prohibitif valable un an. Ils mettront à jour leur banque de données, soit en se rendant à des points agréés dans les sociétés de droits d’auteur, soit en attendant le passage des contrôleurs.

5) Contrôles

Vu que ce dispositif assurera des revenus légaux aux DJs, ils auront moins intérêt à frauder. Les sanctions en cas de prise sur le fait étant purement et simplement la cessation d’activité ainsi qu’une amende prohibitive. On pourra aussi mettre en place des systèmes de prime au DJ ayant écoulé le plus de CopOr, d’artistes ayant vendu le plus de morceaux, etc…

6) Autres prestations des sociétés de droits d’auteur

Les autres champs d’action de ces sociétés (bars boites de nuits, fêtes diverses) où la musique est jouée resteront inchangés, si ce n’est que la plus grande disponibilité de ressources (voir point 3)) permettra des contrôles plus poussés.

7) Plateforme destinée à la diaspora

Nous mettrons aussi en place à la destination de la diaspora camerounaise et afriaciane, une plateforme regroupant les morceaux (présents ou passés) des artistes camerounais. Ceci sera fait bien évidemment en collaboration avec ces artistes et leur maison d'édition (le cas échéant). Les Camerounais de la diaspora pourront s'approprier un morceau pour une somme modique (0,5 euro ou dollard), dont moins de 20% iront à l'entretien de la plateforme. le reste aux artistes et à leur maison d'édition. La plateforme permettra d'écouter ou de visualiser les clips avant l'achat. Nous ferons donc aussi un pressing auprès de Youtube (et équivalent) pour qu'il ne soit plus possible de copier la musique camerounaise directement à partir de leur site (ce qui est actuellement possible).

Eventuels effets de bord :

- Les sociétés de production se sentiront certainement plus à l’écart. Mais nous pensons que ce système ne fera à coup sûr, pas vendre moins de CDs originaux. Au contraire. Mais notre priorité reste les artistes.

- Une production musicale plus abondante et de meilleure qualité : la motivation étant la récompense financière.

La semaine prochaine, j'aborderai la thématique de l'administration et de la prime au mérite.

Vous pouvez relire les précédentes chroniques ici :

- chronique sur l'agriculture et l'autosuffisance alimentaire
- la chronique sur les règles d'attribution des marchés publics
- la chronique sur les règles de candidature à l'élection présidentielle
- la chronique sur l'équilibre régional
- la chronique d'introduction


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