Tout a pourtant bien commencé
Hier après midi, les lions tenaient la traditionnelle conférence de presse d'avant-match
puisqu'ils affrontent aujourd'hui le Cap Vert pour les éliminatoires Coupe du monde
/ CAN 2010. Apparemment mécontentes de l'attitude d'un certain nombre de personnes
faisant partie des lions et de leur entourage, la communauté journalistique avait
décidé de boycotter cettte conférence pour marquer le coup. En effet, lors des précédentes
compétitions ayant impliqué les lions, la presse camerounaise n'a pas été ménagée
par le corps des lions indomptables, qui a bien souvent donné les interviews aux
autres médias.
Depuis la coupe d’Afrique des nations, nous avons constaté que l’équipe nationale
camerounaise préfère accorder des interviews aux médias internationaux et pas à
nous. Aujourd’hui nous avons décidé de boycotter la conférence de presse prévue
cet après-midi
|
Les journalistes camerounais
|
|
Cette phrase, dite fermement mais sans agressivité, aura pourtant été l'élément
déclencheur d'un véritable cyclone qui n'est pas sans rappeler un certain Zinedine
Zidane face à Marco Materrazzi. Les journalistes après avoir annoncé leur boycott,
s'étaient levés pour tranquillement quitter la salle, quand Samuel Eto'o se lève
à son tour et commence à leur adresser des injures peu élogieuses.
Bâtards, Conards, bande de vauriens, ne revenez plus jamais, je vous attend au stade,
vous n’y entrerez plus jamais. Et si dans l’avenir la Fécafoot vous laisse couvrir
les rencontres des Lions, je ne porterais plus jamais ce maillot
|
Samuel Eto'o |
|
Coup de boule de Samuel Eto'o
A ce moment, le trouble
s'installe rapidement, les journalistes très surpris du comportement de celui qui
est toujours souriant sur les terrains de football. Mais loin de se calmer, le double
champion d'Afrique s'énerve de plus en plus, et fonce vers Bonnie Philippe
à qui il adresse un coup de tête. Carlos Kameni et Thomas Nkono
se mettent aussi en évidence. Ils foncent dans la mêlée et confisquent
les téléphones portables de ceux qui tentent de filmer la scène ou de prendre des
photos. Si le premier se contente de confisquer les portables et une caméra de Stv,
le second les jette carrément par la fenêtre et casse une demi voire une dizaine
de téléphones.
Un policier dans la mêlée
Plus étonnant encore, c'est que si le geste de Samuel Eto'o a poussé un certain
nombre de personnes à l'imiter et à attaquer l'infortuné journaliste, on a vu parmi
les personnes le rouant de coups un inspecteur de police, apparemment connu au Cameroun
sous le sobriquet de "Pigeon".
Boney Philippe tentera plus tard d'obtenir une explication auprès
de Samuel Eto'o : "Tu me connais et vous faites des choses comme ça ? On se connaît
très bien non ?", à quoi il s'est vu répondre qu'il ne représentait qu'un
intérêt limité pour le footballeur : "ta personne ne m’intéresse pas et je ne vois
donc pas pourquoi je parlerais de toi".
Rigobert Song en capitaine exmplaire
Comme toujours, le capitaine des lions s'est montré exemplaire, étant l'un des seuls
voire le seul du côté des lions à essayer tant bien que mal de calmer les choses.
Mais à part lui, footballeurs, policiers, et bien d'autres ont affiché un comportement
peu louable qui montre qu'on peu se retrouve souvent à agir de façon bien primitive
au Cameroun.
Mais quoi qu'il en soit, il faut reconnaître que ce n'est pas la première fois que
Samuel Eto'o fait la une de la télévision pour ses frasques. Il y a quelques années
de cela, un internaute assidu avait déjà manifesté son mécontentement à ce joueur
dont il est pourtant un des plus grands fans, dans une lettre ouverte qui avait
fait couler beaucoup d'encre; intitulée, (voir :
Opinion : « Samuel Eto'o
Fils, s'il te plaît,
arrête!
»).
La communauté journalistique particulièrement mécontente
Dans la communauté du web, on condamne unaniment et avec des mots très durs l'attitude
des lions sur ce coup, et de Samuel Eto'o tout particulièrement. Il faut dire que
son comportement est évidemment condamnable, tout autant qu'incompréhensible ; certains
attribuent son énervement au fait que le journaliste en question avait publié il
y a quelques temps un article relayant de façon peu élogieuse le comportement de
l'attaquant en dehors des terrains. De toute façon, quelle que soit la raison, les
footballeurs représentent un exemple à suivre de valeurs et d'image auprès des jeunes
qui s'identifient dans l'un des rares secteurs où le Cameroun excelle.
Que voulez-vous ? Vous avez beau être multimilliardaire, être adulé de millions
de jeunes, être un exemple de réussite sociale, votre naturel vous rattrapera toujours
bien assez tôt.
|
Camfoot.com |
|
Tout particulièrement au Cameroun où le football est une religion. On ne surprendra
personne en disant que lors des matchs des lions, pas un chat n'est dehors, tant
le peuple à l'unisson se réunit derrière ces joueurs qui sont adulés. Mais il faut
tout de même rappeler qu'être footballeur camerounais inclut aussi un devoir et
un respect certains à l'égard des journalistes et du peuple camerounais qui n'a
jamais failli derrière l'équipe nationale. Et ce qui s'est passé hier est évidemment
à exclure et ne devrait jamais se reproduire, surtout dans le contexte actuel morose
du Cameroun où l'on a bien besoin d'un secteur pour réunir une population qui a
faim.
Philippe Bony en tout cas s'en sera sorti avec la lèvre supérieure enflée et quelques
contusions aux bras. On savait déjà la liberté d'expression en danger au Cameroun,
mais on n'aurait jamais pu penser que les journalistes devraient aujourd'hui avoir
peur des footballeurs ! Il a prévu de porter plainte et de ne pas laisser passer
les choses.
Affaire à suivre.
Sources : Camfoot, Cameroon-info.net
|