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Cameroun : La nouvelle Affaire Titus Edzoa
(26/11/2008)
L’ex Secrétaire général de la présidence de la République emprisonné depuis 1997 est à nouveau renvoyé devant le Tribunal de grande instance du Mfoundi.
Par Le Messager (Jean François Channon)
Titus Edzoa
Titus Edzoa
Le tribunal de grande instance (Tgi) du Mfoundi a enrôlé l’affaire Etat du Cameroun contre Edzoa Titus et autres, le 21 novembre 2008. Celle-ci fait suite à l’ordonnance de renvoi devant cette juridiction statuant en matière criminelle formulée le 23 octobre 2008 par le magistrat Pascal Magnaguemabe, juge d’instruction au Tgi du Mfoundi.

Ce juge d’instruction inculpe le Pr. Titus Edzoa, détenu depuis le 3 juillet 1997 et ses coaccusés Michel Thierry Atangana Abega, économiste financier, Njiemoun Isaac, ancien directeur général de la Caisse autonome d’amortissement (Caa) et le nommé Mapouna, économiste de formation et ancien secrétaire particulier de Titus Edzoa du temps où il était secrétaire général de la présidence de la République, des faits de détournements de deniers publics dans le cadre de leur gestion du “Comité de pilotage et de suivi des projets de construction des axes routiers Yaoundé – Kribi et Ayos - Bertoua ”.

Titus Edzoa, Atangana Abega Michel-Thierry et Mapouna sont également accusés de coaction, de trafic d’influence et de détournement de deniers publics d’une somme de 947.488.719 F Cfa lors du 32ème Sommet de l’Organisation de l’unité africaine (Oua aujourd’hui Union africaine, Ndlr) tenu à Yaoundé. Dans la même ordonnance, Pascal Magnaguemabe, a ordonné la main levée du mandat de dépôt décerné le 4 juillet 1997 contre Atangana Abega Michel-Thierry, s’il n’est pas détenu pour une autre cause, ainsi que la main levée de blocage ordonnée dans les commissions rogatoires internationales de ses comptes bancaires en France, à Monaco, en Grande Bretagne, au Luxembourg, aux Etats-Unis d’Amérique, au Canada, en Afrique du Sud, en Suisse, en Irlande du Nord, et au Royaume de Belgique.

Tout comme ceux de Njiemoun Isaac et Mapouna dans ces mêmes pays, à moins que ces comptes soient bloqués pour une autre cause. Il ne reste plus qu’au président du tribunal de grande instance du Mfoundi d’indiquer la date de la première audience de cette affaire. Selon des sources judiciaires, cela pourrait être en début décembre 2008 ou alors en début d’année prochaine.

On se souvient que le Pr Titus Edzoa, ancien Secrétaire général de la présidence de la République, et Atangana Abega Michel-Thierry avaient été condamnés en septembre 1997 à la peine de 15 ans d’emprisonnement ferme avec confiscation de biens, et une amende commune de 370 millions Fcfa, pour détournement et tentative de détournement de deniers publics. On parlait alors des fonds issus des ressources pétrolières et logés à la perception de l’Ambassade du Cameroun à Paris. La même peine avait été confirmée en appel interjeté par les concernés.


Des sommes faramineuses en jeu

Les faits que le juge d’instruction ressort aujourd’hui sont en réalité relatifs au prolongement d’une procédure engagée en 1997 par le procureur de la République de l’époque. Cette procédure avait été suspendue après la condamnation du Pr. Edzoa Titus et de son coaccusé Atangana Abega Michel-Thierry.

Aujourd’hui, ils doivent à nouveau s’expliquer devant la même juridiction sur des faits relatifs de détournement de fonds publics dans leur gestion au courant des années 1994, 1995, 1996, et 1997 du “Comité de pilotage et de suivi des projets de construction des axes routiers Yaoundé –Kribi et Ayos –Bertoua ”, en abrégé Copisur. Tout comme les faits de trafics d’influence reprochés à Edzoa Titus et Atangana Abega Michel-Thierry et Mapouna, commis selon l’ordonnance de renvoi, lors de la signature du marché d’extension de la Société nationale de raffinerie (Sonara).

Mais aussi les faits de tentative de détournement de deniers publics pour la somme de 59 milliards Fcfa. Au palais de Justice de Yaoundé Centre administratif où l’on s’apprête à vivre cette nouvelle affaire Edzoa, on parle de l’ex Secrétaire général de la présidence de la République comme étant à tort ou à raison “ le recordman en matière de détournements de deniers publics au Cameroun ”. Reste maintenant à la justice de dire le droit.

Le cas Atangana Abega Michel-Thierry

Au début des années 90, il était considéré comme le bras droit du Pr Titus Edzoa, lorsque ce dernier était alors au plus fort de sa puissance dans les cercles du pouvoir au Cameroun. Lorsque l’ex conseiller spécial de Paul Biya a démissionné de son poste de ministre de la Santé publique et annoncé sa candidature à l’élection présidentielle d’octobre 1997, Michel-Thierry Atangana Abega était pressenti comme son directeur de campagne.

Mais très vite, ce qu’on a appelé à l’époque le rouleau compresseur les a rattrapés. La suite on la connaît : une condamnation à 15 ans d’emprisonnement ferme. Une peine que les deux hommes purgent depuis à l’intérieur du secrétariat d’Etat à la défense (il leur reste 4 ans).

Mais au fil des ans, Michel-Thierry Atangana Abega qui a gardé ses convictions religieuses de chrétien catholique pratiquant a pris le temps de faire son acte de contrition, et s’est démarqué de son ancien mentor considéré désormais par ses proches comme étant sa source de malheur.

Quand sa mère à laquelle il était très attachée décède en 2000, ses geôliers lui refuseront l’autorisation de venir se recueillir sur sa dépouille à la maison familiale au quartier Nsimeyong à Yaoundé. Michel-Thierry Atangana Abega va quand même envoyer un hommage à sa mère qui sera lu devant une foule immense fortement émue venue participer aux obsèques.

Reddition ?

Dans le dit hommage on retiendra essentiellement des appels de pied lancés vers le régime en place, et principalement au président Paul Biya, en vue d’obtenir sa clémence. Au fil des ans, pendant que Titus Edzoa reste ferme sur ses opinions vis-à-vis du chef de l’Etat camerounais qu’il qualifiait de “ paresseux ”, Michel-Thierry Atangana Abéga va plutôt s’éloigner de lui et multiplier les demandes de pardon vers Paul Biya.

Sa générosité à l’endroit de l’église catholique à Yaoundé s’intensifie. On parle même d’une intervention qu’aurait alors entreprise récemment l’actuel archevêque de Yaoundé, Mgr Victor Tonye Bakot pour lui obtenir la grâce présidentielle. L’ordonnance de renvoi du juge d’instruction Pascal Magnaguemabe lui semble fortement favorable.

D’abord parce qu’il y bénéficie d’un non lieu partiel. Une main-levée de son mandat de dépôt est même ordonnée. En plus, le juge est très nuancé pour ce qui est de son cas, notamment sur sa culpabilité réelle par rapport aux différents chefs d’accusation formulés par le magistrat instructeur. Certainement que devant le tribunal, Michel-Thierry Atangana aura l’occasion de se défendre davantage, et peut être surtout d’enfoncer davantage Titus Edzoa, son mentor d’hier avec qui depuis ce n’est plus l’entente parfaite d’antan.

Voir aussi : L'Etat réclame 380 millions à Titus Edzoa

La maison de Titus Edzoa vendue à 200 millions

Source : Le Messager


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