Décédée le jour même de son anniversaire, l’épouse de l’ambassadeur itinérant Roger Milla a été inhumée samedi dernier près de Douala. Elle avait été victime d'un accident de voiture sur la route de Mvomeka.
L‘aura de Roger Milla est grande. Si grande que, samedi à Japoma à l’occasion des obsèques de Mme Marie-Evelyne Milla, bien de ceux qui ont pris la parole, pour des témoignages sur la vie de la défunte, ont davantage relaté les hauts faits du footballeur africain du XXè siècle. Comme décidément tout s’explique et se justifie, l’un des pasteurs, venus pour le culte, Simon Njami en l’occurrence, a rappelé que selon les Saintes écritures, les époux ne forment qu’une seule et même chair. Ainsi donc, les époux Milla étaient un et pour cette raison, l’on pouvait considérer que Roger Milla était mort pour avoir perdu son épouse ! Plus sûrement, Marie-Evelyne Milla, décédée des suites d’un accident de la circulation le 17 janvier 2004, le jour de ses 39 ans, a donc été inhumée dans le village natal de son mari dans la banlieue de Douala.
Née le 17 janvier 1965, Marie-Evelyne Béa, fait ses études au Cameroun et en France. Dans l’Hexagone, elle obtient un BTS en comptabilité et en gestion des entreprises. Au début des années 1980, elle rencontre Roger Milla, joueur professionnel en France et star du football africain. La jeune femme n’hésite pas longtemps et épouse son champion un beau jour de janvier 1984 à Makak, dans le département du Nyong-et-Kelle. Deux enfants, Junior, 20 ans, et Sandy, 14 ans, naîtront de cette union. Vingt ans durant, Marie-Evelyne, dans l’ombre de son mari, soutient la carrière du sportif que chacun sait. Pour, à sa manière, confirmer l’adage selon lequel " derrière chaque grand homme se cache une femme ". La perte est donc immense pour ce grand homme-là.
Par sympathie et compassion pour l’ancienne gloire du football, des personnalités, proches et connaissances se sont retrouvés à Japoma. Le président de la République Paul Biya a envoyé un message de condoléances à l’ambassadeur itinérant. La République Sud-Africaine, à travers le président Thabo Mbeki et son illustre prédécesseur Nelson Mandela, ont dépêché des émissaires porteurs de messages de condoléances. Le président Omar Bongo Ondimba a, lui aussi, envoyé une délégation.
La planète foot était bien entendu très représentée avec les figures de la génération du ballon d’or africain 1976 et 1990. Autre figure -de la musique cette fois- ayant fait une magique réapparition, c’est l’inoubliable chanteuse Rachel Tsoungui qui a donné de la voix en hommage à Marie-Evelyne. Le plus beau témoignage est sans doute venu des enfants de la mère disparue. Plus bref que tout le monde, Junior a demandé à sa maman de continuer à veiller sur eux. Il lui a promis de s’occuper de sa petite sœur Sandy. Tous les deux feront qu’elle soit toujours fière d’eux. Tout simplement. Mieux que personne, ils connaissaient la citation favorite de leur mère : " Parle, si tu as des mots plus forts que le silence ".
Source : Cameroon Tribune, Stephane Tchakam
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