Qu'il est loin le temps ou la rumba, le makossa et compagnie enchantaient les oreilles de fins mélomanes. On a tendance à croire que la musique africaine est en perte de son identité, certes il existera toujours de vrais chanteurs mais la tendance en ce moment est à la perte du textuel des chansons. Les chansons sont maintenant l'apanage de personnes n'ayant jamais chanté de leur vie, n'ayant pas un réel engouement pour le métier, mais prônant un m'as tu vu...
Aujourd’hui on assiste à l'émergence de nouvelles musiques qui fédèrent autour de concepts des fois pas très sociétalement correct tels que le sexe (mapouka & Ndombolo) l'argent facile et la fête (le coupé décallé).Il y a pas longtemps le Ndombolo fédérait des foules autour d'une danse un tantinet sexuelle et primitive...ensuite le mapouka
a mis en exergue les plus bas instincts africains et était chanté et dansé allègrement en boite alors que il était à la limite de la pornographie.. Aujourd’hui le coupé décallé montre des fetards conceptualisant leur musique autour de la fête, l'argent facile et les belles femmes.en gros « le farotage » comme ils l’appellent….
Une reconnaissance occidentale ?
Longtemps ignoré, malgré de glorieux précurseurs tels que manu dibango, mory kante, alpha blondy….la musique africaine depuis l’explosion du Ndombolo il y a 4/5 ans dépasse par exemple les milieux communautaires afro de Paris, d'où s'écrivent les légendes des stars congolaises depuis des lustres. Un peu comme à l'époque du zouk de Kassav, où la diaspora antillaise a entraîné le reste de la France, un peu comme avec l'Orchestre National de Barbès, qui s'est appuyé sur la communauté maghrébine, la rumba est en train de séduire la génération post black-blanc-beur, au nom d'un discours de plus en plus prégnant sur la diversité. Il fut un temps où le son congolais n'entraînait que l'Afrique francophone dans sa danse. Puis le champs s'est élargi aux pays lusophones et anglophones, grâce en partie au rôle d'échangeur musical que Paris a joué dans une bonne partie de cette histoire musicale. Grâce surtout aux communautés africaines installées en Europe qui ont su répondre «oui» à cette musique, bien qu'elle n'incarne pas une dynamique qui leur est proche à 100%.
Ce qui est important, c'est de bien prendre en considération qu'aujourd'hui ces communautés sont de plus en plus intégrées en France, que ce n'est pas parce qu'on appartient à la communauté du Maghreb qu'on n'écoutera que de la musique maghrébine et qu'on n'ira pas à la rencontre d'autres types de musiques. Après, il a juste fallu tendre la main au public extracommunautaire, en profitant notamment de quelques préjugés bien implantés [l'Afrique égale soleil et rythme], et le tour fut joué. Koffi Olomidé et ses amis se sont mis à attaquer les temples de musique en France. Olympia, Zénith, Bercy. L'ascension continue! Même la presse, toujours rétive à suivre cette vague de près, s'interroge. Dans cette brèche s’est sans doute inséré le groupe « 1er gaou » qui a été un succès phénoménal. Mais les danses actuelles qui font danser dans les boites afro actuellement auront t-elles le même effet ? Le coupé décallé peut il faire danser un blanc de la même manière qu’un vieux son de rumba ?
Des Danses obscènes ?
.Dans beaucoup de cultures les danses ont une connotation sexuelle et érotique, zouk,ragga, danse du ventre, Ndombolo mapouka etc.. Mais la perception qu'on a de cette danse dépend de sa culture, de sa propre vision de la danse et de sa propre définition de l'indécence.Certains peuvent être choqués par la manière dont les filles jamaïcaines dansent dans les "dancehall queen contest" alors que les jamaïcains eux même doivent trouver cela banal. De la même manière que certains, parmi les adultes congolais, trouvent des mouvements de musiques congolais trop sexuellement explicites, alors que pour beaucoup de jeunes c'est la manière normale de danser.
Cependant si on analyse les mouvements, la rythmique, les textes même des danses africaines ayant le vent en poupe en ce moment, on constate de plus en plus de néant. Soit les textes n’ont aucun fond et ne véhiculent aucun message, soit ils parlent de sexe de façon obscène et d’une manière qui serait indécente pour toute personne normalement constituée.
Les danseuses de Ndombolo se seraient mises à l’époque à l’heure occidentale du marketing sexuel… ce qui fait que pour vendre plus de disques, il faut aller au-delà de simple suggestion, montrer des pans dévoilés et des formes dénudées pour attirer le plus de monde. ..Comme le faisait Madonna et comme le fait aujourd’hui une britney spears ou une Christina aguillera…
La danse le mapouka apparu il y a 4 ans ressemblait lorsqu’on voyait les clips à des films X de série B tournés avec un petit budget, certains clips étaient censurés, d’autres carrément interdits…A côté le « nioxxé » d’un Petit Pays qui avait fait jaser au Cameroun semble d’une innocence rare….en véhiculant ce genre de musique et d’image que veut on montrer au monde extérieur ? Que l’Afrique ne pense que sexe, vit sexe et danse sexe ? (Prostitution, sida, mapouka et consorts etc…
Un manque certain de créativité
A l’obscénité dont fait de plus en plus preuve la musique africaine, on déplore un certain manque de créativité… les années passent et se ressemblent, les chanteurs passent et se copient, les textes sont généralement vides et dénués de sens… ils ne véhiculent aucune idée, aucun thème de société comme le font d’autre musique…Avant elle était engagée aujourd’hui on dira qu’elle est juste faite pour bringuée…L’Afrique a une identité culturelle qu’il faut préserver, les musiques actuelles ne sont pas mauvaises mais si elles s’imprègnent dans la mémoire collective comme l’étendard de la musique africaine alors la il y aura un sérieux problème car comment représenter l’Afrique avec un morceau de coupé décallé ou du début à la fin on ne chante pas.. On parle de champagne, de billets, de fringue
Nombre d'artistes africains world jalousent ce succès et s'empressent d'y trouver de la pauvreté au niveau des arrangements. Les variantes musicales les plus récentes .sont tellement obsédées par l'objet «danse», que certains en oublient d'affiner les compositions. Les mélodies sont souvent les mêmes, la partie chaude des morceaux est souvent calquée sur le voisin, même les refrains les plus en vogue sont repris par les uns et les autres. Depuis l’apparition des synthétiseurs, certains artistes se laissent aller à la facilité, Les guitares éléments essentiels de la charpente musicale et la batterie dont oubliés.
Ce que les mélomanes attendent généralement d’un rythme musical est l’étonnement, or les musiques africaines aujourd’hui n’étonnent plus personne…elle ne change pas énormément d’un disque à l’autre, elles sont toujours construites de la même fzçon début généralement lent, partie «chauffée» ensuite, alternance entre les instrumentistes et les ambianceurs, rifs de guitares du soliste et déhanchements des danseurs: aucune surprise pour ainsi dire. Les chants, qui ne sont pas saisis par la plus grande majorité du public tournent autour des mêmes sujets: « je nomme toujours les plus grands, l'amour est notre force à tous, la victoire est parmi nous » Pour le Ndombolo…. Et « les appels et les surnoms, les marques de champagne et de vêtements « dans le coupé décallé. Des thèmes relevant d'un manque de prise de conscience des problèmes africains. Mais peut-être que c'est ce qui séduit finalement le public. La répétition et l'absence de messages engageants. La danse est un exutoire et non un lieu à palabres. Donc bon vent aux musiques africaines.
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