Aujourd'hui mardi 10 mai 2005, le Secrétaire général de l’Onu Koffi Annan rencontre à Genève le président du Cameroun Paul Biya et le président du Nigeria Obasanjo pour discuter de la question de la péninsule de Bakassi. Le chef de l’Etat a quitté à cet effet Yaoundé hier lundi...
Par Redaction
Cette rencontre, la troisième du genre, après celles du 31 janvier 2004 et du 15 novembre 2002 vise à relancer le processus de retrait des troupes des deux pays de la frontière. Un processus qui se trouve dans l’impasse depuis le mois d’août 2004, à la suite de multiples atermoiements du Nigeria. Malgré les résolutions prises au cours de sa visite officielle à Yaoundé les 28 et 29 juin 2004, Olusegun Obasanjo a unilatéralement gelé le processus de retrait des troupes de la frontière sous le prétexte d’une conjoncture politique potentiellement explosive. Une attitude qui heurte bien évidemment les autorités camerounaises qui sont entièrement disposées à faire la paix.
Yaoundé a multiplié, par divers couloirs diplomatiques des appels en direction de Lagos pour une application intégrale de l’arrêt du 10 octobre 2002. La récente mission américaine qui a séjourné au Cameroun a été sensibilisée sur le dossier et s’est engagée à aider les deux pays à la résolution de la crise qui les oppose. La nomination d’un haut-commissaire du Cameroun au Nigeria reste suspendue au retrait intégral des troupes nigérianes de Bakassi et à la pose des bornes frontalières. Beaucoup d’observateurs disent espérer que Genève III remettra le bel élan d’octobre 2002 sur les rails pour une résolution définitive de ce conflit qui constitue un gouffre à sous pour les armées des deux pays.
Le litige sur la péninsule de Bakassi, un territoire riche en pétrole dans le golfe de Guinée, remonte à plus d`un siècle lorsque les autorités coloniales dans la région ont laissé dans l`indécision le statut de la péninsule après s`être accordés sur le reste des frontières entre leurs colonies.
La Cour internationale de Justice basée à La Haye a cédé la péninsule au Cameroun dans un jugement publié le 10 octobre 2002 bien que le Nigeria ait affirmé que plus de 90% de la population dans la région est nigériane.
A la suite de ce jugement, l`ONU a convoqué une réunion des dirigeants des pays de l`Afrique de l`ouest et a établi une commission mixte en novembre 2002 pour trouver un moyen amical de régler ce problème frontalier.