L'Association pour la défense des droits des étudiants du Cameroun (Addec), a tenu hier à l'amphi 501 de l'Université de Yaoundé I une réunion relative à la levée du mot d’ordre de grève des étudiants des universités d'Etat.
Le principal point à l'ordre du jour de la réunion d'hier était la signature de la déclaration de l'Addec relative à la reprise des cours au campus de l'Université de Yaoundé I et dans les autres universités d'Etat. "Chers camarades, il se trouve que des politiciens de bas étage nous ont infiltré pour que la situation de grève s'enpire. Que chacun comprenne la nécessité de poursuivre cette grève autrement. Si nous la poursuivons de cette façon, nous allons tout perdre. Nous pouvons arrêter et recommencer s'il n'y a pas de changement. Si nous nous montrons incapables de faire celà, c'est que nous ne savons pas ce que nous révendiquons. Chers camarades ! Si nous poursuivons cette grève, on aura tout perdu. Ceci, je le dis et j'insiste dessus. Chers camarades, je vous en prie, signons cette déclaration. J'ai entretenu des discussions avec des leaders de la grève à Buéa. Je leur ai dit que j'appréciais leur solidarité, mais que je n'étais pas d'accord avec leur stratégie de grève. Il est facile d'entrer en grève mais difficile d'en ressortir. Il faudra être courageux", lance Mouafo Djontu, président de l'Addec et principal meneur de la grève des étudiants. C'est devant une forte présence d'étudiants que ce dernier s'exprimait, dans le but de convaincre ses camarades de reprendre le chemin des classes ce jour. Pour les membres de l'Addec, cette décision est un point d'achèvement provisoire. Elle est ainsi prise à la suite des discussions avec les membres du gouvernement, au cours desquelles ils ont obtenu la concrétisation de la majorité de leurs révendications. Il faut reconnaitre que ce n'est pas d'un coup que les camarades de ces derniers vont adhérer à leur souhait. Certains, au départ, vont aller jusqu'à dire au président de l'Addec que "Tu es seul", quand il va leur faire savoir qu'il salue la décision du gouvernement selon laquelle les droits universitaires devront désormais être payés en deux tranches. Ce qui va même créer une sorte de timidité dans les rangs des étudiants qui étaient très exités au départ. C'est grâce aux explications et à la lecture des résolutions que l'adhésion des uns et des autres sera acquise.
Les conditions
Les revendications minimales énoncées par l'Addec pour la consolidation de la trêve concernant la grève des étudiants sont "la publication au plus vite des conclusions de l'enquête sur la mort des deux étudiants de l'Université de Buéa, et la punition conséquente des coupables ; la libération inconditionnelle de tous les étudiants interpellés et détenus au cours de cette crise estudiantine ; l'immunité garantie à tous les meneurs de la grève ; le départ immédiat des forces de l'ordre des campus universitaires ; la reconnaissance officielle de l'Addec et l'autorisation de fonctionnement dans toutes les universités d'Etat ; la poursuite du dialogue et le chronogramme des activités des différents comités ad hoc institués ; et la production du rapport dans un délai de trois mois de la commission chargée de la réflexion sur les mécanismes d'allègement ou de suppression des droits universitaires."
Sur ce, l'Addec lance un appel solennel aux étudiants pour une reprise effective des cours sur tous les campus, dès ce lundi 09 mai 2005, en cas de réalisation par le gouvernement de l'ensemble de ces conditions. La grève des étudiants entamée depuis le 19 avril 2005 à l'université de Yaoundé I, trouve ainsi une solution provisoire. Car comme a dit Mouafo Djontu, alias "Jésus" comme l'appellent ses camarades, "ils (les membres du Gouvernement Ndlr) ont demandé qu'on leur donne trois mois. Si après ce délai rien n'est fait, on recommence la grève", ceci sous des acclamations assourdissantes de ses camarades. Aprés avoir demandé et reçu l'onction de ces derniers, il va signer la déclaration de l'Addec. Comme il l'avait souhaité, dans le campus, dans un amphi et devant les siens. C'est sur un chant du Psaume de la liberté que s'est achevée la réunion d'hier. Une marche vers l'amphi 300 baptisé Jérusalem, depuis le début de la grève, a permis aux étudiants de se séparer. Bien sûr, en se donnant rendez-vous ce matin dans les amphis.
Fame Ndongo attendu dans les chantiers
Tout porte à croire que les choses iront peut-être très vite. Selon une confidence reçue de l’un de ses proches collaborateurs en l’occurrence M. Jean-Paul Mbia, le ministre de l’Enseignement supérieur, M. Jacques Fame Ndongo sera ce matin à 11 heures au campus de l’Université de Yaoundé. Le Minesup va donner le coup d’envoi de la reprise des travaux de construction de la maison de l’ingénieur et du médecin. Il s’agit d’une cité U de 90 chambres de deux lits chacun avec 4 salles d’études et deux espaces commerciaux.
Il procédera par la même occasion au lancement du chantier de réhabilitation des restaurants universitaires, de construction des bornes-fontaines et des toilettes, etc. Après Yaoundé I, le Minesup sera demain mardi à Buea. Dans les tout prochains jours il sera aussi à Douala, et à Dschang. Pourvu que ce ne soit pas un simple coup de pub.
Source Le messager
|