Le Secrétaire général des services du Premier ministre, Jules Doret Ndongo affirme que le premier ministre a félicité le ministre de l’Economie et des finances pour les résultats enregistrés dans la mise en œuvre du programme économique et financier en cours.
Cette déclaration sans fioritures est de nature à couper court aux spéculations des plus pessimistes sur la situation actuelle des finances publiques. L’exécution prudente du budget 2005 ayant installé un certain doute dans les esprits. Au ministère de l’Economie et des finances, l’on se veut formel : la mobilisation des ressources pour le premier trimestre a été plus que satisfaisante avec plus de 215 milliards recouvrés par l’administration fiscale et près de 100 milliards dans la cagnotte des Douanes. Au trésor, l’on affirme que ce sont plus de 380 milliards qui ont été encaissés contre 222 milliards de dépenses. Le plus important, soutient-on, réside dans l’amélioration de la qualité de la dépense. C’est un peu le rapport que présentera ce vendredi Polycarpe Abah Abah, à la mission du Fmi qui est arrivée hier jeudi à Yaoundé. Si le volet financier de ces mesures de redressement suscite des espoirs, au point d’arracher des encouragements, un point noir subsiste sur la lutte contre la corruption dont les résultats restent incertains. Bien plus, l’opinion reste préoccupée quant à la capacité de l’économie camerounaise à soutenir la fragile croissance de 4,5 % dont se glorifie le gouvernement.
Relancer les investissements
Cette dernière préoccupation fera d’ailleurs l’objet ce vendredi d’une rencontre entre le Minefi et la Gicam. Il est question d’explorer avec le secteur privé, les modalités d’un partenariat susceptible de fonder les bases d’une croissance accélérée pour mieux lutter contre la pauvreté. Les doléances du secteur privé (une plus grande sécurité juridique des investissements, l’amélioration de l’offre de l’énergie électrique…) tardent à trouver des solutions durables. Dans l’urgence, le gouvernement doit multiplier des mesures incitatives (avantages fiscaux par exemple), pour encourager l’avènement d’investissements structurants dans un domaine comme celui de l’habitat social. Il est également du devoir du gouvernement de dialoguer avec les banques commerciales pour les amener à financer les Pme nationales et, surtout, à baisser leurs taux d’intérêt. Si Polycarpe Abah Abah a commencé à produire des résultats dans la stabilisation des finances publiques, il reste que son plan de modernisation de l’économie demeure attendu pour consolider l’après-point d’achèvement. L’ensemble du gouvernement est interpellé pour la poursuite harmonieuse de l’exécution du programme en cours. Les ministères sectoriels qui ont des déclencheurs à satisfaire sont sur la sellette. Quant à Polycarpe Abah Abah, il doit certainement savoir que rien n’est gagné. Tout est à conquérir. En commençant par la confiance et la compréhension de ses collègues du gouvernement qui pleurent leurs caisses d’avance allégées…
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