Ils se recrutent parmi les départs volontaires et les agents accusés de fautes lourdes.
C’est dans une ambiance assez lourde de la salle de banquet de l’agence Sonel de Koumassi à Douala que Jean Pierre Moudourou, le directeur des Ressources humaines (Drh) de Aes-Sonel qu’entouraient trois de ses proches collaborateurs, a délié la langue pour parler, enfin, du programme de départs volontaires de certains personnels de l’entreprise. Au cours de la conférence de presse qu’il a donnée hier, 14 avril 2005, le Drh de Aes-Sonel, empruntant aux circonlocutions et aux euphémismes, a laissé entendre que sur les 3443 personnels qu’emploie le principal opérateur chargé du transport, de la distribution et de la commercialisation du courant électrique au Cameroun, seuls 2800 devraient à moyen terme rester dans les effectifs de Aes.
Sans dire à quel horizon on peut situer la fin du "programme des départs négociés" avec les agents ayant favorablement répondu à la proposition de l’entreprise, Jean Pierre Moudourou affirme que les mouvements se font dans les deux sens. A côté des départs, il y a surtout des recrutements qui ont cours. Il cite à ce propos celui de 92 mécaniciens à l’expertise pointue, dont la formation additionnelle vient de prendre fin. Dans le même registre, le directeur des Ressources humaines de Aes annonce la venue d’une quinzaine de cadres récemment recrutés à Paris dans des domaines variés. Dans cette mouvance de renouvellement des effectifs de la boîte, il soutient que d’autres agents et cadres moyens (titulaires de Bac, Dut et Bts) feront bientôt partie des effectifs de Aes-Sonel.
Critères
Le programme de départs volontaire en cours à Aes répond aux exigences "de modernité, d’efficacité, de compétence et d’opérationnalité des personnels par rapport au poste de travail. Cette adéquation oblige à revoir le confort intellectuel de certains de nos collègues", a précisé M. Moudourou. En complément, le sous-directeur de Programmation Organisation et Communication interne, Marlyse Douala Tongo Belle, a énoncé les critères qui ont présidé aux 700 propositions de départs volontaires. Au premier rang figure l’âge (tous les 55 ans ont été ciblés). Ensuite viennent la compétence, l’usure prématurée (ceux dont l’âge relativement jeune ne reflète pas l’aspect physique) et la validité physique. Pour elle comme plus tard pour le médecin du travail présent, à aucun moment, la sérologie n’a été mise à contribution comme critère de proposition.
Tout en évitant les chiffres, M. Moudourou laisse entendre que sur les 700 propositions de départ à la retraite, 200 réponses ont été recueillies parmi lesquelles 180 favorables. A l’inverse, la direction de l’entreprise a reçu 106 sollicitations de départ volontaires. Toutes ces mesures visent à terme, apprend-on, un réajustement de Aes dont plus de rentabilité est attendue. Ceci veut dire qu’il faut reconvertir ou se séparer des 350 employés inoccupés que compte Aes en ce moment. Dans ce registre, la société s’est séparée de certains de ses agents en charge du relevé, affirme M. Moudourou, pour fautes lourdes. Au moment où d’autres sons de cloche annoncent un mot d’ordre de grève ou un mécontentement dans les rangs, et que le défit de 350 milliards de Fcfa interpelle l’entreprise en terme d’investissement, elle accorde dans le cadre du programme de départs négociés 37 mois de salaires aux partants et 12 mois de couverture sanitaire, conformément aux dispositions de la convention collective signée le 04 mars 2005.
Source: Mutations
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