Le consortium Total/Pecten vient de signer un nouveau contrat avec le Cameroun.
Débutées le 24 février 2004, les négociations entre le Cameroun et les sociétés pétrolières Total et Pecten (filiale du Groupe Shell), en vue de la recherche et l`exploitation pétrolière sur le bloc Dissoni (bassin du Rio Del Rey /province du Sud-ouest), sont finalement arrivées à leur terme le 11 mars 2005. Pendant un peu plus d`un an, les experts en provenance de plusieurs départements ministériels camerounais et de la Société nationale des hydrocarbures (Snh), ont en effet tenu une vingtaine de réunions avec les responsables techniques des deux multinationales. Des tractations qui ont abouti à la signature officielle hier, 04 avril 2005, d`un contrat de partage de production entre les deux parties; le tout premier du genre, depuis la promulgation le 22 décembre 1999 de la loi portant Code pétrolier au Cameroun, dont le paraphe des documents y relatifs a été présidé par Charles Salé, le ministre de l`Industrie, des Mines et du Développement technologique.
Depuis le démarrage en 1947 de l`exploration pétrolière au Cameroun, les autorités en charge des affaires économiques et minières s`étaient en effet contentées jusque-là, pour l`exploration du sous-sol du pays, de nouer des contrats de concession avec leurs partenaires internationaux, c`est à dire de leur octroyer des permis et des droits d`exploitation, contre paiement des impôts et autres royalties calculés au prorata des quantités produites. Avec le contrat de partage de production, et l`institution d`une législation qui créé un cadre contractuel et fiscal plus incitatif pour les multinationales, l`Etat camerounais se sert exclusivement des contractants comme prestataires de service, qui perdent tous leurs droits sur le domaine d`exploitation. Ces derniers supportent parallèlement les risques liés à la recherche, et partagent les bénéfices avec l`Etat suivant un pourcentage préalablement défini.
Apparemment satisfait de l`issue des négociations, Jean Marc Noiray, directeur général de Total Cameroun, estime qu`il s`agit-là, d`un contrat "moderne et plus équitable pour les deux parties". "Nous avons les mêmes objectifs pétroliers sur le bassin du Rio Del Rey. Mais, sur le bloc Dissoni, nous avons des objectifs plus profonds, et beaucoup plus risqués", soutient-il.
Gaz
Un point de vue partagé par Jean Privey, le directeur Afrique de Total. Selon ce dernier, "le contrat Dissoni marque une étape importante dans la vie de Total Cameroun avec le redémarrage de l`exploration, en particulier dans le domaine extensif mais risqué, mais surtout avec la relance de la production d`hydrocarbures (pétrole mais aussi, éventuellement, gaz) du Cameroun et de nos filiales". John Cuckson, Pdg de Pecten, et Chris Finlayson, vice-président exécutif de Shell pour l`Afrique, ne cachent pas non plus l`intérêt de leur Groupe pour l`exploitation gazière qui, selon eux, pourrait constituer une sérieuse alternative pour résoudre la question de l`énergie au Cameroun.
Pour les trois prochaine années, une somme de 11 millions de dollars US (environ 5,6 milliards de francs Cfa) sera ainsi investie par le consortium Total/Pecten, pour les travaux de recherche sur le bloc Dissoni. Une perspective qui fait croire à Adolphe Moudiki, administrateur directeur général de la Snh, que "l`histoire pétrolière du Cameroun est loin d`être arrivée à sa fin", quoique le bassin du Rio Del Rey, qui abrite plus de 90% de la production pétrolière nationale actuelle, a connu une baisse substantielle des activités de recherche depuis le milieu des années 80. Les travaux de recherche sur le bloc Dissoni démarrent en principe d`ici le début du mois de mai 2005. Dans cette perspective, Adolphe Moudiki a formulé le voeu que le contrat pétrolier signé hier "soit véritablement l`occasion pour le Cameroun et pour les sociétés Total et Pecten de renforcer leur partenariat, dans la durée et dans les meilleures conditions possibles, non seulement sur le bloc Dissoni, mais également sur l`ensemble des permis et concessions qu`elles opèrent dans le bassin du Rio Del Rey".
source: Mutations
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