Rechercher
Rechercher :
Sur bonaberi.com   Google Sur le web Newsletter
S'inscrire à la newsletter :
Bonaberi.com
Accueil > News > News
Interview d'Amely-james Koh bela
(26/03/2005)
celle qui a montré que la prostitution en occident cachait bien des vices et bien des travers pour les jeunes filles parties de l'afrique avec pour but l'appat du gain répond à une série de questions
Par Redaction

Auteur d'un ouvrage sur la prostitution africaine, elle restitue les conclusions de son travail.

Vous venez de commettre un ouvrage: "La prostitution africaine en Occident." Qu'est-ce qui vous a poussée à vous intéresser à ce phénomène?

A vrai dire, ce sujet m'est quelque peu tombé dessus. Au départ, je travaillais sur un livre: "Les tripes de l'Europe". Ce livre, je l'avais intitulé "L'enfer au Paradis". Je voulais dire la vérité sur l'Europe parce que j'ai remarqué que nous ne venons pas dire la vérité à nos petits frères alors que nous voyons ce qui arrive tous les jours. Comme je travaille pour une Ong, Aid fédération, l'Agence internationale pour le développement. Pour pouvoir bien montrer les dessous de la vie des Africains, je suis allée voir toutes les communautés africaines et j'ai rencontré les dirigeants de chaque association dans les pays concernés pour avoir le maximum d'informations. C'est en faisant ces recherches que je suis tombée sur le phénomène de la prostitution, et je me suis sentie interpellée.

Cela explique-t-il le fait que vous ayez tant de mal, dans votre livre, à dire les choses telles qu'elles sont, sans état d'âme?

C'est dur, dans ces conditions de rester distante. Ces choses que j'ai écrites, je les ai vécues. Lors de mes recherches, j'ai eu à faire à des enfants de deux ans, des jeunes femmes de quatorze ans qui se prostituaient et faisaient les choses les plus inimaginables qui soient pour de l'argent, pour nourrir leurs familles. C'est pour cela que, dans le livre, à certains moments, j'ai du mal à me détacher, à reprimer ce cri de colère qui me tient à la gorge. C'est un drame pour la femme africaine que je suis, de voir les gens qui acceptent, pour diverses raisons, de vivre dans ces conditions-là.





Dans votre livre, vous en voulez à tout le monde mais pas aux prostituées. Elles qui font quand même un choix de vie...

Je condamne les filles qui se prostituent mais dans la plupart des cas, celles qui viennent ici pour se faire contruire des maisons et autres, ne disent pas la vérité. Elles ne disent pas que, l'argent qu'elles ramènent, c'est pas leurs corps qui le travaille. C'est qu'elles sont proxénètes et font venir des copines qui travaillent pour elles. La fortune en un an, cela n'existe pas. La prostitution en Occident n'est pas facile. C'est un univers de perversion et de barbarie.

Concrètement, comment ce sont déroulées vos recherches?

Au départ, je travaillais juste avec l'Ong pour laquelle je travaille. Nous donnons l'assurance aux personnes qui n'avaient pas de papiers. C'est ce qui m'a permis de rentrer dans les maisons parce que les Africains ont peur d'aller chercher l'aide médicale, de peur qu'on ne les arrête parce qu'ils sont sans papiers. Je prenais leurs papiers, j'allais faire l'aide médicale et je la leur apportais. C'est comme cela que je suis entrée en contact avec les femmes africaines qui prostituaient les enfants. Mais, pour la rue, je me suis entourée d'autres associations pour ramasser dans les bois les prostituées qui se font violer et autres. Nous leur donnons notre adresse et celles qui veulent s'en sortir, on les intègre dans un processus de régularisation pour leur trouver des papiers. Pour les enfants, on les protège parce que, même à cinq ans, ils ne sont pas à l'abri de ce phénomène. Ce travail, je l'ai mené pendant 13 ans avant d'écrire ce livre qui restitue en fait mon travail.

Vous avez publié votre livre aux éditions Sircom, pourquoi?

J'ai eu beaucoup de problèmes pour faire éditer ce livre.Les grands éditeurs que j'ai contactés le trouvaient trop chaud, trop dur, et m'ont demandé de le retoucher. J'ai préféré le laisser en l'état parce que je me suis dit que cela ne servirait personne que je fasse un livre de morale. On était arrivé dans un tel dégré d'aberration que je me suis dis que c'est bon. Toutes les grandes maisons d'édition que j'ai contactées voulaient sucrer cette partie et moi, je me suis dis, personne ne retouche à mon livre. J'ai donc rencontré la patronne de Sircom qui est une société camerounaise. C'est finalement elle qui a accepté de l'éditer.

Source: Quotidiens mutations



Partager l'article sur Facebook
 
Discussions Discussion: 5 bérinautes ont donné leur avis sur cet article
Donnez votre opinion sur l'article, ou lisez celle des autres
Sur copos Sur Copos
Les vidéo clips Les vidéos clips
Récents Récents


Accueil  |  Forum  |  Chat  |  Galeries photos © Bonaberi.com 2003 - 2025. Tous droits de reproduction réservés  |  Crédit Site