Large d'environ 90 m2, ce local qui n’a pas encoré été ameublé comprend deux climatiseurs, trois toilettes, quatre urinoirs, une salle de bain en forme de "L" dotée de dix colonnes d'eau.
Aucun ouvrier dans le compartiment de l'équipe visiteuse, baigné dans l'obscurité, suite à une coupure d'électricité survenue dans la matinée du samedi 19 mars 2005 dans une partie du quartier Mfandena-Omnisports. Il faut donc utiliser les lampes torches pour éclairer les pièces. Et contrairement au précédent, il y a encore à faire dans ce vestiaire B : la peinture, les sanitaires, les bancs et les box en bois à fixer...
On peut lire une certaine inquiétude dans le regard du secrétaire général du ministère des Sports et de l'Education physique, Paul Hamadou. Tandis que son homologue de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), Jean-René Atangana Mballa affiche une sérénité de façade. Le directeur de la sécurité des stades à la Fédération internationale de football association (Fifa), Walter Gagg, lui, semble uniquement préoccupé par son travail. Le Suisse contrôle, rentre dans toutes les pièces, pose les questions, jusqu'aux moindres détails. Il insiste lorsqu'une réponse ne le satisfait pas. Il filme. Note. Bref, on voit dans ses gestes que M. Gagg en sait plus long que ce que son attitude peut laisser paraître. Aussi, tous les responsables du ministère des Sports qui l'accompagnent sont accrochés à ses lèvres. Ils scrutent le moindre geste. Tentent, dans la mesure du possible, d'anticiper les questions du représentant de la Fifa, en donnant des explications sur tout.
Et lorsque la question de la salle d'attente du médecin surgit, c'est l'embarras dans le camp camerounais, qui essaye de se justifier : "C'est de l'autre côté", en face des vestiaires. D'un ton ferme, le Suisse fait comprendre que la salle du médecin devrait comporter une salle d'attente combinée à la salle de contrôle antidopage. Ce qui va être fait, rassure-t-on. Une ouverture sera créée dans le mur de séparation. Par contre, instruit M. Gagg, il faudra trouver un autre local pour la salle de massage, autrefois jouxtant celle de contrôle antidopage. Le directeur du stade, Louis Bella Evès, ainsi que sa hiérarchie, se précipitent pour montrer une autre salle aménagée, servant à l'occasion de magasin. Ouf !
Prescriptions
Les Camerounais peuvent d'autant plus souffler que le tunnel des vestiaires, plongé dans l'obscurité totale depuis des lustres, est subitement illuminé ! Au moment où M. Gagg quitte l'aile droite du sous-sol du stade en chantier. "Nous avions établi un catalogue de douze points. Ceux-ci ont été revus lors de notre réunion [d'avant inspection]. Nous sommes ensuite venus voir sur place et nous sommes satisfaits", conclut celui que l'on surnomme "Monsieur Sécurité" dans les couloirs du siège de la Fifa à Zurich, à l'issue de sa mission de contrôle. C'est le 7 février dernier que la mission d'inspection conjointe Fifa/Caf que dirigeait Walter Gagg avait effectué sa première visite au stade Ahmadou Ahidjo. Samedi dernier, elle pouvait donner son verdict : "Nous avons vu énormément de travaux qui ont été effectués, non seulement à l'intérieur des tribunes avec les vestiaires pour les équipes, les arbitres, le contrôle antidopage ; mais aussi à l'extérieur avec la numérotation des places individuelles.
C'est une première ! Nous aurons des places numérotées par rang, secteur. Chaque billet portera également un numéro. C'est indispensable pour le confort et la sécurité d'un spectateur". Egalement, recommande M. Gagg, une horloge devrait être affichée dans un coin du stade pour pallier l'absence d'un tableau électronique. De même que le stade devra être sonorisé, avec un speaker "professionnel", qui rendra compte au public de "la liste des équipes, des remplacements, des avertissements et expulsions". La Fifa a par ailleurs donné suite à la préoccupation des journalistes qui s'étaient plaints d'une absence de zone à eux réservée. Ce qui devra être fait avant le match de dimanche prochain, a prescrit M. Gagg, "pour que vous puissiez trouver des conditions de travail dignes pour exercer votre profession". La pelouse n'a pas été épargnée. Déjà vendredi dernier, Artur Jorge, le sélectionneur des Lions indomptables avait demandé à la Fécafoot que " le gazon soit traité" avant le match face au Soudan. Ce qu'a réitéré Walter Gagg samedi dernier.
Certes le gros du travail a été fait, mais tout porte à croire que ce n'est qu'à la veille de la rencontre de dimanche prochain (au mieux), que tous les travaux de réfection engagés au stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé pourraient être achevés.
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