Le projet pipeline Tchad/Cameroun n’a en rien résolu le problème du sous développement des populations camerounaises et tchadiennes. "Le consortium de compagnies mis en place a foré entre 2001 et 2004 plus de 300 puits et construit un oléoduc de 1070 kilomètres pour l’évacuation du pétrole jusqu’à Kribi sur la côte atlantique du Cameroun.
Aujourd’hui, sur les terres agricoles et au milieu des forêts du Tchad se trouvent des installations modernes, des stations de pompage et de surveillance, des pistes d’atterrissage, des dépôts et ateliers de réparation, le tout entraînant un énorme bouleversement du mode de vie des populations concernées, surtout au Tchad, mais également au Cameroun." C’est un extrait de ce document qui présente les effets néfastes de l’exploitation du pétrole tchadien sur ce pays et sur son voisin le Cameroun.
En effet, pour les rédacteurs de cet ouvrage, les gouvernements, à cause des précipitations sont très souvent roulés par les Ongs lors de la signature des accords. Spécifiquement pour le cas du pipeline, ils estiment que 15 millions de dollars pour le Cameroun et dix fois plus pour le Tchad étaient insignifiants pour dédommager les populations riveraines dont les cultures ont été détruites tout le long de l’oléoduc.
C’est pourquoi, a soutenu un des conférenciers, la Cotco a reçu jusqu’à présent près de 4500 plaintes des populations concernées. Parce qu’elles ne trouvent pas leur compte dans cette activité qui a détruit de nombreux champs, mettant en péril plus de 4000 agriculteurs.
Une série d’exposés a été organisée lors de cette cérémonie de présentation du livre sur le pétrole tchadien. Des exposés qui portaient entre autres sur les réalités de la couverture sociale de la phase de construction du projet de pipeline Tchad - Cameroun et sur les leçons de la phase de construction dudit pipeline. Ainsi, observe Lang Firmin, l’un des exposant "le risque d’augmentation de conflits violents autour du pétrole au Tchad et Cameroun reste élevé. Les populations souffrent et souffriront davantage du projet pipeline Tchad - Cameroun."
Une situation qui a amené les conférenciers du jour à soutenir unanimement que le cas du pipeline Tchad - Cameroun doit servir de leçon aux gouvernants africains. Qu’il faudrait désormais, pour la signature des accords, que les populations soient impliquées dans l’élaboration des projets. Car, disent-ils, le projet du pipeline n’est pas un projet de développement et il n’y aura pas de retombées pour les populations. Ils disent également qu’il y a le plus souvent tricherie et que les Gouvernements doivent réfléchir sur la procédure de compensation des biens des populations délocalisées lors de la signature des accords pour ce type de projet afin d’éviter des soulèvements de voix à la fin.
La rédaction de l’ouvrage Le pétrole du Tchad: Rêve ou cauchemar pour les populations? a été inspiré par plusieurs constats amers faits dans les villages riverains du pipeline. Des compensations partiellement payées, des dégâts causés par la construction du pipe, non réparés. La première version de cet ouvrage avait paru en 2003 sous le titre “ A qui appartient l’or noir ”. Selon Martin Petry, le changement du titre de l’ouvrage est issu des négociations avec la maison d’édition qui a estimé que le livre sera plus vendu sous le titre actuel.
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