Les parents sont inquiets face à ce phénomène.
Au lycée d’Akwa- Nord, à Bonamoussadi, jeudi 24 février. C’est le branle-bas, les élèves sont tous dehors. Ils ont une même interrogation au bout des lèvres : " A qui le tour ? " Après ce qui vient de se passer dans cet établissement, la grogne est palpable. Une vingtaine d’enfants sont entrés en transe, ici. Mais le plus bizarre, c’est que la liste des victimes ne comporte que des filles !
Ce phénomène qui relève du mystère a commencé lundi dernier. Selon quelques témoins, il était environ 9 h 30mn, ce jour-là, après le cours d’éducation physique. Alors que les élèves veulent reprendre leur place en salle, une élève jeune fille se plaint de violents maux à la poitrine, d’une fatigue extrême et générale. Pire : elle s’écroule. Juste après, cinq autres tombent, et se mettent à baver. Toutes sont des élèves d’une classe de seconde espagnole. Olive Ngonjeng de la même classe et ses camarades parlent " des responsables de l’ établissement qui ne se sont pas gênés, aucun d’entre eux n’est venu à notre secours, alors qu’ils possèdent tous des véhicules ". Abandonnés à eux-mêmes, les lycéens réunissent un peu de leur argent de poche, pour prendre un taxi et transporter leurs camarades à l’hôpital. Le jour suivant, le phénomène reprend. Cette fois-ci, c’est une bonne quinzaine d’élèves de Troisième, de Première et de Sixième qui entrent en transe. Panique ! Pendant que certains escaladent les murs, d’autres menacent de faire tomber le grand portail. " Ce sont les conducteurs de bend-skin qui sont venus à notre rescousse, ils ont forcé le portail et nous sommes sortis ", expliquent les élèves. Hier matin, Alexandre Kingué Lobé, proviseur du lycée, expliquait que ce malaise est dû à l’effort physique qu’ont enduré les élèves pendant le sport. " D’ailleurs, les médecins ont diagnostiqué une surpression au niveau artériel et du cœur, suite à l’effort physique ", ont appuyé les délégués provincial et départemental du ministère des enseignants secondaires. Selon eux, il n’est pas exclu que ces élèves aient des antécédents cardiaques.
Mais les parents qui sont venus nombreux n’en croient pas un mot. Ils rétorquent que tous les élèves n’ont pas pratiqué le sport, seulement ceux de la Seconde étaient concernés. Les parents arguent plutôt que le bruit court depuis quelques temps que des clubs ésotériques bien connus du pays font des " choses bizarres " tous les dimanches au lycée et ce sont ces " pratiques occultes " qui seraient à l’origine des malaises des élèves ", ont-ils déclaré. Et puis Désirée Kemayou, une des parentes, parle des enseignants insensibles et irresponsables. Son mari a dû quitter le quartier Ndoghem pour arriver à Akwa et amener sa fille dans un centre de santé. Où se trouvait le proviseur ? A quoi sert l’argent de l’APE ? Les parents ont souhaité que ce problème soit réglé au plus vite comme il y a quatre années au Cetic d’Akwa où s’était produit le même phénomène. " La-bas, au moins, on ne parlait nullement d’effort physique, plutôt de sorcellerie ", a relevé, narquois, Joseph Tagne, parent d’élèves
Source : Cameroun Tribune
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