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Kofi Annan a-t-il pu éteindre le feu qui couve ?
(08/02/2005)
Pauil Biya aurait boudé le sommet auquel a participé Koffie Annan à Abuja.
Par Aurore Plus
En effet, on dit Paul Biya très remonté en ce moment par rapport à la situation qui prévaut à Bakassi, un territoire camerounais occupé par le Nigéria, malgré l'arrêt de la cour internationale de la Haye, reconnaissant la souveraineté du Cameroun sur Bakassi.

Moins de six heures d’horloge auront suffi au SG de l’ONU, que l’on sait très impliqué dans le règlement pacifique de l’affaire Bakassi, pour boucler sa courte mission en terre camerounaise. En provenance d’Abuja où il partici­pait au tout premier sommet annuel de l’Union africaine, Kofi Annan serait venu s’entretenir avec Biya dont l’absence à la ren­contre entre chefs d’Etats africains au Nigeria a été remarquée. La rencontre entre les deux hommes serait le prolongement de la dis­cussion que le ghanéen de l’ONU a eu au Nigeria avec le président Olusegun Obasanjo au sujet de la presqu’île de Bakassi.

On se souvient que le 10 octobre 2002, la cour internationale de justice de la Haye (Hollande) a rendu un verdict favorable au Cameroun. Hélas, depuis cette date, ses prescriptions ne sont toujours pas appliquées de maniè­re concrète sur le terrain. Malgré la mise sur pied d’une Commission mixte chargée, entre autres, de faire appliquer ce ver­dict, le Nigeria continue à traîner la patte, jouant du dilatoire pour ne pas libérer le territoire came­rounais. Ce qui, selon nos sources, exacerbe la tension dans le périmètre de la presqu’île, que le Secrétaire général de l’Onu souhaite pourtant apaiser au plus vite. En tout cas, toujours selon nos sources, ce dernier aurait obtenu des présidents Biya et Obasanjo “la mobilisation de toutes les énergies” pour y par­venir.

Toutefois, certains observa­teurs pensent que la rencontre Biya-Annan de Yaoundé aurait été plus efficace, si le président came­rounais avait pris la peine d’ef­fectuer le déplacement d’Abuja. "Où Paul Biya et Olusegun Obasanjo auraient alors discuté, en présence de Kofi Annan, des véritables raisons du blocage observé dans la restitution de Bakassi ainsi que de la stratégie à adopter pour faciliter les travaux de la Commission mixte".

Cependant, ce serait faire preu­ve de myopie ou de mémoire oublieuse quant on sait que depuis le verdict de la Haye, le Cameroun s’est toujours compor­té selon les prescriptions de la cour internationale de justice, jouant de la patience pour trouver des pistes d’un règlement amiable de ce qui nous revient de droit. Mais la partie nigériane semble vouloir tirer les choses en lon­gueur, pour gagner du temps dans une affaire où le droit a été dit.

La 13ème réunion de la com­mission mixte Cameroun-Nigeria chargée de trouver une issue amiable au différend territorial sur la péninsule de Bakassi qui devait se tenir en décembre 2004 à Yaoundé, a été reportée au mois de février, sans que le Cameroun y soit pour quelque chose.

Cette réunion avait été fixée aux 7 et 8 décembre à Yaoundé, selon le communiqué final publié à l’issue de la 12ème réunion, tenue dans la capitale nigériane Abuja les 21 et 22 octobre 2004. Aujourd’hui les discussions entre les deux pays sont au point mort depuis la suspension sine die du retrait des troupes nigérianes de la péninsule de Bakassi, pro­grammé le 15 septembre 2004. A l’issue de la réunion d’Abuja, la commission avait publié un com­muniqué final prenant acte des “divergences de vues” entre les deux pays et renvoyant la résolu­tion du conflit “aux chefs d’Etat du Cameroun et du Nigeria et au secrétaire général des Nations unies“.

On se souvient des propos par­fois inconsidérés de certains élé­ments de la partie nigériane com­me celle de décembre dernier où une source affirmait que “la seu­le option ouverte au Nigeria afin de maintenir la péninsule contes­tée, riche en pétrole de Bakassi est de faire la guerre avec le Cameroun, a indiqué avant-hier le gouvernement fédéral. Mais le bureau de l’Attorney-General de la Fédération (ministre de la Justice, ndlr) qui a fait connaître cette position hier à la Haute cour de justice fédérale siégeant à Abuja a dit que la guerre, pour l’instant, était un luxe pour lequel le Nigeria n’était absolument pas préparé".

Cette position du gou­vernement fédéral est exprimée dans son mémoire qui explique pourquoi la Haute cour devrait écarter, dans sa totalité, le procès intenté par le chef Supérieur du royaume de Bakassi, Etiyin Etim Okon Edet et trois autres, pour empêcher le gouvernement fédé­ral de remettre la péninsule à la République du Cameroun. En outre, le gouvernement fédéral a également indiqué à la Cour que la demande des plaignants d’ar­rêter le processus de cession de la péninsule riche en pétrole est une invitation à la Cour à se prononcer en appel au jugement de la Cour internationale de justice qui a indiqué en son temps que le Cameroun est le propriétaire des terres, mais que les Nigérians pou­vaient continuer à y vivre. La por­tion concédée au Nigeria dans la région du Lac Tchad a été déjà cédée par le Cameroun. Le juge­ment a indiqué que la terre a tou­jours appartenu au Cameroun bien que les Nigérians vivent là. Le représentant spécial du secré­taire général des Nations Unies en Afrique de l'Ouest, président de la Commission mixte Cameroun / Nigeria, Ahmedou Ould Abdallah déclarait il y a peu ce que tout le monde sait, en l'occurrence qu’il faut privilégier la paix et ce n’est pas un vain mot. C’est la position dominante du Cameroun et de son président.

Aujourd’hui, force est de constater que nous sommes effec­tivement dans une situation où le dossier n’avance pas dans l’exé­cution de l’arrêt de la Cour malgré le fait que la souveraineté du Cameroun sur Bakassi ne saurait être remise en cause. C’est du coté Nigérian que le bât blesse. Ils évo­quent des modalités, des pro­blèmes de populations, des pro­blèmes internes que le Nigeria veut gérer avant tout. Jusqu’à quand ?

A Abuja, de toute évidence, l’on ne semble pas pressé. Mais Koffi Annan sera t-il toujours là pour souffler sur la blessure came­rounaise?



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